Il y a raison de le croire. Le monsieur est toujours pimpant. Très soigné dans son apparence physique. Son image corporelle publique est celle d’un Playboy.

Edem Kodjo ( droite) parmi les Chefs d'État des pays de la CEDEAO lors  la photo de groupe des Chefs d’États présents au dernier 47 sommet de la  CEDEAO à Accra ce 20 mai | Photo : CEDEAO
Edem Kodjo ( droite) parmi les Chefs d’État des pays de la CEDEAO lors la photo de groupe des Chefs d’États présents au dernier 47 sommet de la CEDEAO à Accra ce 20 mai | Photo : CEDEAO

Je l’ai vu tout à l’heure dans une photo de groupe. Il est comme toujours très pimpant. Malgré son vieil âge par rapport à celui de ses compères sur la photo, il semble leur ravir la vedette en photogénie. Il est à l’extrême droite au deuxième rang sur la photo. Ne l’avez-vous pas vu, vous ? Ou bien est-ce mes yeux qui m’ont trompé ? Non mais, je ne peux me tromper sur lui. C’est un homme que j’ai vu de très près plusieurs à plusieurs occasions. Je donne mes yeux à crever si ce n’était pas lui sur la photo.

Bref, je pense avoir vu Edem Kodjo sur la photo de groupe des Chefs d’États présents au dernier 47 sommet de la CEDEAO à Accra ce 20 mai. Qu’est-il allé faire là-bas ? Est-il un président membre de la CEDEAO ? A t-il jamais été Chef d’État d’un pays ?

Que vaut Edem Kodjo dans notre pays le Togo ? Le monsieur sait se faire important. Évidemment, nul ne peut le nier, il est important, tout le monde le sait. Mais la nuance est que, à voir de prêt, Edem Kodjo lui-même se croit plus important qu’il ne l’est en réalité. Il se surestime. Il ne tient pas la mesure de sa personne.

Le Grand Marionnettiste

Son titre d’ancien Secrétaire Général de l’OUA, ses titres de ministre et Premier ministre sous Eyadema et sous le fils d’Eyadema puis son statut d’ancien énarque lui saoulent l’esprit et lui monte bien loin dans la tête. Il se croit une étoile alors qu’il n’est qu’un tison rougeoyant dans une nuit politique ténébreuse qui couvre un modeste pays tropical très souffrant sous l’obscurantisme ethnico-ideologique imposé par une minorité militaro-ploutocratique (une oligarchie de riches kleptocrates en compagnie de seigneurs militaires) accidentellement adoubée par l’impérialisme mercantiliste de quelques puissances étrangères.

Devenu membre de cette oligarchie obscurantiste au Togo depuis 2005, Edem Kodjo est allé jouer à Accra au pseudo chef d’Etat parmi les Chefs d’Etats de la CEDEAO. C’est curieux ! Ah, figurez-vous bien! Il a vraiment de quoi être tenté par cette griserie. L’homme n’est-il pas parmi ceux qui dans l’ombre conseillent et oriente le président Faure Gnassingbé dans sa politique tricéphale et mongoloïde de « Grand travaux publics + Relance économique + Réconciliation nationale »? le tout mené à la hussarde sans l’adhésion du peuple?

Faure « le P’tit », en réalité, n’est qu’une flasque marionnette. Le Grand artiste n’est que Kodjo, l’Edem Edouard, le fils de Noepe, le Rabelais du Togo, le génie littéraire et politicien lumineux dans un État bananier sous les tropiques. Edem Kodjo est indéniablement la Principale des mains locales intelligentes mais félonnes et insatiables qui agissent dans l’ombre pour le maniement de Faure Gnassingbé. Ce n’est pas une exagération de dire qu’il est le principal animateur marionnettiste du projet de société opaque de Faure Gnassingbé. Edem Kodjo est en fait le président en exercice camouflé au Togo. Il tire les grandes ficelles dans l’ombre qui font mouvoir Faure. Gilchrit Olympio lui, il vient jouer au vice-président informel dans son rôle consultatif depuis son accord de mai 2010 avec le RPT. C’est un trio maléfique antidémocratique.

L’apôtre du Grand Pardon qui refuse pourtant les Réformes Intégrales

Edem Kodjo, vous le savez, est théoricien d’un plan du Grand Pardon au Togo. Mais que pratique t-il dans l’ombre ? La rancune et la fourberie assurément. Le gentleman a un visage débonnaire, mais son âme est sinistre. Il le démontre.

