Pour ceux qui ne connaissent pas la marque PEFACO, il s’agit de ce groupe espagnol spécialisé dans le Casino et l’hôtellerie, appartenant à un monsieur nommé Francis Perez qui sème le doute dans tous les engagements qu’il prend.
Même si d’après son responsable de communication, Victor Azria, que nous avons contacté hier, les deux activités sont loin d’être fondues, elles fonctionnent sur le même principe. Le hasard comme dans la plupart des jeux qui constituent sa spécialité.
C’est donc par pur hasard que PEFACO a débarqué il y a cinq ans au Togo pour promettre la construction d’un Hôtel 5 étoiles. Par hasard, le groupe a déplacé le Chef de l’Etat Faure Gnassingbé sur le chantier pour la pose de la première pierre avant de rassurer que les deux ans à venir, l’hôtel 5 étoiles s’imposera sur les plages de Lomé. Depuis cinq ans donc, le projet promis pour deux ans n’a pas atteint le niveau de 30% d’exécution.
Abandonné pendant plusieurs mois et tombé en ruine, le projet n’a retrouvé la présence humaine qu’après les interpellations de la presse locale. Là encore, d’après nos investigations, c’est une société basée au Bénin qui a été sollicitée pour continuer les travaux de construction.
Même à cette étape, les travaux sont restés au ralenti en raison des problèmes de paiement des engins et des matériaux acheminés par la société en question. Ces problèmes de paiement frappent également un bureau de contrôle qui est venu constater le non respect du cahier de charge sur le chantier.
PEFACO a assigné le bureau pour avoir fait le constat. M. Victor Azria nous a confié qu’il ne s’agit pas d’un problème d’argent, mais d’un différend technique.
Mais le problème d’argent, il en existe à l’endroit de plusieurs banques de la place. Les montants colossaux d’après nos informations, empruntés aux banques avec l’image de Faure Gnassingbé que Francis Perez a réussi à déplacer pour la pose de la première pierre ne sont pas remboursés. Plusieurs autres prestataires mordent aujourd’hui la poussière avec le Groupe PEFACO.
Au Togo comme au Bénin, le groupe PEFACO est pourchassé pour payer ses dettes. L’État béninois menace même de rompre le contrat avec PEFACO qui ne semble pas donner du sérieux dans ses activités.
Certains conseils juridiques confient être aussi mis sur le carreau pour leurs honoraires par le groupe.
Francis Perez, le magicien
Francis Perez est le grand patron du Groupe PEFACO. Récemment, un communiqué lié à un certain placement d’une émission d’actions d’un montant de 15 millions d’euros auprès d’un groupe d’investisseurs institutionnels dirigé par Génésis PFC serait achevé pour porter la valorisation du groupe à 50 millions d’euros, a été introduit dans la presse pour être largement diffusé.
Les rédactions ont fait très attention à cette offre de passage d’un communiqué dont elles ne maîtrisent pas les contours, redoutant les objectifs de PEFACO à faire passer ce communiqué. C’est là où se trouve le tour de magie où, avec l’achèvement de ce placement, le « grand » groupe continue de trainer d’innombrables dettes comme celles des banques togolaises et des prestataires béninois, ainsi que les difficultés d’exécution des chantiers comme celui du fameux hôtel 5 étoiles de Lomé. Cela devrait relever, ou de la magie ou du hasard comme dans les jeux de Casino.
Le responsable de la communication ne veut pas qu’on établisse un lien entre l’une et entre l’autre des deux activités. Mais comme il s’agit du groupe, il est vrai que l’une peut affecter l’autre.
Bref, ce qui est sûr, le groupe PEFACO a des difficultés à honorer des engagements tant au Togo qu’ailleurs. Seulement l’honnêteté recommande que le Patron de ce groupe, Françis Perez, reconnaisse ses faiblesses et rassure l’Etat togolais sur les vraies raisons de la lenteur des travaux dénoncée par le site du gouvernement Republic of Togo : « PEFACO est implanté au Togo depuis de longues années où elle exploite plusieurs salles de jeux sous l’enseigne Lydia Ludic. Le groupe construit également un hôtel 5 étoiles en bord de mer. Les travaux traînent en longueur et on ignore pour le moment la date d’ouverture 5 ans après la pose de la première pierre… ».
Venant du site du gouvernement, les patrons de PEFACO devraient réfléchir par deux fois avant de vanter des exploits du genre « augmentation de capital » qui devraient plutôt servir à payer les dettes, qu’à servir à autre chose comme l’annonce le Président du Groupe.
Pour rappel, le chantier du groupe PEFACO a commencé trois ans avant celui du groupe ONOMO au Togo. Mais l’hôtel ONOMO a déjà ouvert ses portes.
Affaire à suivre.
Source : [02/12/2015] Alfredo Philomena, L’Indépendant Express
