Le phénomène semble passer inaperçu. Mais il n’échappe pas aux esprits avisés qui voient en la prolifération des stations d’essence dans tous les coins de rue, un danger permanent qui côtoie les populations. L’on a encore à l’esprit, le drame qui s’est produit à Accra (Ghana) l’année dernière, avec l’explosion d’une station d’essence. Ce sinistre qui a fait des dizaines de morts, a secoué les constructions dans les environs.

Construction d'une station service en plein milieu des habitations à Lomé, 26 avril 2016 | Photo : L'Alternative
Construction d’une station service en plein milieu des habitations à Lomé, 26 avril 2016 | Photo : L’Alternative

Mais ici, on se permet d’ériger ces stations au milieu des habitations. Le cas qui interpelle actuellement tout citoyen avisé reste le chantier se situant à quelques mètres de l’hôpital secondaire de Bè, sur l’avenue Augustino Pa de Souza. Sur un terrain d’à peine un demilot, on se permet de construire une autre station d’essence au milieu des maisons et des boutiques. Or, on compte déjà quatre (04) stations (2 stations Total, 1 Oando et 1 Shell) sur cette avenue. A-t-on besoin aujourd’hui d’une cinquième station d’essence sur cette avenue qui fait à peine 6 kilomètres, surtout quand on sait que l’espace qu’elle occupe est assez exigu ? C’est vraiment regrettable de constater que personne ne semble s’en soucier.

On se demande qui donne des autorisations à ces opérateurs pour installer des stations d’essence aussi proches des habitations. Le ministère du Commerce qui est la première autorité compétente dans cette situation se complaît dans ce spectacle ahurissant. En tout cas, cela ne pourrait être autrement quand on sait que les détenteurs de ces stations d’essence possèdent des ramifications au sein du régime qui tient le Togo d’une main de fer. Sinon comment comprendre qu’on soit le premier à se rendre au chevet des Ghanéens au moment du drame de l’année dernière, et qu’ici, au lieu de décourager la prolifération de ces stations au milieu des habitations pour prévenir d’éventuelles catastrophes, on préfère observer un silence complice.

Pour le cas de la station d’essence en construction sur l’avenue Augustino de Souza, il suffit d’une étincelle sortie d’une maison dans les alentours pour qu’on commence par compter des victimes. L’emplacement de cette station est délicat, comme d’autres d’ailleurs qu’on trouve un peu partout dans la ville. Ailleurs, les stations d’essence sont éloignées des endroits où il y a une forte concentration des populations. On se demande ce qui empêche les autorités togolaises de prendre ces mesures pour éviter un drame de trop aux Togolais.

On ne souhaite pas que le pire arrive. Mais ces stations qui poussent dans la ville de Lomé comme des champignons doivent interpeller le ministère du Commerce et la municipalité. La vie de nombreuses personnes en dépend. C’est un danger qui guette de façon permanente les populations.

Source : Kokou Mitimi, L’Alternative