Le subversif Gilbert Badjilembayéna Bawara | Infog : 27avril.com
Le subversif Gilbert Badjilembayéna Bawara | Infog : 27avril.com

« Élection apaisée et sans violence », c’est le refrain que fredonnent depuis un temps les gouvernants. Mais au sérail, est-ce que tout le monde veut réellement l’apaisement pendant cette période cruciale ? Une question qui vaut tout son pesant d’or. On constate malheureusement qu’au sein du pouvoir, tous ne sont pas sur la même longueur d’onde. Certains pensent que si ces élections devraient déraper, ce que personne ne souhaite, cela ne peut venir que du subversif ministre de l’Administration territoriale Gilbert Bawara à cause de ses envolées verbales. L’homme de Siou, comme une pie, ne se retient plus. Toujours prompt à satisfaire sa logorrhée.

Tout le monde savait que les conditions n’étaient guère réunies pour tenir une élection sans contestation le 15 avril prochain. Mais Gilbert Badjilembayéna  Bawara, du haut de son ineffable arrogance, se substituant même parfois à Dieu, a cru devoir proclamer l’irréversibilité de cette date. « Aucun report du scrutin n’est envisagé, l’élection présidentielle se déroulera bien le 15 avril prochain », avait-il martelé. Il a fallu que le président en exercice de la CEDEAO John Dramani Mahama vienne le désavouer en proposant une rallonge de dix jours afin de dépoussiérer le fichier électoral pour qu’il fasse un rétropédalage à la vitesse de l’éclair. « Je ne vais pas me substituer au conseil des ministres pour dire que l’élection se tiendra bel et bien le 15 avril. Le gouvernement tiendra un conseil des ministres avant la fin de la semaine et il délibéra sur la proposition du président de la CEDEAO », a-t-il déclaré. Et pourtant !

Le même Gilbert Bawara avait débité des propos incendiaires le 23 mars à Zanguéra lors de sa tournée de mobilisation. « Nous les suivons de près; celui d’entre eux qui franchira la borne entre la liberté d’opinion et de l’autre côté l’ordre public, nous allons l’aider à mieux réfléchir en le laissant là où il y a un peu plus de calme et de tranquillité », avait-il menacé. Des propos qui ont suscité l’indignation et la consternation dans beaucoup de milieux.

Quelques jours plutôt, Gilbert Bawara encore et toujours lui, s’était sinistrement illustré sur une chaine de radio en traitant de tous les noms d’oiseaux l’un des partenaires qui a toujours accompagné le Togo pour son développement et son processus de démocratisation, l’Union Européenne. Gilbert Bawara a qualifié l’institution européenne de coquille vide constituée de quelques dizaines de pays insignifiants. Il a poursuivi en indiquant que le Togo n’a que faire des désidératas de ce groupuscule qui ne peut servir de leçons à notre pays. Il s’en est également vertement pris aux organisations de défense des droits de l’homme et à certaines formations politiques qui ne partagent pas l’opinion du pouvoir. Un tel personnage peut-il œuvrer pour l’apaisement au Togo ?

Source : [27/03/2015] Liberté N°1913

Titre : 27avril.com