La gestion des déchets reste l’un des plus grands défis au Ghana et dans de nombreux pays africains aujourd’hui.

Une toilette « Biofil » dans une école au Ghana | Photo : Biofilcom
Une toilette « Biofil » dans une école au Ghana | Photo : Biofilcom

L’aspect le plus pathétique de ce problème environnemental est le déversement incessant des excréments humains dans la mer, alors que la technologie permet de nos jours à l’humanité de connaître un meilleur sort. Et bien sûr, les risques sur la santé restent bien réels. Notre correspondant à Accra, Peter Quao Adattor, s’est intéressé aux toilettes de type Biofil. Elles relèvent le défi environnemental.

Kweku Anno est un inventeur ghanéen, diplômé de l’université Kwame Nkrumah de Kumasi, la deuxième ville du Ghana. Tout droit sorti de la faculté des Sciences et technologies de ladite université, Kweku Anno a fait appel à ses connaissances afin de mettre sur pied les toilettes Biofil.

Le point de départ de ces toilettes plutôt révolutionnaires est le désir de contourner la cherté des toilettes classiques auxquelles sont habituées les populations, de même que le souhait de surmonter le manque de pragmatisme des fosses sceptiques, que l’on est obligé de vider tous les trois ou quatre mois. Sans oublier le déversement dans la mer, de tous ces déchets contenus dans ces fosses sceptiques.

Kweku Anno, initiateur des toilettes Biofil au Ghana :

Plus connu sous le nom des filtres biologiques et de composteurs, la technologie Biofil multi-facettes emploie des méthodes simples pour gérer à la fois les déchets liquides et solides. Le système des toilettes Biofil assure une séparation rapide des solides et des liquides, la décomposition aérobie des solides et la bio filtration des eaux usées. De manière significative, le système simple et compact sur le site de traitement des déchets organiques combine de façon unique les avantages du système de chasse d’eau et celles des toilettes à compostage. Ce qui empêche le contact humain avec les excréments et en même temps engendre des sous-produits à des fins agronomiques.

Concernant le coût de son invention, Kweku Anno se veut rassurant, d’autant qu’il est conscient du faible pouvoir d’achat des Africains dans leur ensemble. « Les toilettes Biofil ciblent toutes les personnes des diverses couches sociales, avec une gamme de produits pour répondre à leurs besoins d’assainissement », rassure-t-il.

L’inventeur semble se soucier des effets de sa trouvaille sur l’environnement. De ce fait, il répond ici à la question de la réduction des risques des toilettes Biofil sur les couches terrestres.

Les toilettes Biofil fournissent des moyens pour nettoyer les eaux usées, par des processus naturels, avant qu’elles ne re-pénètrent dans la formation géologique. Le système empêche automatiquement les organismes de propager les maladies, parce qu’il n’y a pas d’accumulation de boue ou d’odeur, dit-il.

La gestion de l’espace a été également étudié par l’inventeur :

Un digesteur écologique typique ne nécessite environ que 1,65 m carré d’espace terrestre pour son installation et peut accueillir jusqu‘à dix utilisateurs. La défécation en plein air est évitée, en raison du faible coût, du peu d’espace utilisé et de son installation facile, même dans des environnements surpeuplés.

Il ajoute aussi que « l’entretien et le maintien des services de traction septique, ainsi que le risque de déversement des déchets non traités dans l’environnement sont réduits. Les écoles, les programmes de logements commerciaux, les bureaux et tous les autres établissements s’adaptent progressivement à l’invention locale, réduisant ainsi la mauvaise odeur et les avantages sont énormes. »

John Appea est un fervent utilisateur des toilettes Biofil :

Le système de la fosse septique traditionnelle est rempli d’eau et nécessite la vidange un certain nombre de fois et ça coûte cher. Mais ce système est capable de contourner ce problème.

La finalité des travaux de notre inventeur est d’apporter une solution africaine à certains des défis environnementaux que connaissent son pays.

Source : [16/05/2016] Africa News