Gourdigou kolani | Archives
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Beaucoup de togolais savaient que le régime du Prince qui nous régente a un vrai problème de moralité, d’équilibre et de cohérence.

Les togolais ont toujours reproché à ce pouvoir sa fuite en avant, ses faux-fuyants et ses sempiternels mensonges qui révoltent et irritent au plus haut point.

Mais jamais les gens n’ont su que tout cet attelage d’hommes et de femmes qui entourent le Prince-héritier avait aussi un inquiétant problème d’expression, de grammaire ou même de vocabulaire.

C’est terrible ! Face à la crise aigüe qui oppose la Synergie des Travailleurs du Togo et le gouvernement sur les mesures à prendre pour assurer un minimum vital aux travailleurs de l’administration publique, nos chers ministres ont senti l’impérieuse nécessité d’intervenir sur les médiats pour, disent-ils, expliquer aux populations togolaises, les « efforts qui sont consentis par ce gouvernement à l’égard des travailleurs ».

C’est ainsi que mardi, ils se sont retrouvés, ensemble avec l’association des retraités qui se réclament d’être eux-aussi représentants des travailleurs, sur les écrans de la télévision nationale, TVT dans un exercice plutôt fastidieux, sinon même pénible.

Nicoué Broohm, Kolani Gourdigou et consort ont apparu plutôt pâles, légers et particulièrement minables aux yeux des braves travailleurs et vaillantes populations togolaises qui s’étaient gentiment dressés sous les écrans de la télévision pour les suivre.

Tellement ces membres du gouvernement donnaient l’impression d’être constipés et étreints par un tel mal qu’à peine ils arrivaient à formuler une phrase correcte en français. Des raisonnements plutôt décousus noyés dans une piètre démonstration parfois plus alambiquée que confuse.

Honnêtement si le Chef de l’Etat a eu l’occasion de suivre cette émission animée par Franc Missité mardi, il doit être lui aussi constipé et puissamment déçu du niveau de légèreté et de fragilité de ses ministres.

Le comble de cette piètre performance est venu de Kolani Gourdigou, l’actuel ministre de la fonction publique qui, pour conclure son raisonnement dit en substance ce qui suit :

« J’invite à chacun de prendre ses responsabilités… ».

Mon Dieu ! Depuis quand le verbe « inviter » est-il devenu un verbe transitif indirect monsieur le Ministre ?

Cela nous rappelle tristement le fameux droit de réponse que Mme la ministre de la communication, des arts et de la formation civique, docteur en Communication, professeur d’université… avait cru opposer à un de nos articles. Vraiment !

Ce droit de réponse, tellement truffé de fautes de grammaire, de conjugaison, d’expression et de vocabulaire lui avait valu en retour tout un long cours de français de la part de nos confrères de Liberté et de l’Alternative.

Que se passe-t-il au juste au Togo ? Comment Faure Gnassingbé fait-il son casting pour choisir des collaborateurs de ci-bas niveau pour gouverner des hommes aussi lucides que cultivés dans notre pays ?

Qu’un ministre en vienne à chercher des mots, des idées et des phrases dans un débat télévisée sur une chaîne nationale de surcroit câblée alors même qu’il est bien dans son domaine d’intervention, il y a nécessairement péril en la demeure.

Que se passe-t-il vraiment avec nos chers ministres de la République ?

Vraiment le Togo se meurt et le régime du Prince vient ainsi tristement de franchir le Rubicon du ridicule, de la légèreté et des gamineries.

Messieurs les Ministres de la République, agissez par conviction et vous n’aurez aucun effort insurmontable à déployer pour vous retrouver dans un débat.

Boileau n’avait-il pas dit que « tout ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément » ?

Comment un ministre de la fonction publique peut-il avoir des problèmes et des difficultés évidentes pour lire une grille de salaire au point d’avouer publiquement qu’il n’est pas habitué à la grille ?

Vraiment les responsables de la STT ont bien fait de ne pas prendre part à un tel débat aussi minable que théâtral.

Car la cause qui a amené ces fameux ministres et alliés sur les écrans de télévision mardi était infondée et elle se heurtait d’emblée à leur conscience et à leur bon sens.

Voilà pourquoi dans cette dichotomie et cette guerre frontale entre leur conscience et le dilatoire qu’ils ont pris le risque de servir au peuple togolais, les mots justes, les expressions idoines et le français lui-même les ont fui les laissant ainsi dans une quête infinie de phrases cohérentes qui puissent convaincre les téléspectateurs.

Et ces genres de balbutiements de nos ministres ne datent d’ailleurs pas de mardi, nous l’avons démontré.

Deux jours avant cette monstrueuse apparition de nos ministres à l’écran, Nicoué Broohm, le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, était aussi sur les antennes de radio Victoire.

Là aussi, il a eu le temps de se chercher, et de se perdre en conjectures allant jusqu’à confondre les auditeurs d’une radio aux téléspectateurs d’une chaîne de télévision. Tellement son subconscient est surchargé qu’il ne se retrouve même plus !!!

Pour tout dire, toutes ces opérations qui étaient au départ supposées être de charme pour apaiser et convaincre les travailleurs à reprendre service, ont fini par révolter ces fonctionnaires togolais plus qu’elles ne les ont convaincus.

Il faut enfin que Chef de l’Etat se rende à l’évidence de l’inefficacité et de l’incompétence avérées de ceux à qui il a confié la gestion des affaires de l’Etat.

Ils sont un peu trop en deçà des performances que l’ensemble des togolais sont en droit d’attendre de leurs dirigeants.

Dans un pays normal, cela devrait falloir l’effondrement de tout le gouvernement. Mais le Prince est-il prêt à le comprendre avant qu’il ne soit trop tard pour lui et ce régime qu’il incarne ? C’est le wait end see.

Source : [04/03/2015] Togoinfos