Gilbert Bawara | Archives

Après dix mois de crise larvée, le Togo polarise le débat à l’international. La semaine dernière a montré que la situation au Togo embarrasse beaucoup d’acteurs de par le monde. Après Alpha Condé, l’un des facilitateurs en début de semaine qui a tenu à répondre sèchement aux « menteurs politiques » que la CEDEAO n’a pas appelé aux élections le 28 novembre au Togo, c’est au tour du Président Emmanuel Macron, 72 heures plus tard d’ajouter que « le statu quo n’est pas possible au Togo ».

De ces sorties surtout celle de la France, des observateurs avisés estiment qu’il y a une évolution de la position de l’ancienne métropole. Comme s’il ne savait que ce sont de ses déclarations malencontreuses que fusent les réactions, Gilbert Badjilembayena Bawara, ministre de la Fonction Publique dit comprendre la sortie de Macron. « Les propos du président Emmanuel Macron reflètent également la position du gouvernement togolais. Le gouvernement et sa majorité ne sont pas disposés à se situer dans une logique de statu quo. Nous avons toujours insisté sur deux exigences.

D’une part un esprit d’ouverture et de recherche du compromis mais en même temps la détermination et l’engagement à aller au bout du processus en veillant à ce que les reformes politiques notamment constitutionnelles puissent être opérées en vue de renforcer la démocratie et faire en sorte que les aspirations du peuple puissent être assurées », a indiqué Bawara.

En quoi la position de Macron reflète-t-elle celle du gouvernement togolais qui a tourné le dos aux réformes depuis 2006 ? Si le Togo s’est embrasé depuis plus de dix mois, c’est bien le statu quo que le pouvoir de Bawara tente d’imposer qui est la cause principale. Mais lorsque des individus sans foi ni loi, au nom de la politique, se contentent de l’alignement des mots sans honte aucune, il y a bien problème.

En principe, après le recadrage de Alpha Condé, Bawara qui se réclame « ami personnel » du chef de l’Etat, devait la boucler au moins cette semaine-là. Mais le voilà encore en premier après Macron dans des interprétations soporifiques qui révèlent malheureusement ses légèretés et absurdités innommables. Si c’est comme cela que se fait la politique partout ailleurs, il y a bien longtemps que les écoles de sciences politiques allaient fermer.

Source : Le Correcteur No.827 du 09 juillet 2018