Les forces armées togolaises sont gagnées par une vague de désertion sans précédent depuis le début de l’année.

Des éléments des Forces Armées Togolaises | Photo : DR

Faure Gnassingbé vient de demander au chef d’Etat-major des Forces armées togolaises (FAT), Félix Abalo Kadanga de rassembler autour de lui plusieurs hauts officiers, dont le chef d’Etat-major particulier de la présidence. Objectif : évoquer les cas de désertion dans l’armée nationale depuis le début de 2018.

Près d’une quarantaine d’officiers et de militaires de divers corps ont décidé de sortir des rangs depuis cette date. Un chiffre anormalement élevé –seulement six désertions ont été dénombrés en 2017- auquel s’ajoutent des demandes de départ volontaire émanant de quatre officiers. Une disposition rendue possible par les statuts des FAT adoptés en 2008. Ces demandes ont d’ailleurs été refusées à ces derniers par la hiérarchie militaires.

L’inquiétude au sommet du régime de Lomé, en butte à des contestations depuis août 2017, est d’autant plus grande que deux autres militaires se sont suicidés fin juin – l’un par pendaison, l’autre par arme à feu. Un phénomène jusqu’à présent rarissime au sein de la grande muette au Togo.

En avril, un autre militaire du régiment para-commando de Camp Landja, à Kara (Nord), a été retrouvé mort à son domicile du fait d’une « surdose médicamenteuse délibérée », selon le rapport de sa hiérarchie. Sur les 39 déserteurs, six appartiennent à la Gendarmerie nationale dirigée par le Colonel Yotroféï Massina, sécurocrate emblématique du régime Gnassingbé.

Une cellule de psychose a été créée et placée sous l’autorité du chef d’État-major particulier du président togolais pour suivre cette situation.

Source : La Lettre du Continent N°782 du 22 août 2018