La Diaspora togolaise a manifesté jeudi 14 mai devant le siège de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) à Paris.

Manifestation de la diaspora togolaise devant le siège de la Francophonie à Paris jeudi 14 mai 2015 | Photos : PP / Togosite
Manifestation de la diaspora togolaise devant le siège de la Francophonie à Paris, jeudi 14 mai 2015 | Photos : PP / Togosite

A l’issue de cette manifestation, les organisateurs ont transmis une lettre officielle à la Secrétaire Général de l’OIF, Michaëlle Jean, requérant l’OIF de poursuivre ma mission de médiation électorale au Togo. Voici l’intégrale de la requête à l’OIF

A son Excellence Mme Michaëlle JEAN

Secrétaire Générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF)

19-21, avenue Bosquet, 75007 Paris, France

Objet : Requête à l’OIF pour continuer sa mission de médiation électorale au Togo

Paris, le 14 mai 2015

Excellence Madame la Secrétaire Générale,

Après avoir annoncé sur RFI le 22 mars 2015 que « … l’OIF sera présente au Togo pendant et après le scrutin afin d’aider le pays à renforcer ses institutions … », vous avez envoyé dans ce pays francophone une mission d’expertise et de médiation, mission conduite par le Général Siaka Sangaré. De fait, cette mission a réussi à obtenir du gouvernement togolais le principe du « nettoyage » du fichier électoral, même si, victime de la mauvaise foi de ce gouvernement et trahi par les candidats de l’opposition eux-mêmes, M. Siaka Sangaré a fini par « jeter l’éponge » en déclarant : « …le fichier électoral n’est pas fiable, il est juste consensuel… ».

Vous vous êtes personnellement déplacée à Lomé, pour tenter d’empêcher l’incroyable scénario imaginé et mis en œuvre par un pouvoir autiste qui ne songe qu’à se perpétuer, quoi qu’il en coûte à son propre peuple. Le peuple togolais en appelle au soutien de la Communauté internationale.

L’OIF a répondu présente mais ne doit pas s’arrêter en bon chemin mais poursuivre sa mission pour la vérité des urnes.Vous avez souhaité retarder significativement le scrutin pour refaire un fichier transparent et aider à organiser une élection « propre » : « … c’est la seule alternative qui s’impose dans le contexte actuel … », disiez-vous alors.

Rien n’y a fait et vous avez assisté, impuissante à … une forfaiture électorale de plus au Togo !

Dirigé dans la violence et le sang depuis 50 ans par une même famille, le Togo, bien que membre de l’espace francophone, a un régime qui rappelle pourtant celui de la Corée du Nord …  Pourquoi l’Organisation internationale de la Francophonie, caractérisée par sa foi dans la démocratie et dans les droits humains, peut-elle accepter en son sein un pays représenté par un pouvoir aussi autocratique dont l’essence et la pratique sont aux antipodes de ses valeurs ?

La forfaiture électorale du 25 avril 2015 risque d’avoir pour effet d’installer durablement le peuple togolais dans la défiance vis-à-vis de l’OIF et plus largement vis-à-vis de la démocratie. Aussi, entre abattement et peur, les violences incontrôlables peuvent conduire certains à choisir l’extrémisme. Votre responsabilité ne saura être évitée.

Par ailleurs, cet état de fait ne peut que conduire au durcissement du régime Gnassingbé tout en favorisant l’intensification de l’émigration d’une bonne partie de la jeunesse vers l’Occident.

Nous sommes persuadés que tout cela peut encore être corrigé, si l’OIF le souhaite et s’en donne les moyens pour accompagner le peuple togolais vers la démocratie.

L’ensemble des organisations signataires se joignent à la Diaspora togolaise de Paris pour vous inviter à :

  • achever le travail commencé, en retournant au Togo pour contrôler un à un tous les procès-verbaux établis sur la foi des résultats sortis des bureaux des vote et reflétant le choix du peuple togolais et
  •  accompagner le Togo dans l’espace francophone en tant que pays ayant en partage, non seulement la langue et la culture, mais aussi et surtout la démocratie fondée sur la vérité des urnes.

Compte tenu de l’urgence, nous vous prions, de bien vouloir excuser notre intrusion dans vos programmes, en vous informant de la marginalisation de la Diaspora togolaise, forte de près de 2 millions d’âmes, non recensée et interdite de vote par le pouvoir patrimonial des Gnassingbé.

Nos représentants seront heureux que vous acceptiez de nous recevoir pour vous exprimer aussi de vive voix l’urgence

  • de renforcer la confiance entre la Diaspora togolaise et l’OIF et
  • de nous permettre de vous soutenir dans vos efforts pour que les Togolaises et les Togolais connaissent et reconnaissent  la vérité des urnes et reprennent confiance dans un changement démocratique véritable.

Fait à Paris, le 14 mai 2015

Pour La Plateforme des Organisations,
Raymond Ayivi, Coordonnateur.

Annexe : Les composantes de la Plateforme des organisations (Liste non exhaustive)

  • Mouvement SURSAUT-TOGO,  Kofi Yamgnane, ancien ministre, Président,
  • CVU-TOGO-Diaspora, Dr Yves Amaïzo, Coordonnateur général
  • La Plateforme Panafricaine, Raymond Ayivi, Président, Adjoint au Maire de Bezons 95
  • Association TOGO FUTUR, Jean-Baptiste Mpele, Président
  • Collectif Contre la Confiscation de la Démocratie au Burkina Faso, Didier Ouedraogo, Coordonnateur
  • Front Nouveau Citoyen Mali, Mariam Thiam, Présidente
  • Amicale Panafricaine, Zang Mahamat Nezoune, Président
  • Comité Culturel pour la Démocratie au Bénin, Dorothé Alia, Présidenté
  • Halte aux Génocides Mémoire et Justice – Côte d’Ivoire, Mathilde Thepault, Présidente
  • Le Comité international Joseph Ki-Zerbo (pour l’Afrique et la Diaspora), Lazare Ki-Zerbo, Vice-Président
  • Le Rassemblement National Démocratique du Tchad, Baalam Facho, Président
  • Les Forces de Libération Africaine de Mauritanie, Oumar Ba, Président
  • Ainsi que toutes les organisations sympathisantes pour la cause de la Démocratie reposant sur la vérité des urnes en Afrique., Directions

Source : [15/05/2015] CVU-Togo-Diaspora