Le marioneettiste Faure Gnassingbé et ses marionettes de l'opposition | Istock
Le marioneettiste Faure Gnassingbé et ses marionettes de l’opposition | Istock

Il faut absolument que ceux qui disent qu’ils s’opposent à Faure Gnassingbé se donnent les moyens d’avoir de bonnes informations en temps réel pour ne guère se laisser instrumentaliser par le pouvoir cynique de Lomé.

Pour l’instant, l’on a comme l’impression que notre opposition se perd sur certains points et se laisse embarquer naïvement par une nébuleuse dont elle ne maîtrise ni les tenants, ni les aboutissants.

Tenez, mercredi, il a été annoncé au peuple togolais la reprise des travaux de la commission des lois sur la proposition de loi introduite par l’opposition en vue des réformes politiques avant la présidentielle de 2015. Aucun leader de l’opposition n’a eu le temps de s’interroger sur les motivations réelles qui sous-tendent une telle reprise des travaux alors même que le Prince a donné tous les signes de son refus de réformes avant la présidentielle.

A peine ces travaux ont repris qu’ils ont été aussitôt bloqués par la majorité présidentielle qui a vite fait de claquer la porte.

Jusque-là, l’opposition n’a rien compris du jeu. Et pourtant l’astuce était tout à fait simple.

Mercredi, Robert Dussey, le ministre des affaires étrangères du Togo avait rendez-vous avec la commission des lois de l’Assemblée Nationale en France.

C’était une épreuve tout à fait corsée à partir de laquelle la France allait se faire définitivement une opinion sur la mauvaise foi du Régime de Lomé. Que fallait-il faire dans un tel contexte de brûlure politique pour permettre à Dussey, de passer cette épreuve sans trop d’humiliations et d’heurts politiques ?

Voilà d’où est venue l’idée du semblant de reprise des travaux de la commission des lois.

Il était juste question pour la majorité présidentielle, de donner des arguments de bonne foi à Robert Dussey, pour ensuite faire croire que c’est toujours l’opposition qui bloque les travaux malgré les multiples efforts qui seraient consentis par le pouvoir en vue d’obtenir des réformes au Togo avant la présidentielle. Quel cynisme !!!

Et le jeu a presque marché puisque les députés de l’opposition ont répondu à ce rendez-vous, ils ont été bien utilisés à cette fin vile avant d’être renvoyés à la maison sous prétexte d’un autre blocage tout à fait artificiel.

Pendant ce temps, Robert Dussey a fini de berner les parlementaires français en s’appuyant d’ailleurs sur la prétendue reprise des travaux de la commission des lois à Lomé.

Qui dit mieux ? Mais on peut bien comprendre que l’opposition n’ait pas de choix que de répondre à un tel appel, mais le fait qu’aucun leader politique n’ait eu le temps d’avoir ce genre d’information en amont pour ne serait-ce que dénoncer la duplicité du pouvoir est décevant.

Le minimum que l’on peut demander à un leader politique est d’avoir des sources sérieuses d’informations pour disposer d’éléments d’information justes et en fonction desquels il active sa stratégie de combat politique sur le terrain.

Mais tout compte fait, personne n’est dupe ni au Togo, ni encore moins dans l’opinion internationale.

Tout le monde a été suffisamment et amplement sensibilisé sur la fuite en avant du Prince et son obstination à ne faire aucune réforme avant l’épreuve de la présidentielle de 2015 qui se présente en réalité comme un épouvantail de vie ou de mort pour lui.

Il ne peut y aller que dans l’opacité pour espérer forcer son maintien au pouvoir.

Toutes les gesticulations actuelles tendant à rendre l’ANC coupable du blocage des travaux de la commission des lois ne relèvent d’autre chose que du cynisme politique.

Voilà pourquoi l’opposition se doit, elle aussi, d’être plus habile, plus lucide et plus anticipative pour ne pas offrir au pouvoir les verges avec lesquelles celui-ci va les frapper.

Il ne faut guère prêter le flanc avec des querelles intestines, des positionnements puérils et des initiatives hasardeuses.

Devant une nébuleuse que constitue le pouvoir du Prince, les leaders de l’opposition doivent se donner les armes de la pertinence dans leurs prises publiques de position.

L’heure n’est plus à des initiatives hasardeuses. L’heure est à un supplément d’âme de la part de tous ceux qui aspirent à un changement du quotidien des togolais.

Le Prince n’a aucun intérêt à ce que l’opposition s’unisse et pour cela, il est prêt à offrir tout l’or du monde pour obtenir sa division.

C’est malheureux que nos leaders de l’opposition ne l’aient pas encore compris et qu’ils continuent de s’oublier dans des querelles puériles qui n’ont rien à voir avec l’intérêt supérieur du peuple.

Faure Gnassingbé n’aurait pas l’assurance absolue d’avoir suffisamment verrouillé tous les chaînons du processus électoral pour remporter ces élections qu’il n’aurait jamais pris l’initiative de les organiser avec autant d’empressement.

Jean-Pierre Fabre peut bien battre Faure Gnassingbé dans les urnes, mais celui-ci va décréter, comme ce fut le cas par le passé sa victoire, que pourra faire Fabre ? C’est la toute la question !!!

Dès lors que les marches ont été bradées au Togo et ont perdu leur caractère de force de pression, l’opposition se doit de réfléchir à de nouvelles alternatives de combat politique.

Et c’est bien le moment ou jamais pour ces leaders de l’opposition de comprendre que quiconque s’embarque dans ce processus électoral sans conditions ni garanties va être cloué aux piloris. Ils se doivent alors de voir plus loin que le bout de leur nez.

Source : [23/01/2015] Togoinfos