Le Togo est une dictature. C’est ce que révèle ‘’The Economist Intelligence Unit’’ dans son rapport sur l’indice de la démocratie en 2017. Dans ce classement, le Togo est logé à la 142ème place mondiale sur un total de 167 pays sondés.

FEG | Infog : 27avril.com

Le rapport tient compte de plusieurs indicateurs, notamment le processus électoral et le pluralisme, le fonctionnement du gouvernement, la participation à la politique, la culture politique et les libertés civiles.

Le Ghana est désigné «démocratie imparfaite», le Burkina et le Bénin sont placés dans la catégorie des pays en voie vers la démocratie.

Lorsque nous ne cessons d’affirmer que le Togo est un pays opaque, les obscurantistes et les cancres au pouvoir et leurs sous-fifres clament sur tous les toits que la démocratie est une réalité dans notre pays en donnant pour arguments la liberté de manifester et celle de s’exprimer. Or si les Togolais n’étaient pas téméraires, ils auraient perdu ce minimum depuis fort longtemps.

Dans quel pays peut-on prétendre promouvoir la démocratie, lorsqu’on fait obstruction à l’alternance politique, lorsque les élections sont confisquées par des institutions hautement inféodées au parti au pouvoir empêchant la vérité des urnes?

Au Togo, les assassinats politiques et ciblés, l’incarcération des opposants et des militants de la société civile, la chasse aux activistes politiques et des droits de l’homme sont un sport national et les autorités s’en donnent à coeur joie. Rien à envier à la grande dictature nord coréenne puisque les deux régimes partagent presque la même longévité au pouvoir avec les mêmes méthodes brutes.

The Econmist Intelligence Unit, connu pour le sérieux de ses travaux et ses unités de mesures vient confirmer ce que, du moins dans l’espace CEDEAO, tout le monde sait déjà. Que ce petit rectangle de pays est une curiosité sous-régionale. Le seul à ne pas connaître d’alternance politique depuis bientôt 51 ans.

Mais ces réalités vont bientôt changer.

Depuis le 19 août 2017, les Togolais ont compris qu’il fallait se lever contre cette autocratie qui les opprime.

Malgré les répressions sanglantes, les manifestations ne sont pas prêtes à s’arrêter. Elles iront même s’amplifiant si par mégarde, le parti pourri du RPT/UNIR tente de saboter l’esprit du dialogue qui s’annonce pour le 15 février prochain dont l’agenda demeure le retour à la Constitution de 1992 et le vote de la diaspora.

Ce dialogue dont beaucoup doutent de l’issue au regard des subterfuges perpétuels de Faure Gnassingbé et de ses ouailles, des 26 accords politiques déjà signés dont aucun n’a été mis en exécution, de certains calculs électoralistes, ce dialogue ne doit donc pas s’écarter des principales revendications légitimes des populations.

Le respect de ce cahier de charges mettra sans doute le Togo sur les rails de la démocratie, la véritable tant souhaitée.

Anani Sossou