Pascal Bodjona, emprisonné depuis environ 18 mois par Faure Gnassingbé, vient d’être libéré ce matin.
Selon une source proche de la famille, Bodjona a rendu grâce à Dieu après sa libération et devra prendre la route pour Lomé afin de rejoindre les siens.
L’homme de Kouméa n’a pas perdu de temps. Devant la presse, M. Bodjona a formulé ses remerciements à l’endroit de Dieu pour, a-t-il dit, l’avoir sorti d’une procédure « incongrue » et « absurde ».
« Mes remerciements vont à tous les leaders politiques, à toutes les confessions religieuses, à tous les Togolais illustres et inconnus, bref à tous mes concitoyens du nord au sud et de l’est à l’ouest. Si j’avais des mots plus appropriés que merci, je les aurai utilisé à l’endroit de vous tous », a-t-il ajouté.
L’ancien Directeur de cabinet du chef de l’Etat, Faure Gnassingbé persiste et signe qu’il ne se reproche rien dans cette affaire de plusieurs milliards de francs CFA et dont le plaignant est l’Emirati Abass Al Youssef. Pour lui, cette affaire est loin d’être judiciaire.
« Il a plu à un juge, guidé non par la volonté du législateur, de me déposer à Tsévié le 21 août 2014. Il a plu de prononcer aujourd’hui une ordonnance portant libération d’office. Je prends acte. Je mets tout le monde au défi d’apporter un élément quelconque qui peut permettre à convaincre de dire que cette affaire est une affaire judiciaire, je suis serein et je ne porte d’accusation contre qui que ce soit. J’estime et c’est l’occasion de dire à tous les magistrats qui sont de bons magistrats mais parfois certains rendent des décisions, surtout dans notre cas et dans d’autres, des décisions qui tranchent avec la volonté du législateur », a-t-il déclaré.
Pascal Bodjona trouve cependant que l’heure n’est pas propice pour jeter l’opprobre sur les magistrats togolais. « C’est le moment d’encourager ceux d’entre eux qui sont décidés à dire le droit avec courage, d’aller vers la reconnaissance de leur serment », a-t-il préconisé.
La libération de Bodjona est intervenue à quatre jours d’une nouvelle audition de cette affaire devant la Cour de justice de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) à Abuja au Nigeria. La Cour devrait se prononcer une deuxième fois sur l’issue de cette affaire qui tend à trainer.
La Cour de la CEDEAO avait ordonné le 24 avril 2015 à l’Etat togolais la tenue d’un procès ou la libération de l’ancien ministre s’il manque de preuves mais aussi une compensation financière au titre de dommages.
Concernant toujours cette affaire, le 03 février dernier, Bodjona a de nouveau été présenté devant la Cour d’Appel de Lomé mais la demande de liberté formulée par ses avocats a été rejetée. Amnesty International (AI) avait pour sa part demandé en octobre dernier au gouvernement togolais de juger ou de libérer Pascal Bodjona.
A l’origine de cette affaire qui a vu la déchéance de Pascal Bodjona, rappelons qu’une plainte a été portée contre lui par l’Emirati Abass Al Youssef pour escroquerie. Interpelé en septembre 2012, Pascal Bodjona Search Pascal Bodjona a été gardé un temps à la gendarmerie nationale à Lomé avant d’être conduit à la prison civile de Tsévié.
Source : [06/02/2016] Koaci + AfreePress. Titre : 27avril.com
Mise à jour : le 07/02/2016 à 13H16 TU
