Les profanations des mosquées dans la banlieue d’Agoènyivé se poursuivent, malgré les sorties des ministres de la Sécurité et de la Justice mettant en garde les auteurs et commanditaires. Lorsqu’on considère la localisation des mosquées et la répétitivité des actes, il y a lieu d’interpeller les premiers responsables du camp FIR situé dans les environs des mosquées profanées, pour les besoins d’enquêtes…

Source : La Nouvelle

Les profanations continuent de se produire malgré les mises en garde des autorités en charge de la sécurité et susciter des inquiétudes. Qui sont derrière ces actes graves ? Sont-ce des actes de vengeance ? Cette hypothèse est privilégiée dans certains milieux et on rappelle les appels tacites à la vendetta, suite à la mort des militaires lors de l’insurrection populaire dans la nuit du 16 octobre 2017 à Sokodé. Faut-il le rappeler, certaines voix avaient proféré des menaces de représailles contre les militants d’un parti politique bien désigné…Ceci peut-il expliquer cela ?

Ces actes de profanation visent-ils simplement à provoquer la colère de la communauté musulmane et créer une insurrection ou un conflit interreligieux ? Qu’est-ce qui peut bien motiver ces actes ?

En attendant que les enquêtes – ouvertes ? – ne viennent un jour situer l’opinion, il est tout de même curieux de constater que ces actes se situent à Agoènyivé et ses environs. Et il s’y trouve un camp militaire, la Brigade d’Intervention Rapide (BIR), autrefois Camp FIR. Non loin de la dernière mosquée profanée, se trouve également le domicile du Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Lomé. C’est bien curieux que des individus ordinaires puissent avoir le culot d’aller commettre de tels actes dans une zone aussi sensible et devant être aussi surveillée, et de façon aussi répétitive, sans crainte de se faire prendre. Mais depuis le début de la série noire de profanation des mosquées dans la capitale togolaise, personne n’interpelle le Chef Corps de ce camp, le Lieutenant Madjoulba Bitala.

Il va sans dire qu’au cas où ce chef corps ne souhaite pas que l’image de son camp et de ses hommes soit écornée par cette série de profanations dans sa zone d’influence, il pourrait ou devrait prendre des mesures idoines pour éloigner des soupçons malveillants. Car, jusqu’à preuve du contraire, le chef corps dispose suffisamment d’éléments pour faire ce qu’il faut.

Compte tenu de la localisation géographique de ce camp et de la proximité des lieux du « crime », le Lieutenant devrait jouer un rôle prépondérant dans l’enquête devant permettre de démasquer ce réseau de criminels, ou même dans la prévention de ces actes. Vivement qu’il soit interpellé.

Par ailleurs, il existe un Service de recherches et d’investigations (SRI) avec un responsable à sa tête et relevant de la Gendarmerie nationale qui a pour Directeur Général un certain Massina Yotroféï. Au vu de tout ce qui précède, 1, 2, jusqu’à 5 profanations, c’est trop ! Que chaque responsable d’unité fasse sa part du travail qui lui incombe.

Abbé Faria

Source : Liberté N°2736 du Vendredi 17 Août 2018