L’opposition togolaise a dénoncé mardi le passage à tabac de l’un de ses représentants à Kara, dans le nord du pays, dans un contexte de tensions à l’approche des élections législatives prévues en décembre prochain.

«Notre camarade Essowè Passou, coordonnateur de la C14 (coalition des partis de l’opposition) et le président du bureau fédéral de l’ANC (Alliance nationale pour le changement, principal parti de l’opposition) a été sauvagement molesté dans la nuit du 15 au 16 octobre», a fait savoir le porte-parole de l’ANC, Eric Dupuy.

«Il est très mal en point et toujours sous surveillance médicale», a commenté le porte-parole depuis la capitale, Lomé, soulignant que le parti allait porter plainte.

# Ce sont les mêmes milices qui m’avaient étranglé pendant les marches

Contacté par l’AFP, M. Passou a expliqué qu’il avait passé la journée de lundi à distribuer des tracts pour inviter les habitants de Kara à boycotter le recensement électoral en vue des prochaines législatives.

« Après cela, nous sommes allés déposer une demande à la préfecture, pour faire la tournée dans le canton de la Kozah», a rapporté le représentant local de l’opposition. «Vers 21h00 (21h00 GMT), lorsque j‘étais chez moi, un homme a frappé à la porte, j’ai refusé d’ouvrir et il parti.»

« Mais à 22h00, le chien a aboyé, donc je suis sorti et j’ai vu que 8 ou 10 personnes étaient en train de forcer le portail. Je me suis réfugié dans le garage mais ils m’ont assommé avec une planche », assure M. Passou, qui affirme avoir ensuite été roué de coups.

« Ce sont les mêmes milices qui m’avaient étranglé pendant les marches (de protestation contre le pouvoir) », soutient le représentant de l’opposition.

La coalition de 14 partis politiques de l’opposition togolaise, qui a organisé de très nombreuses marches contre le pouvoir depuis un an, a appelé la population à boycotter le recensement électoral en vue des élections législatives et locales qui se tiendront le 16 décembre.

Elle dénonce des irrégularités dans l’organisation du scrutin et au sein de la Commission électorale et craint des fraudes dans le contexte de crise actuelle.

L’opposition manifeste régulièrement pour la limitation rétroactive à deux du nombre des mandats présidentiels. Les marches ont fait une dizaine de morts, notamment dans le nord du pays, où tout rassemblement a été interdit.

Le président Faure Gnassingbé est au pouvoir depuis 2005, après la mort de son père, qui avait dirigé ce petit pays d’Afrique de l’Ouest pendant 38 ans.

Source : AFP