Togolais, vous rappelez-vous ? quand Faure Gnassingbé devrait aller au Ghana pour déclarer publiquement devant le Président John Mahama « …. que la constitution actuelle au Togo sera scrupuleusement appliquée » il s’était fait accompagner de Gilchrist Olympio. Il avait besoin de son ombre bienveillante, de l’autorité symbolique de sa présence pour faire passer publiquement cette sentence ignoble qui est indigeste pour la majorité du peuple Togolais et qui est ahurissante pour la grande opinion internationale instruite et avisée.

Le plan politique atypique de Faure Gnassingbé n’a aucun poids sur le plan international s’il n’est pas légitimité par un opposant jadis charismatique mais tombé en rebut après être éconduit par le peuple.

Les opposants politiques Togolais éconduits par le peuple pour leur faute de trahison, pour leur félonie, et tombé en rebut sont toujours ramassés dans leur chute éhontée par le régime dictatorial qui les exhibent comme des trophées à la face de la communauté internationale et en fait des gourou champions du refus radical de changement politique vers le progrès au Togo.

Après Gilchirst Olympio, exhibé en novembre dernier à Accra, c’est Edem Kodjo qui a dû, lui aussi à Accra ce 20 mai, servir à côté de Faure comme un manitou intimidant pour expliquer et signifier aux Chefs d’Etats de la CEDAO que le Togo est contre le changement. Edem Kodjo est allé soutenir la thèse du refus des réformes. Le Togo ne rentrera donc pas dans la norme, dans le standard de la démocratie moderne : l’Élection à deux tours, la Limitation de l’exercice de présidence à deux mandats, le Suffrage universel transparent et équitable. Niet, pas au Togo. Le Togo restera dans sa voie anormale pour longtemps encore.

Tout Togolais instruit et honnête a de quoi s’étonner rageusement de cette mission rocambolesque d’Edem Kodjo. Il est allé à Accra légitimer et faire passer la décision contrarié de refuser les reformes intégrales au Togo. C’est en cela que Edem Kodjo apparaît comme un grand félon. Un politicien filou. Un homme truffé de basses vertus. Un jeton public dont la peau est polie et brillante, mais dont le noyau est pourri et infeste. Je juge finalement que Edem Kodjo est un gueux en esprit qui se dissimule sous un manteau d’aristocrate.

Oui, bien sure, Edem Kodjo pourra se défendre en clamant de tout faire sous la conduite d’une bonne intention pour le peuple. Il dira qu’en chrétien fervent, ce n’est que la passion du bien qui le dirige dans cette aventure pour sauver le peuple togolais. Il dira du haut de sa suffisance intellectuelle que le peuple est aveugle, que le peuple court vers le précipice, à sa perte, et qu’il faut le tirer de force dans le sens opposé. Selon lui le peuple voudrait les réformes intégrales à tort, il serait trop pressé, il s’illusionne dirait-il. Il faut l’exorciser, il faut lui refuser ce libertinage, soutiendrait-il. Il faut lui faire ce grand bien contre sa volonté.

Edem Kodjo poussera sa malice jusqu’à vous dire qu’il joue actuellement au Togo en présence de Faure Gnassingbe le rôle que dans la Bible, Nicodème a joué face à Jésus-Christ cloué sur la croix. Il se voudra toujours pieux, il va feindre l’humilité sacerdotale. Rien n‘y est au fond, en réalité.

Edem Kodjo n’est pas plus chrétien que les prêtres en soutane qu’il fréquente assidûment à la paroisse de Hanoukopé ou à la cathédrale d’Asiganmé. Beaucoup de prêtres catholiques en soutanes sont de grands dépravés, il le sait, tout le monde le sait. Ce n’est pas un blasphème, c’est une vérité. Donc Edem Kodjo ne peut pas se servir de son manteau de chrétien fervent pour dire qu’il ne fait que le bien au peuple contre la volonté du peuple. Même s’il a écrit un livre de théologie « Les Pères de l’Église », cela ne fait pas de lui un homme au cœur sain. Il a un cœur obscur, amer et endurci par sa rancune inconsciente envers le peuple.

