Le ministre de la Justice, Pius Agbétomey | Infog : 27avril.com
Le ministre de la Justice, Pius Agbétomey | Infog : 27avril.com

Le Togo est un pays atypique. Sur tous les plans. Il en demeura ainsi tant et aussi longtemps que les Togolais ne se réveilleront pas pour dire « ça suffit ! » aux bandits qui les dirigent. Ce bout de rectangle de pays, coincé entre le Ghana, le Burkina Faso, le Bénin et l’Océan Atlantique du Golfe de guinée, est tellement bizarre que, 50 ans durant, les Gnassingbé père et fils et leurs cohortes de serviteurs zélés ont transformé la vie des citoyens en enfer, et les citoyens eux-mêmes en quasi-zombis.

Toutes les brimades sont permises sur le citoyen lambda togolais. L’injustice règne en maître dans le pays et y est érigée en norme. N’importe quel énergumène qui, pour se remplir la panse, est capable d’un zèle excessif pour prouver à Faure Gnassingbé qu’il est un « demi-dieu », du moins pour l’instant, se voit attribuer un poste de responsabilité, même s’il n’a ni l’intelligence, ni la compétence pour l’assumer. En conséquence, ces énergumènes abusent de leur position pour voler, frauder, escroquer, brutaliser, tout ce qui se trouve sur leur passage : être humains, compagnies d’État, ressources publiques, etc…C’est ainsi que notre pays ne cesse de régresser dans tous les domaines.

Et lorsque de valeureux femmes et hommes des médias, dans l’exercice de leur fonction, dénoncent, critiquent de manière constructive, et mettent en lumière clairement les travers des gouvernants, les injustices, la mauvaise gouvernance, l’insécurité galopante, ou encore la pourriture qui engrène la terre de nos aïeux, les énergumènes zélés qui se croient tout permis, leur cherchent des misères. Ces énergumènes pullulent partout : à la Présidence avec Faure Gnassingbé en tête, à la primature, aux ministères, dans l’armée, à la gendarmerie, à la police, dans l’administration publique. Le comportement indigne de ces petits êtres qui se croient grands jette l’approbe sur notre pays et sur tous les Togolais où qu’ils soient.

Le cas d’espèce qui nous concerne ici est le comportement du nouveau « chef de tous les énergumènes togolais », le nouveau ministre de la Justice Pius Agbetomey. Fieffé zélé parachuté « Grade des Sceaux » dans le gouvernement de Sélom Komi Klassou, un gouvernement d’ailleurs illégitime formé après le vol de l’élection présidentielle du 25 avril 2015 par Faure Essozimna Gnassingbé et sa bande de mafieux, le sieur Pius Agbetomey veut faire parler de lui. Montrer au petit « boss » qu’il a raison de le nommer ministre de la Justice. Pour ce faire, il n’a rien trouvé de mieux que de déraper gravement en se jetant, les crocs en avant, sur des journalistes qui n’ont fait que leur travail.

En effet Zeus Komi Aziadouvo, Directeur de la Publication du quotidien « Liberté » et Président du Patronat de la Presse Togolaise (PPT), et Luc Abaki, Directeur Général de « Sud Media », entreprise mère de la télévision « LCF » et la radio « City Fm », ont été convoqués et interrogés longuement le 18 août par les agents du Service de Recherche et d’Investigation ( SRI ) de la gendarmerie, à propos d’un documentaire réalisé par Zeus Aziadouvo sur les conditions de détention des prisonniers à la Prison Civile de Lomé, le « Guantanamo » togolais. Le documentaire a été diffusé sur LCF le 5 août, pendant la « semaine du détenu ».

Les journalistes Zeus Aziadouvo de « Liberté » (d) et Luc Abaki de la « LCF », grillés par un agent du Service de Recherche et d'Investigation ( SRI ) de la gendarmerie togolaise. La main du de l’infâme ministre de la Justice Pius Agbétomey, désigne Zeus | Caricature : Donisen Donald / Liberté
Les journalistes Zeus Aziadouvo de « Liberté » (d) et Luc Abaki de la « LCF », grillés par un agent du Service de Recherche et d’Investigation ( SRI ) de la gendarmerie togolaise. La main du de l’infâme ministre de la Justice Pius Agbétomey, désigne Zeus | Caricature : Donisen Donald / Liberté

Deux semaines après cette diffusion, le petit énergumène zélé de ministre Pius Agbetomey, se rend à la gendarmerie et tempête pour faire convoquer les deux journalistes par le SRI, quoique qu’ « aucune loi n’interdit la réalisation d’éléments audio visuels dans les prisons et qu’en aucun cas, les journalistes ne peuvent divulguer leurs sources », selon un selon un communiqué du PPT.

