À l'extérieur du Parlement, quelque 300 personnes soutenaient la remise du document et scandaient des slogans contre la présidente. | Photo: AFP
À l’extérieur du Parlement, quelque 300 personnes soutenaient la remise du document et scandaient des slogans contre la présidente. | Photo: AFP

Un groupe de jeunes opposants au gouvernement de Dilma Rousseff a remis mercredi au parlement à Brasilia, une demande de destitution de la présidente réélue en octobre, le point final de leur marche à pied de protestation de 1000 km en 32 jours.

Ces membres du Mouvement Brésil Libre (MBL), un mouvement qui se définit comme «nouvelle droite», sont entrés au Parlement pour remettre officiellement plus de mille pages de rapports juridiques sur des manoeuvres comptables de la présidente et des accords qui «rendent légitime», selon eux, la destitution.

Ils ont été reçus par plusieurs parlementaires d’opposition et par le président de la Chambre des députés, Eduardo Cunha, membre de la coalition gouvernementale mais qui a montré des signes de rébellion face à certains projets du gouvernement.

«Nous avons marché de Sao Paulo à Brasilia, centre du pouvoir, pour  apporter les revendications des rues, et la principale revendication est la destitution, le départ de Mme Rousseff», a déclaré Renan Santos, co-fondateur du MBL.

À l’extérieur du Parlement, quelque 300 personnes, selon la police, soutenaient la remise du document et scandaient des slogans contre la présidente.

Le MBL est l’un des organisateurs des manifestations contre le gouvernement qui ont réuni au total quelque trois millions de personnes cette année (sur plus de 200 millions de Brésiliens).

Ces manifestations ont rassemblé des groupes hétéroclites qui clament ce qu’ils «ne veulent plus pour le Brésil», notamment le Parti des travailleurs (PT, gauche), au pouvoir depuis 12 ans et éclaboussé par des scandales de corruption. Certains groupes vont même jusqu’à revendiquer le retour des militaires.

On y trouve des groupes de la bourgeoisie technocrate, des jeunes qui cherchent un État «efficace» ainsi que des forces politiques mieux articulées (entrepreneurs, professeurs et professionnels libéraux).

«C’est une date très importante parce que le parlement reçoit les manifestants qui apportent avec eux  l’indignation de tout le pays contre un gouvernement marqué par le mensonge et la corruption (…) C’est une demande d' »impeachment » qui a des opinions solides et des arguments juridiques forts», a dit Carlos Sampaio, député du principal  parti d’opposition à Mme Rousseff, le Parti de la social démocratie brésilienne (PSDB).

Source : [29/05/2015] AFP