Robert Mugabe vient de célébrer ses 91 ans. Sur cette photo, un homme passe à vélo devant une affiche soulignant les 90 ans du président, à Harare, le 20 février. | Archives : AP
Robert Mugabe vient de célébrer ses 91 ans. Sur cette photo, un homme passe à vélo devant une affiche soulignant les 90 ans du président, à Harare, le 20 février. | Archives : AP

Le président zimbabwéen Robert Mugabe a admis pour la première fois des erreurs dans la très controversée réforme agraire des années 2000, marquée par l’éviction violente de milliers de fermiers blancs pour redistribuer la terre à des fermiers noirs sous-équipés et mal formés.

«Je pense que les fermes que nous avons données étaient trop grandes. Ils ne peuvent pas les gérer», a-t-il dit dans une interview enregistrée jeudi soir par la télévision nationale. «Finalement, la plupart d’entre eux ne cultivent qu’un tiers de leurs terres».

Cet aveu du vieux président, qui vient de fêter ses 91 ans, est une première, alors que le Zimbabwe est passé en dix ans du statut d’exportateur net de produits alimentaires à celui d’importateur. Le pays doit acheter du blé à la Zambie voisine et ailleurs et reçoit de l’aide alimentaire. Certaines populations rurales souffrent de disette.

À l’époque, l’expropriation forcée d’environ 4000 fermiers blancs et la redistribution des terres, souvent au bénéfice de proches du pouvoir, avaient suscité de vives critiques de l’opposition et des pays occidentaux.

Les nouveaux propriétaires ont souvent été incapables de poursuivre l’exploitation, faute de compétences et de capital pour s’équiper.

Mais Mugabe avait toujours mis les mauvaises récoltes sur le dos des changements climatiques et des sanctions européennes contre son pays, qui avaient empêché selon lui le gouvernement d’équiper les agriculteurs.

Le chef de l’État a cependant menacé les fermiers noirs de leur retirer leurs terres s’ils les sous-louaient à des agriculteurs blancs, ce qui a été parfois le cas depuis la réforme agraire.

Le syndicat zimbabwéen des agriculteurs blancs dénonce régulièrement le harcèlement de ses adhérents par des gens affirmant travailler pour le gouvernement ou par de hauts responsables de la Zanu-PF, le parti du président Mugabe, qui dirige le pays sans interruption depuis l’indépendance en 1980.

Source : [27/02/2015] AFP