De plus la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication, la HAAC, l’instance qui est supposée superviser les médias, n’a même pas été saisie pour entendre les auteurs du documentaire. D’ailleurs la Loi Organique de cette sinistre institution de la Haac a été violée en son article 4,  selon PPT qui précise que, cet article 4 stipule que : « Nul ne peut être empêché ou interdit d’accès aux sources de l’information, ni inquiété dans l’exercice de ses fonctions dans le domaine de l’audiovisuel et de la communication s’il satisfait aux prescriptions de la loi ». Le PPT souligne aussi que « le code de la presse prévoit des dispositions pareilles et dans ce cas de figure, c’est l’administration pénitentiaire, si elle s’était senti viser, porte plainte et la justice s’en saisit »

Le sieur Pius Agbetomey, de surcroit ministre de la Justice, foule donc aux pieds les règles de procédures et viole sans égard la loi dont il est supposé être garant. Pire encore, au lieu de trouver des moyens pour corriger le tir à la Prison Civile de Lomé, le sieur Pius Agbetomey outrepasse ses prérogatives en se lançant dans une vendetta qui ne dit pas son nom contre les deux journalistes, plus particulière Zeus Aziadouvo; puisque ce dernier est convoqué de nouveau, ce 19 août, cette fois-ci par le procureur de la République. Le comportement de Pius Agbetomey et de ses acolytes du SRI montre clairement que le documentaire de M. Aziadouvo n’est qu’un prétexte pour des desseins bien inavoués du régime de Faure Gnassingbé contre la presse.

D’ailleurs ce n’est un secret pour personne que le régime tétraplégique du fils Gnassingbé ne supporte pas la critique; qu’elle soit constructive ou non. Ce pouvoir fantoche du Togo, deuxième dictature héréditaire la plus vicieuse au monde, juste derrière la Corée du Nord, cherche par tous les moyens à fermer le clapet aux médias critiques à son endroit. Zeus Aziadouvo est dans la mire de ce régime de voyous depuis belle lurette, et cette histoire de documentaire sent comme une merde que le régime veut l’enduire avec afin d’arriver à ses fins.

Le Directeur de la chaine LCF, Luc Abaki (g) et le Directeur du groupe de presse « Liberté » Zeus Aziadouvo | Photo : Facebook
Le Directeur de la chaine LCF, Luc Abaki (g) et le Directeur du groupe de presse « Liberté » Zeus Aziadouvo | Photo : Facebook

Un autre journaliste critique à l’endroit de ce régime pourri, le Directeur de publication du mensuel « La Nouvelle », Bonéro Lawson-Bêtum, a été kidnappé par des hommes armés cagoulés et embastillé depuis le 19 mai dernier, sous de faux prétexte qu’il aurait publié des informations diffamatoires sur la famille d’un autre zélé du gouvernement, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le colonel Yark Damehane. Depuis trois mois donc, Bonéro Lawson croupit en prison dans une procédure qui prend volontairement un temps infini à conclure. Mais en réalité, le seul tord de cet intrépide journaliste a été d’avoir eu les couilles d’acier pour publier une partie des confidences, avant sa mort, du disgracieux défunt général Assani Tidjani sur les implications du Togo dans les coups foireux en Afrique. De la Côte d’Ivoire au Libéria, en passant par la Sierra Léone, le Burkina Faso, etc…

Ce n’est pas non plus une coïncidence que la chaîne LCF, sur laquelle le documentaire sur la prison a été diffusé, soit aussi visée, puisque cette chaîne de télévision appartient à l’ancien homme fort et homme de main de Faure Gnassingbé, l’ex-ministre de l’Administration territoriale Pascal Bodjona, aujourd’hui tombé en disgrâce et mis illégalement sous verrous, dans une affaire à dormir debout d’escroquerie internationale dont il est le seul à ne pas en être directement et réellement impliqué, mais à être pour autant arrêté et mis en cage. Le pouvoir de Faure E. Gnassingbé cherche depuis à s’approprier cette chaîne sous de faux prétexte. Cette histoire de documentaire sent ici aussi la merde avec laquelle Pius Agbetomey et ses patrons veulent enduire la LCF pour arriver à leurs fins.

Il nous souvient aussi qu’au lendemain de la présidentielle du 25 avril 2015 frauduleusement « remportée » par Faure Essozimna Gnassingbé, les sites internet critiques du braquage électoral, dont 27avril.com, ont été bloqués sans ménagement au Togo. Et il y a quelques jours, c’est le Français Sébastian Alzerreca alias Zoul, vivant au Togo, marié à une togolaise depuis 12 ans et fondateur du centre culturel Mytro Nunya, qui a été expulsé du pays pour avoir tenu des propos anti-gouvernementaux sur les réseaux sociaux lors de la proclamation des résultats frauduleux de la présidentielle.

Les dérives liberticides de Faure Gnassingbé et de sa bande de pilleurs de la République se dessinent de plus en plus clairement. Mais quelque soit la méthode utilisée pour se débarrasser des journalistes « gênants » pour ce régime illégitime, les faits sont têtus et la vérité sortira toujours. Quant au sieur Pius Agbetomey qui, tant que ministre de la Justice, contourne les procédures et lois, et toute honte bue, tente d’instrumentaliser la justice pour le compte de ce régime mafieux afin de nuire à la vie d’honnêtes travailleurs, il oublie une chose : Tous les serviteurs zélés du régime Gnassingbé finissent toujours par être sacrifiés. Les exemples de Kpatcha Gnassingbé, de Pascal Bodjona sont assez éloquents. Les Germaine Kouméalo Anaté et cie ont été aussi récemment débarquées de leur piédestal, n’est pas? A bon entendeur, salut !

Voici l’intégralité du documentaire de Zeus Aziavoudo : « L’enfer, c’est la prison civile de Lomé »

Source : [19/08/2015] Papa Sow, 27avril.com