Les luttes évala constituent le déclencheur des fêtes traditionnelles au Togo. Mais quand cette fête devient source de division et de grincements de dents chez les autres citoyens du pays, il y a péril en la demeure.

Infog : 27avril.com

Nous avons tous appris comment les jeunes lutteurs s’en sont pris aux biens de certaines autorités à Landa après que Faure Gnassingbé a remis 15 millions au chef canton et au Colonel Awaté (ou Awadé) Hodabalo, actuel préfet du Golfe. Seulement, ce que beaucoup ignorent, c’est que cette somme est aussi distribuée aux autres cantons qui composent la préfecture de la Kozah. Oui, pour la fête des évala, le chef de l’Etat a été d’une grande largesse.

Seulement, par ce geste auquel il ne dérogerait pas, mais que beaucoup ignoraient –n’eut été la colère des lutteurs à la dernière édition-, Faure Gnassingbé est apparu comme le Plus Grand Commun Diviseur (PGCD) des populations togolaises.

Dans toutes les préfectures du Togo, presque tous les cantons célèbrent leurs fêtes traditionnelles chaque année. Mais alors, que les chefs cantons sortent de leur silence et disent combien Faure Gnassingbé donne pour les accompagner.

Le Togo est un et indivisible, et tout dirigeant qui se veut président de tous les Togolais, ne peut et ne doit jouer au sectarisme culturel. Au risque d’entretenir des envies et autres sentiments destructeurs. Surtout en ces périodes de PURIFICATION ! Mais Faure Gnassingbé a décidé de faire ce qui, à ses yeux, semble bien. Et pourtant, quand viendront les élections municipales, législatives et présidentielles, il reprendra son bâton de pèlerin et sillonnera tous les recoins du pays, en quête de voix.

Voilà comment en « période de réconciliation », le chef de l’Etat se pose en PGCD (plus grand commun diviseur) des Togolais. L’autre dira : « Qui vous dit que c’est avec vos voix qu’il est toujours déclaré vainqueur ? ». Soit dit en passant, les 15 cantons totalisent au bas mot 225 millions pour cette année ! Sans compter les autres dépenses somptuaires et somptueuses.

Abbé Faria

Source : Liberté N° 2497 du Jeudi 10 Août 2017