Archives : RT
Archives : RT

« Quand le peuple a faim, le peuple a froid, la misère le pousse au crime ou au vice » (Victor Hugo, Claude Gueux)

« (…) A cet égard, nous sommes convaincus que le développement auquel aspirent ardemment nos populations ne saurait se faire au détriment de leurs valeurs fondamentales, notamment en ce qui concerne la vie, la famille. Voilà pourquoi nous plaidons en faveur d’une vision plus intégrale de la personne humaine qui prenne en compte le riche patrimoine culturel de l’Afrique ainsi que les valeurs morales auxquelles elle reste attachée. Quels que soient les résultats obtenus individuellement dans la mise en œuvre des OMD, le plus important aujourd’hui, est sans doute, de savoir prendre appui sur la somme des expériences des uns et des autres, pour nous projeter résolument dans l’avenir », a déclaré le chef de l’Etat togolais à la 70ème session de l’Assemblée nationale de l’Organisation des Nations unies.

C’est bien beau, tout ça. Si les discours pouvaient changer des choses, il y a bien longtemps que le Togo serait parmi les pays les plus développés de la planète. Mais c’est une autre réalité sur le terrain. Si des mesures anticipées ne sont pas prises, notre pays risque de faire face à une crise alimentaire sans précédent. Les signes ne trompent pas. Cette année, dame nature impose ses caprices aux paysans qui ne savent plus à quel saint se vouer. La grande saison des pluies dans la région méridionale du pays n’a duré que deux mois. Les dernières pluies remontant au mois de juin, les plants ont eu de la peine à mûrir. C’est ce qui fait que ce qu’on appelle le « nouveau maïs » n’arrive pas à influencer le prix de l’ancien. Dans les différents marchés de la capitale, le nouveau se vend entre 500 et 550 FCFA alors que le bol de l’ancien est à 700 voire 750. Comme quoi, la crise de maïs née au lendemain de l’élection présidentielle du 25 avril, fait son petit bonhomme de chemin. Est-ce à dire que les promesses du Colonel-ministre-directeur général de l’Agence nationale de la sécurité alimentaire (ANSAT) de renverser la tendance avec la mise en vente de ses stocks, n’ont pas été tenues ? A chacun d’y répondre.

Pendant ce temps, la canicule continue de nous brûler, empêchant les larmes bénites de Dieu Tout-Puissant d’adoucir la terre nourricière. Les paysans qui se sont démenés pour préparer leur champ dans le cadre de la petite saison pluvieuse, scrutent le ciel chaque jour, mais la pluie ne tombe pas afin qu’ils sèment le maïs. Généralement, c’est à partir de mi-août début septembre que de nouvelles semences sont mises en terre. Ce qui n’est pas le cas cette année, et il n’y aura pas, pour le compte de cette petite saison, de nouveaux céréales qui puissent permettre de minimiser la crise de maïs. Résultante, les semaines à venir seront très compliquées pour les Togolais. Et comme gouverner c’est prévoir, il faut commencer à explorer des pistes de solutions.

Source : [06/10/2015] Zeus Aziadouvo, Liberté