Depuis que le peuple Togolais a signifié à Edem kodjo à travers les multiples élections présidentiel et législatifs qu’il le désavoue comme patriote et démocrate, Edem Kodjo s’est enfermé dans un amertume très fort qui ronge son orgueil de grand intellectuel et de grand humaniste. Il pense que le peuple est foncièrement ignorant et que par conséquent il faut l’exorciser, il faut réveiller le peuple par une catharsis. Alors la catharsis selon lui pour le peuple c’est faire du mal au peuple. Voici ce qu’il pense du peuple togolais dans un interview d’autocongratulation :

« Question : La comparaison n’a pas été facile, parce qu’il a fallu lire vos traces dans la vie. Les Togolais en général ne vous comprennent pas, car vous avez de l’avance sur le temps.

Edem Kodjo : Ils commencent par comprendre maintenant.

Question : Le feriez-vous, derechef si c’était à refaire, à prôner le Grand Pardon ?

Edem Kodjo : Oui, oui ! Absolument sans hésiter. Ce n’est pas parce que les Togolais n’ont pas compris en ce moment-là qu’aujourd’hui si c’était à refaire j’aurais renoncé à mes idées. Je pensais sincèrement cela, et ce n’était ni tactique, ni tout simplement politicien. Je pensais cela, en mon for intérieur, après avoir minutieusement analysé l’évolution de ce pays. Il se trouve que ma formation de base à la politique a été faite à Kokétimé, dans la maison Akpaloo, qui était la maison de l’Indépendance.

Je connais très bien l’histoire de ce pays. Je connais très bien les déviances et les dérives qui ont parsemé ce long chemin que les Togolais ont parcouru pour arriver à l’indépendance, et après cela, ce qu’on a pu vraiment constater comme faits et gestes. Alors, c’est après une mûre réflexion que je suis allé à la conclusion que, pour ce pays-ci, structuré comme il était, avec un militaire à la tête, qui avait la fidélité de l’armée pour lui, et qui allait tout droit, renversant tous les obstacles sur son passage, que les traces qui ont été laissées de part et d’autre sur ce long cheminement, avant qu’Eyadema ne parvienne au pouvoir, pendant son règne, toutes ces frustrations, ces blessures, toutes ces souffrances, pour certains des Togolais, tout cela devrait faire l’objet d’un Grand Pardon. C’est pour cela, qu’aujourd’hui, je suis heureux que la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR) ait pu faire le travail qu’elle a fait, même si je vois dans les journaux beaucoup de réserve.

Vous me faites glissez là sur le fait politique togolais dont je ne veux pas trop parler. Mais je trouve que c’est un bon travail qui a été fait. Peut-être l’annonce n’a pas toujours été très générale pour que tout le monde en tire la substantifique moelle pour sa propre gouverne et la gouverne des autres. Parce que la méthode qui a été adoptée est une méthode prudente, une méthode qui s’est révélée efficace et soucieuse aussi d’éviter ce que j’appelle des échauffements inutiles. Je suis content de cela.

Les Togolais sont durs à la détente, mais ils ont fini par comprendre la réalité de ce que disait Monsieur Kodjo, il y a 20 ans. Ils ont en effet fini par comprendre et l’admettre plus ou moins ouvertement, mais je crois qu’intérieurement, neuf togolais sur dix sont convaincus que c’était la voie qu’il aurait fallu suivre. Même si tout le monde ne l’affiche pas, parce qu’il n’est pas donné à tout le monde d’avoir suffisamment ce courage-là, le courage parfois de reconnaître qu’on s’est trompé sur tel personnage ou telle idée, on ne l’a pas souvent. Mais je n’en retire pas une gloriole totalement inutile et qui serait déplacée. J’en tire seulement comme conséquence que dans la vie des nations, dans la vie des peuples, il faut des hommes qui voient loin, il faut qu’il y ait certains qui disent le vrai, et qui disent cela aux dépens de leur propre personne, aux dépens de leur prestige, aux dépens de leur propre carrière.

Il aurait été très facile pour moi en 90 – 91 de faire comme ce que beaucoup de gens ont essayé de faire, d’aller toujours dans le sens de la victoire, dans le sens du peuple, etc… Le peuple a besoin d’éducateurs, le peuple a besoin de mages ; les mages sont les éclaireurs, les visionnaires. Si un peuple n’a pas de mages, comment voulez-vous qu’il soit éclairé ? Si le leadership se contente de caresser le peuple dans le sens du poil pour lui faire plaisir, et qu’il n’a pas le courage de lui montrer la vraie route, cette route qu’il faut entreprendre, qu’il faut arpenter, et non pas le chemin de la facilité qui confine souvent à la démagogie, le peuple manquera de quelque chose. Voilà ce que je peux dire 1 ».

