La répression préméditée par le ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales, Payadowa Boukpéssi et celui de la Sécurité et de la protection civile, Colonel Yark Damehane au regard des manifestations publiques du Parti national Panafricain, PNP dans cinq villes du Togo continue d’animer le débat et amène l’opinion à s’interroger sur la suite des événements par rapport au combat que mène le peuple togolais à l’alternance politique.

Un manifestant blessé par la soldatesque de Faure Gnassingbé lors de la manif du PNP le 19 aoüt 2017 à Lomé | Photo : Togovisions

Au-delà de la polémique née à suite de la répression sanglante sur la responsabilité des uns et des autres, il est établi clairement que le pouvoir de Lomé a désormais à présent de son avenir.

La mort de certains manifestants du PNP, des blessés, des disparitions et des arrestations de centaines de personnes proches du PNP dont un mineur de 16 ans n’a pas découragé la majorité des Togolais aujourd’hui à manifester leur désarroi face à un régime dictatorial, sanguinaire de plus de cinquante années.

Dans la conscience collective des Togolais, il est temps que le régime de Faure Gnassingbé plie ses bagages et libère le plancher. Et ce message, les responsables des partis politiques l’ont compris et se lance dans une fusion politique pour finir avec le système politique actuelle qui a trop duré. Et ce constat, tout le monde s’engage à apporter sa contribution.

La barbarie policière à Agoènyivé le samedi dernier et les fusillades des militants par les militaires à Sokodé telles que couvertes par les médias et les réseaux sociaux n’ont pas plus aux autorités togolaises qui craignent déjà pour le après-pouvoir.

Dans une sortie publique, le ministre de la Sécurité et de la protection, le Colonel Yark Damehane s’attaque ouvertement aux médias internationaux notamment la Radio France Internationale (RFI), BBC, France 24 et Africa 24 de ne pas avoir fait équitablement leur travail. Le même ministre menace de nouveau les leaders des partis politiques qui s’entêteraient de refuser de suivre les injonctions du pouvoir en place sur les manifestations publiques.

Pour ceux qui connaissent le Colonel Yark ne douteraient de ses capacités à ordonner le massacre des populations dans les prochains jours. Mais visiblement, l’opposition togolaise, la vraie a le vent en poupe et ne compte pas s’arrêter sur cette nouvelle dynamique lancée par le peuple pour l’alternance politique au Togo à l’instar des autres pays de la sous région.

Aujourd’hui, la peur a changé de camp et le rapport de force se crée comme le témoigne la cynergie du CAP 2015 et du PNP avant l’apport des autres partis de l’opposition, de la société civile et des syndicats. La Ligue Togolaise des Droits de l’Homme, LTDH exige l’ouverture d’une enquête afin que la lumière soit faite sur cette barbarie policière du week-end dernier. Aussi, il faut signaler également que plusieurs soldats ont été violentés, blessés, armes saisies par les manifestants à Sokodé.

Par contre à Agoènyivé, plusieurs sont des manifestants qui ont été sauvagement battus, arrêtés puis jetés à la prison.

Déjà CAP 2015, PNP et le G6 exigent la libération de tous les détenus et appellent à une grande mobilisation du peuple dans les prochains jours notamment les 30 et 31 août prochains.

Justin Anani

Source : Togovisions