La énième répression inhumaine des policiers, gendarmes et militaires contre les manifestations spontanées des populations mardi 28 Février dernier dans certains quartiers de Lomé et ses banlieues contre la haussez des prix des produits pétroliers occasionnant un mort tué par balles parmi les jeunes manifestants à Agoè zongo notamment et des blessés graves dont certains par balles, continue d’alimenter le débat dans l’opinion.

Assassinat du Jeune Alabi Nadjinoudine par la soldatesque de Faure | Photos : FB

Au niveau des organisations de la Société civile et de défense des droits de l’homme ainsi qu’aux états majors des partis politiques de l’opposition , on s’interroge encore sur la nature de ce régime.

Si unanimement le constat est établi que tous ont condamné à travers leurs diverses déclarations cette barbarie d’un autre âge, ces auteurs de la vie nationale du pays ont du mal à prendre le devant de la contestation après l’assassinat de ce jeune homme musulman, Alabi Nadjinoudine au cours de cette répression sauvage.

Tous les premiers responsables évitent d’être étiqueté comme un récupérateur politique de la question sociale. Alors que le régime cinquantenaire des Gnassingbé dans de pareille circonstance savait que c’est après tout un problème qui touche aussi les politiques et qu’ils ne peuvent pas rester en marge.

Cette fuite en avant du pouvoir draine certains responsables de formations politiques et de la société civile à tomber dans ce jeu. Certains journalistes dont leur objectif est de soutenir le pouvoir moribond pour survivre sont mis en branle sur les médias pour semer la confusion dans les esprits des citoyens.

C’est cette triste réalité qui a conduit les acteurs politiques à briller par leur absence que lors de l’inhumation du jeune Alabi Nadjinoudine considéré comme martyr hier. La mobilisation des partis politiques et organisations de la société civile et de défense des droits humains n’était pâs au rendez-vous. Chacun des partis de l’opposition « la vraie »se réserve de s’arrêter seulement sur une simple déclaration de condamnation de cette barbarie des corps habillés qui n’était pas la première fois puis c’est tout.

On se rappelle les circonstances dans lesquelles deux élèves ont été tués à Dapaong en 2012 par les corps habillés dont l’un fusillé à bout portant.

A Mango, dans l’affaire de la réhabilitation de la Faune, on se souvient encore comme si c’était hier. Les mêmes corps habillés ont tiré sur des populations qui s’opposaient à ce projet du gouvernement. Elles ont été tuées puis, c’est tout. Plus rien. Il y a eu des morts et au jour aujourd’hui aucun leader de l’opposition n’est en mesure de dire avec exactitude le sort réservé à ces assassins de l’armée.

A Abobo-Zéglé, pour avoir revendiqué le respect de leurs droits, les hommes du régime de Faure Gnassingbé vertus comme des soldats républicains malheureusement ont encore tué. Et après, c’est tout. Les enquêtes sont ouvertes. Plus rien.

La liste des atrocités, des répressions aveugles et les assassinats d’hommes est longue sur les douze années que Faure Gnassingbé passe à la tête du Togo sans revenir sur les massacres de milliers des populations en 2005 lors de son accession au pouvoir.

Comment comprendre que devant une telle situation et les comportements de ceux qui sous la bénédiction du pouvoir tuent allègrement sans impunité, on peut rester sans réagir promptement devant le régime dictatorial et s’arrêter uniquement sur une simple déclaration de condamnation sous prétexte que le pouvoir aura ces mots à dire après. Qu’appelle-t-on récupération politique d’une situation donnée ? Ceux qui sont résolument engagés dans un combat contre la dictature doivent comprendre que lorsque le dictateur se noie, il cherche des arguments. Le pouvoir de Lomé a compris depuis qu’il n’a été jamais aimé par la majorité du peuple togolais.

Conséquence, ceux qui sont aux affaires par la force avec le soutien de l’armée n’ont plus rien à proposer que de réprimer dans le sang des contestations populaires. Mais cette façon de procéder risque de provoquer très rapidement la chute de ce régime qui a trop duré. A près cinquante ans de règne au pouvoir, on perd le sens de responsabilité. La seule chose qui reste, c’est de piller les ressources de la nation. L’opulence dans laquelle vit les dirigeants de ce pays en est une illustration. Une oligarchie au sommet de l’Etat.

Pendant ce temps, le peuple togolais affamé, désabusé, meurtri se cherche. Jusqu’à quand ?

La politique est une question de rapport de force. Trop ! C’est trop ! Le régime des Gnassingbé a trop fait du mal à ce peuple, opprimé, violenté, tué, massacré. Il faut que ça cesse !

L’assassinat du jeune Alabi Nadjinoudine est une mort de trop! Faure Gnassingbé doit partir pour libérer le Togo !

Mais avant tout le peuple togolais doit se réveiller de son sommeil profond. La souveraineté appartient au peuple et seul un peuple a toujours la solution pour changer son destin.

Source : [02/03/2017] Justin Anani, Togovisions; vidéo : La Gazette du Togo