Edem Kodjo, on le voit, apparaît comme un pervers qui se venge inconsciemment sur le peuple Togolais en croyant lui faire du bien. Je devine qu’il va prochainement écrire une constitution sur mesure qui permettra à Faure Gnassingbe de rester au pouvoir et détruire davantage la conscience patriotique des togolais comme il avait écrit le livret vert qui avait permis au père de Faure, Gnassingbe Eyadema de détruire l’élan indépendantiste et démocratique des pères fondateurs de la Nation Togolaise.

Par ailleurs, Edem Kodjo n’est pas plus intellectuel que d’autres excellents Togolais diplômés de bonnes écoles qui luttent aux côtés du peuple togolais sans se compromettre avec l’impérialisme et la dictature depuis l’avènement de l’indépendance. On peut citer Kuakuvi Godwin Teteh et autres. Même s’il a écrit un essai retentissant «  Et demain l’Afrique ? » cela ne fait pas de lui le meilleur intellectuel Togolais. D’ailleurs ce livre n’aurait pas la publicité qu’elle a eue si ce n’était pas à cause du titre de Secrétaire Général de l’OUA qui était collé à l’auteur. La preuve est que depuis que Edem Kodjo n’est plus à un poste politique phare, aucun de ses livres n’a connu un destin glorieux en dehors du petit cercle des librairies nationales.

Edem Kodjo est un intellectuel poltron, prompte à se ranger du côté du plus fort pour glaner des miettes et remplir sa bourse toute en se pavanant comme le mage, le visionnaire, l’éclaireur du peuple. Lui qui dit avoir connu le chemin de la lutte du peuple depuis Kokétimé dans la maison Akpaloo dans les années 40-50 et se dit visionnaire pourquoi n’a t-il pu avoir la vision que le parti unique RPT qu’il avait théorisé dans son Livret Vert était un terreau propice où germera avec avidité le monstrueux baobab étouffant que fut Eyadema ?

Aujourd’hui il se croit toujours illuminé et sculpte dans l’ombre le parti UNIR au bénéfice de Faure et ne doute pas que cela puisse devenir bientôt un autre monstre qui décimera le Togo dans un futur proche. En ce temps, il sera trop tard et lui-même, très probablement, ne sera plus de ce monde pour voir tous les dégâts inouïs qu’il aura aidés à créer inconsciemment au sein du peuple Togolais.

En définitive, Edem Kodjo n’est qu’un poltron habile, il a le langage suave, il a un visage angélique qui masque un cœur plein de vilenie pathologique proche du masochisme moral. Car il a une façon morbide de se sentir magnifique dans l’échec. Il n’aime pas affronter l’ennemi de face, il esquive toujours le défi de combat et rampe en pleutre dans les pattes de l’ennemi dictateur pour se constituer en serviteur soumis, parlant de paix à un adversaire qui le rudoie. Il ignore le syndrome psychotique moral qui l’habite, il n’en est pas conscient.

Gilchrist Olympio est aussi lamentablement en train de sombrer dans cette névrose à la suite de Edem Kodjo.

Dans le prochain gouvernement de Faure nous trouverons encore des ministres proches de Edem Kodjo. Certains inconnus du public mais partisans de son CPP mort sortirons de l’ombre et feront parti du gouvernement. Ils initieront avec UNIR et UFC une comédie de réformes constitutionnelles et la soumettront à un referendum bidon. Avec la machine à fraude du RPT conçue depuis 1998 il sortiront des résultats positifs conformes à leur désir. Mais le temps dira le reste de la vérité populaire.

Edem KODJO joue au mage avec le peuple Togolais, il doit savoir qu’il y a eu dans l’histoire des mages qui ont conduit leur peuple au péril. Il est sur un terrain glissant.

Source : [20/05/2015] Koffi Habla Dagboviun autre patriote en lutte pour les idées; Hambourg, Allemagne

 

Note : 1 – http://www.fondationpaxafricana.org/index.php/recents/28-interview-exclusif-de-l-ambassadeur-de-paix-de-l-ua-edem-kodjo