Le Français Mark Karpelès (photo) est soupçonné d'avoir accédé au système informatique de sa plateforme et d'avoir falsifié les données de ses comptes. Il a été arrêté ce samedi au Japon | Photo : AP
Le Français Mark Karpelès (photo) est soupçonné d’avoir accédé au système informatique de sa plateforme et d’avoir falsifié les données de ses comptes. Il a été arrêté ce samedi au Japon | Photo : AP

La police japonaise a arrêté samedi le Français Mark Karpelès, le PDG de la plateforme d’échanges de monnaie virtuelle MtGox, fermée après la perte d’environ 355 millions d’euros, ont rapporté les médias japonais.

Mark Karpelès (30 ans) est soupçonné d’avoir accédé au système informatique de la plateforme et d’avoir falsifié les données de ses comptes, ont rapporté l’agence Kyodo et la chaîne de télévision publique NHK.

Aucune déclaration de la police ne pouvait être obtenue dans l’immédiat samedi matin à Tokyo mais la NHK montrait des images des autorités emmenant M. Karpelès. MtGox basée au Japon avait stoppé ses transactions en février 2014, après avoir été victime, selon M. Karpelès, d’une attaque informatique massive. La plateforme avait peu après déposé le bilan, admettant avoir perdu 850.000 bitcoins pour une valeur de 48 milliards de yens (quelque 355 millions d’euros au cours actuel).

Plate-forme historique

Karpelès avait ultérieurement dit avoir retrouvé quelque 200.000 bitcoins dans un lieu de stockage informatique qui n’était pas connecté aux autres ordinateurs. MtGox, qui revendiquait au plus haut de son activité la gestion de 80% des transactions mondiales de bitcoin, constituait l’une des plate-formes d’échange « historiques » de cette monnaie créée sur ordinateur en 2009 et qui avait vu sa valeur s’envoler de quelques cents à ses débuts jusqu’à plus de 1.000 dollars fin 2013.

Les investisseurs qui avaient misé sur l’argent virtuel bitcoin via la MtGox basée avaient exprimé leur colère en juillet 2014 lors d’une réunion des premiers créanciers de cette Bourse tombée en faillite qui avait rassemblé au palais de justice de Tokyo une centaine d’investisseurs, pour la plupart des étrangers expatriés au Japon. « Ils disent qu’une enquête est en cours. C’est tout, mais semblent refuser de rendre publics des renseignements plus précis sur MtGox et sur la façon dont les bitcoins ont été dérobés, s’ils l’ont vraiment été », avait déclaré à l’AFP un investisseur français.

Mark Karpelès, né en France, avait selon les médias refusé de se rendre aux Etats-Unis en 2014 alors qu’il demeurait au Japon pour répondre à des questions sur l’effondrement de la plate-forme MtGox qu’il avait créée. Les partisans de cette monnaie virtuelle y voient un moyen efficace et anonyme de transférer et stocker des fonds. Les autorités de réglementations soulignent elles les dangers de ce système opaque et volatil.

Source : [01/08/2015] AFP