Re-écoutons ce discours de Faure Gnassingbé. Il date seulement de 2015 et a été tenu à Kara. Entre ce discours et le communiqué du gouvernement interdisant les manifestations de l’opposition, se découvre en background un président constamment infidèle, non seulement envers ses compatriotes mais envers sa propre personne et dont le système a la triste réputation de dire une chose tout en faisant le contraire. Faure serait-il une personne double?

Le double langage incessant de Faure Kodjo Essozimna Gnassingbé | AP

Au lieu de se fier à des individus ayant perdu toute forme de conscience et d’humanité, à des associations de zombies en T-shirt, porteurs de pancartes infamantes, Faure Gnassingbé a intérêt à écouter la voix de la raison: le Togo ne peut plus poursuivre ses errements avec le référendum qu’il se propose d’organiser avec une CNI fourre-tout et dont les résultats, connus d’avance, ne seront pas différents de ce que le peuple conteste c’est-à-dire  la « constitution Natchaba ».

En réalité, le grand fauteur de Troubles, au Togo, c’est Faure Gnassingbé, manipulateur-en-chef. C’est lui qui, mu par des ambitions démesurées, imméritées, provoque continuellement le peuple en utilisant des sous-contractants, de petites milices et des mercenaires qui se font passer pour des associations de soutien à son régime puant. Faure est, pour notre peuple, à la fois Judas et Ponce Pilate réunis. A l’instar de ces traîtres qui avaient vendu et condamné Jésus, Faure envoie ses concitoyens au Golgotha. Non sans les avoir affaiblis par la faim et toute sorte de misères, non sans les avoir royalement déshumanisés, faisant du peuple togolais un peuple au rabais. Ce que le RPT/UNIR et son président oublient, c’est que « parfois, des décennies passent et rien ne se passe, et parfois, quelques jours passent et des décennies trépassent ». Beaucoup trop d’exemples, sur le continent, illustrent de façon éclatante cette citation de Lénine.

Aujourd’hui, le peuple fâché est dans la rue. Les forces vives, abusées, n’attendent pas baisser les bras tant que l’autocrate ne fera pas preuve d’un peu d’humilité pour comprendre que le Togo doit recouvrer, ici et maintenant, la constitution de 1992, un texte républicain résolument tourné vers l’avenir. Eyadéma mort, sa constitution personnelle ou toute loi qui lui ressemble est morte! Ce qui suppose que le départ de Faure après toutes ces décennies de la dynastie Gnassingbé est bel et bien à l’ordre du jour tant dans les cinq régions du Togo que dans la sixième que représente la Diaspora.

Kodjo Epou
Washington DC
USA