Le ministre de l’Insécurité et de la non-protection civile Damehame Yark. En mortaise, le jeune Mohamed abattu récemment par un soldat en plein jour à Lomé | Infog : 27avril.com

L’image du jeune homme abattu par un policier le 21 mai dernier au Carrefour Sun City à Avédji pour excès de vitesse sortira avec peine de la mémoire de bien des Togolais. Encore une fois, la force aura primé le droit au Togo. Encore une fois, la violence aura eu le dernier mot. Encore une fois, la force de la loi aura primé la loi de la force. Encore une fois, une vie a été impunément sautée. Pour les beaux yeux de soi-disant militaires qui ne sont en réalité que des voyous. Des apôtres d’un banditisme qui n’a d’égal que leur sentiment d’impunité. Encore une fois, les bruits de balle auront tonné plus fort que la voix citoyenne.

Les militaires reprochent à Agbende-Kpessou Hega de rouler à vive allure. Et pour cela ils sont dans leur droit de l’arrêter. Mais est-ce le rôle du militaire que de s’occuper de circulation, rôle qui incombe aux policiers et à eux seuls ? Est-ce aux militaires de réguler la circulation ? Cet état de choses remet sur le tapis, comme un arrière-goût infect, l’abus de pouvoir où sont confortés les militaires à la solde du pouvoir en place.

Cet assassinat, le ministre de la Sécurité et de la protection civile Yark Damehame le qualifie de «grave incident ». Révérence parler, cela n’est nullement un grave incident, monsieur le ministre. C’est plus qu’un grave incident. Du moment qu’il y a mort d’homme, il faut appeler les choses par leur nom. Et appuyer là où ça fait mal. C’est un crime, pas un grave incident. Le Général dit avoir ouvert une enquête. Sornettes ! A quoi bon une enquête quand les auteurs de ce crime crapuleux ont agi à visage découvert et devant témoins ? Tout se passe comme si les autorités n’ont plus le sens d’humanité qui est inhérent à tout être humain.
Le 23 avril dernier, c’était le corps sans vie du nommé Koutouati Dodji, âgé de 40 ans environ, revendeur de portable au TP3 qu’on a retrouvé. Le couvre-feu est passé par là ; et à chaque fois que les militaires ont accompli leurs sales besognes, le même Yark monte au créneau comme s’il allait en finir avec cette recrudescence de violence gratuite. Rien ne se fait par la suite. Les Togolais sont pris pour des idiots à la fin. N’est-ce pas assez ?

Ce meurtre, puisqu’il a été commis en plein jour, on espère que Yark Damehame daignera en trouver les responsables. Il ne suffira pas de les trouver, ils devront répondre de leurs actes devant la justice. Pour une fois, on verra si le Général tiendra parole.

DKM

Source : Le Correcteur