les anciens et actuel presidents du ghana
L’actuel président du Ghana (g) et ses prédécesseurs | Caric : Tilapa

« Je suis dans la position de pouvoir tirer profit de la sagesse et de l’expérience de trois anciens présidents de la République » (Nana Akufo-Addo)

Il est toujours réconfortant pour un dirigeant de recourir aux expériences, aux conseils et à la sagesse de ses prédécesseurs et même de ses adversaires sur des questions d’intérêt national. Ebranlé par la crise des SARS, Muhammadu Buhari a eu l’ingénieuse idée de prendre langue avec les anciens chefs d’Etat du Nigeria aux fins de trouver des solutions aux manifestations et ramener la paix dans le pays.

Le Nigeria est secoué depuis quelques jours par des vagues de manifestations des jeunes qui protestent contre les violences policières. Notamment contre la brigade spéciale de lutte contre les vols qualifiés (SARS) accusée de violations des droits humains, de corruption, de torture, d’arrestations et d’exécutions extrajudiciaires. Le mécontentement de la jeunesse nigériane est tel que le président Buhari a proposé de supprimer la très controversée SARS, mais la décision n’a pas suffi à calmer la colère des manifestants.

Muhammadu Buhari s’est alors rabattu sur les anciens présidents Goodluck Jonathan, Olusegun Obasanjo, Abdulsalami Abubakar, Ernest Shonekan et Yakubu Gowon qu’il a consultés le 23 octobre dernier au cours d’une visioconférence pour l’aider à solutionner la crise.

Le président ghanéen Nana Akufo-Addo était le premier à initier ces rencontres inédites en se référant aux anciens présidents pour une gestion efficiente de l’Etat. En 2017, un an seulement après son accession au pouvoir, Nana Akufo-Addo avait reçu au palais présidentiel, le Flagstaff House, ses trois prédécesseurs, John Dramani Mahama, John Kufuor et Jerry John Rawlings pour discuter des questions portant sur la gouvernance, l‘économie, les relations internationales, la lutte contre la corruption et bien d’autres sujets d’intérêt général.

« Je suis dans la position de pouvoir tirer profit de la sagesse et de l’expérience de trois anciens présidents de la République, leurs Excellences Jerry John Rawlings, John Agyekum Kufuor et John Dramani Mahama. Ils représentent la continuité des institutions de notre République et cela devrait certainement enrichir mon mandat », avait déclaré Nana Akufo-Addo.

Les Togolais auraient aimé vivre de telles expériences et rencontres conviviales dans leur pays. Malheureusement. Le Togo est le seul pays en Afrique de l’Ouest à ne pas avoir d’anciens chefs d’Etat, conséquence du règne sans fin d’une seule famille. Depuis 53 ans, la dynastie Gnassingbé règne sans partage sur le Togo. Le père qui avait inauguré le premier coup d’Etat sanglant en Afrique en 1963 s’est emparé du pouvoir quatre ans plus tard et a dirigé le pays d’une main de fer durant 38 ans jusqu’à sa mort en 2005. Le fils qui a hérité du trône est son 4ème mandat et ne compte pas prendre sa retraite si jeune. Il est présenté par ses partisans comme un visionnaire, le seul leader éclairé de la République, bref il est irremplaçable et dispose du droit divin de gouverner le pays.

Pendant que les autres pays avancent, progressent, le Togo, lui régresse, se sous-développe allègrement…

Médard Ametepe

Source : Liberté