On était au vendredi 25 janvier 2013. Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Yark Damehame convoque expressément les médias nationaux et internationaux à son cabinet pour une information de la plus haute importance.

Le menteur pathologique et compulsif, le colonel Yark Damehane, ministre de la Sécurité et la Protection civile en plein mensonge sur les auteurs des incendies criminels des marchés de Kara et de Lomé, le 25 juin 2013. Dans sa théâtralité lors cette fameuse conférence de presse, le « super flic » mythomane étalait sa tare en tentant de faire avaler la couleuvre aux Togolais en montrant un bidon d'essence et d'autres bidules comme ayant servi à allumer les feux dans les marchés. La suite, tout le monde le connaît. | Photo / Archives : AfreePress
Le menteur pathologique et compulsif, le colonel Yark Damehane, ministre de la Sécurité et la Protection civile en plein mensonge sur les auteurs des incendies criminels des marchés de Kara et de Lomé, le 25 juin 2013. Dans sa théâtralité lors cette fameuse conférence de presse, le « super flic » mythomane étalait sa tare en tentant de faire avaler la couleuvre aux Togolais en montrant un bidon d’essence et d’autres bidules comme ayant servi à allumer les feux dans les marchés. La suite, tout le monde le connaît. | Photo / Archives : AfreePress

«Les mensonges compromettent les Droits de l’Homme, compromettent la démocratie et portent donc atteinte aux intérêts d’une nation et de son peuple. A ce titre les menteurs doivent être considérés et traités comme des criminels » (Marc Roussel)

Le ministre dit détenir « les éléments de l’enquête » sur les incendies du marché de Kara et de Lomé. Il faut rappeler au passage que juste le lendemain de l’incendie du marché de Lomé, c’est-à-dire la matinée du dimanche 13 janvier 2013, Yark Damehame et ses éléments avaient procédé à une cascade d’arrestations dans les rangs de l’opposition, surtout du Collectif Sauvons le Togo (CST). Même des responsables politiques qui revenaient de la messe avaient été interpellés, accusés d’être les commanditaires des incendies.

Plus d’une semaine plus tard, l’alchimiste ministre de la Sécurité affirme avoir bouclé son enquête. Ne nous demandez pas sur quelle base les responsables et militants de l’opposition avaient été préalablement arrêtés.

« Tous ceux qui composent le CST ont participé à ces opérations. Parmi les jeunes interpellés, il y a un à qui M. Adja a demandé d’incendier des stations d’essence. Ils se sont arrêtés à un million de franc. Naturellement, le premier responsable du parti OBUTS, c’est Agbéyomé Kodjo, c’est pourquoi il a été demandé la levée de son immunité. Son degré de responsabilité sera déterminé par la justice », a argué Yark Demehame.

Il continue. «Entre le 5 et 8 janvier, deux importantes réunions ont été tenues au siège de l’ANC. Au cours de ces réunions auxquelles ont participé Alphonse Kpogo, Jean Eklou, M. Adja lors desquelles a été décidé ce qu’il fallait faire pour attaquer certains points sensibles de notre pays. Des cocktails Molotov ont été entreposés au siège de l’ANC, des bidons d’essence et des bombes artisanales ont été entreposés dans le bâtiment du Grand marché avec la complicité de certains gardiens. Certains ont été interpellés, d’autres ont pris la fuite », a raconté, mine de rien, Yark devant les journalistes abasourdis.

Sous la pression des questions, le ministre affirme aussi que les militants de l’ANC avaient fait une « préparation mystique » la veille au cimetière de Bè Kamalodo et qu’ils se sont introduits de façon mystérieuse dans le bâtiment central du Grand marché de Lomé pour y mettre le feu.

Cette fameuse enquête de Yark Damehame alias Inspecteur Derrick est démontée trois ans plus tard par la justice qui a levé certaines inculpations pour défaut de preuves dans cette scabreuse affaire des incendies des marchés. Le 10 mai 2016 dernier, le juge d’instruction, à la fin de la clôture du dossier, a annulé les inculpations de plusieurs leaders du CST. L’un des détenus a même recouvré la liberté.

On savait déjà que cette tragicomédie jouée par Yark Damehame a été montée de toutes pièces dans le but inavoué d’écarter des élections législatives les responsables du Collectif Sauvons le Togo (CST) qui constituait à l’époque un épouvantail au pouvoir Faure Gnassingbé. Cette affaire des incendies est assez grave pour qu’on se permette de jouer avec le destin de tout un peuple. Le sinistre a causé d’importants dégâts matériels et semé la désolation parmi les commerçants. Des pertes en vie humaines ont même été enregistrées.

De plus, des innocents ont passé trois années gratuitement en prison, l’un des militants de l’ANC, Etienne Yakanou a même perdu la vie à cause des mensonges de Yark Demahame. Ce dernier est malgré tout à son poste comme si rien n’était. On serait dans un pays normal que Yark Damehame devrait être emporté dans cette affaire des incendies. Malheureusement, on est au Togo.

Source : [18/05/2016] Médard Amétépé, Liberté