Faure Gnassingbé (g) et son « sidekick » le vieux opposant frelaté Gilchirst Olympio | Archives
Faure Gnassingbé (g) et son « sidekick » le vieux opposant frelaté Gilchirst Olympio | Archives

Que reste-t-il de l’accord signé en avril 2010 entre l’Union des forces de changement ( Ufc ) et le Rassemblement du peuple togolais (RPT) devenu aujourd’hui Unir ? Voilà une question qui mérite d’être posée. Elle fait débat même au sein de la coquille vide que traîne encore Gilchrist Olympio et quelques-uns de ses amis, puisque la plupart des cadres de ce parti sont aujourd’hui tentés par l’aventure au parti Unir où coule le miel.

A l’époque, les Amis de Gilchrist Olympio (AGO) criaient sur tous les toits que c’est un accord de partage du pouvoir avec le RPT. L’accord, pompeusement qualifié d’historique ou encore de « paix des braves » devraient, selon eux, leur permettre d’occuper des postes importants dans le pays.

Comme des gamins à qui on a promis des biscuits, ils se voyaient déjà dans la peau du ministre, de directeurs de sociétés d’Etat, de préfet et autres. Plusieurs fois, Solitoki Esso, à l’époque ministre de la Fonction publique et signataire de cet accord au nom du Rassemblement du peuple togolais, est monté au créneau pour préciser qu’il ne s’agissait pas d’un accord de partage du pouvoir. Il s’agissait donc d’une simple collaboration entre les deux parties. L’utilisation de Gilchrist Olympio et de son parti par le régime RPT/UNIR comme appât pour attirer les partenaires financiers, a commencé par-là. Mais cela n’a pas suffi à sortir les AGO de leur euphorie. Les tapages médiatiques entretenus par des caisses de résonnance ont continué.

Quelques temps après cet accord, le nouveau gouvernement a vu l’entrée de sept (07) éléments de l’UFC, avec un portefeuille de ministre d’Etat à Elliott Ohin qui occupait le département des Affaires étrangères et de la Coopération, même si en réalité, c’est son prédécesseur, un produit du RPT, qui continuait de faire le gros du travail. Dans la foulée, Gilchrist Olympio et ses amis ont déclaré qu’ils changeraient le quotidien des Togolais et obtiendront les réformes constitutionnelles et institutionnelles six (06) mois après leur entrée au gouvernement. Aujourd’hui, les rescapés de l’UFC ne peuvent plus évoquer les réformes constitutionnelles et institutionnelles. Quelques mois après cet accord et leur entrée au gouvernement, la désillusion a été totale. Ils se sont rendus compte que c’est finalement Solitoki Esso qui a eu raison d’eux, mais ils ne peuvent pas l’avouer ouvertement, puisqu’étant déjà au pied du mur. A part quelques agents (membres de l’UFC) parachutés dans les ministères occupés par les 7 éléments du parti, Gilchrist Olympio n’a plus rien obtenu pour ses autres amis. La Direction des sociétés d’Etat, les préfectures et autres ont filé entre les doigts de l’opposant frelaté qui a vu en 2013, d’autres cadres quitter la barque, laissant le parti entre les mains des militants de dernières heures qui font aujourd’hui la pluie et le beau temps. Les réunions du parti ne se résument qu’à un nombre restreint de membres, tournant autour de l’actuel secrétaire général, Pierre Djimongou qui croit détenir le titre foncier du parti.

On ne compte que deux ministres UFC dans le gouvernement de Selom Klassou. Là aussi, si le ministère de l’Environnement et des Ressources forestières, poste occupé par André Johnson est encore acceptable, nombreux sont ceux qui se posent la question sur le machin trouvé à Elliott Ohin, ministre auprès du Premier ministre. Cet ancien pompiste aux Etats Unis a été oublié dans la première publication de la liste du gouvernement au journal de 13 heures dimanche dernier sur la TVT. Il a fallu un réajustement de cette liste pour le retrouver sur la liste publiée un peu plus tard dans le journal de 20 heures. Comme quoi, Faure Gnassingbé en a déjà assez de la collaboration avec l’UFC.

En 5 ans de collaboration avec le régime RPT/UNIR, une collaboration qui n’a profité qu’à Faure Gnassingbé qui a toujours brandi Gilchrist Olympio devant les partenaires en développement comme un trophée de guerre, voilà ce qui reste de l’Union des forces de changement. Un parti en lambeaux, avec la présence de deux ministres seulement, dont un sans portefeuille dans le nouveau gouvernement; le reliquat des cadres qui se cherchent et sont obligés de se battre pour des postes qui n’existent que de nom dans le parti, une jeunesse du parti prête à en découdre avec la vieille garde. Un triste crépuscule pour l’UFC qui, jadis, faisait trembler le pouvoir du général.

Source : [04/07/2015] Kokou Mitimi, L’Alternative