Le coordonnateur de MCA-Togo Stanislas Bamouni Baba
Le coordonnateur de MCA-Togo Stanislas Bamouni Baba | Photo : DR

On est tenté de dire que désormais, lorsque quelqu’un fait tout pour passer à côté de la vérité, il convient de dire désormais qu’« il fait du SBB » (Stanislas Bamouni Baba). Parce qu’à l’heure du bilan, plutôt que de reconnaître les carences de la gouvernance surtout en période électorale, l’homme s’est borné à montrer du doigt le pays ayant mis en jeu ce programme qui a permis à bien de pays –qui ont fait les sacrifices nécessaires- de bénéficier d’importantes rentrées d’argent pour soutenir leurs économies. D’autres même ont été déclarés éligibles par deux fois. D’autres encore ont vu le pilotage du programme s’arrêter du fait de carences dans la gestion tant du pays que du programme.

C’est le lieu pour nos gouvernants d’apprendre que l’effort ne doit jamais être ponctuel, mais linéaire ; que le succès est éphémère ; que la perfection est une oeuvre de longue haleine.

Si le MCC (Millenium challenge corporation) dont la déclinaison dans tout pays est le Millenium challenge account (MCA) avait été un programme qui, une fois les évaluations faites, n’usait pas de veille, histoire de constater que les acquis d’un pays ne sont pas éphémères, le Togo serait certainement assez loin dans l’exécution de son programme Seuil qui lui tendait les bras. Heureusement, sommes-nous tenté de dire.

La gouvernance est un tout. Et son meilleur jauge est l’état des populations au nom desquelles elle est conduite. Les périodes électorales sont désormais à redouter pour tout pays qui se veut un aspirant au MCC.

Un processus électoral qui fait la part belle au parti au pouvoir, l’Amérique abhorre. Une demande de révision des listes électorales devant permettre au plus grand nombre de participer aux joutes qu’on rejette, le pays de l’Oncle Sam déteste ; des images de fraudes qui pullulent sur les réseaux sociaux jettent l’opprobre sur la gouvernance. Et surtout la surdité à une demande de recomptage des bulletins pour conforter le gagnant supposé d’une élection, mais que les autorités ne daignent pas considérer, c’est le rubicon. Autant de manquements qui constituent la preuve par quatre comme quoi, « ce gouvernement-là n’est pas crédible pour bénéficier des financements du MCC, même s’il est éligible à un moment donné ».

Le Coordonnateur du MCA-Togo, Stanislas Bamouni Baba serait un homme de valeur et de conviction qu’il mettrait son petit moi de côté pour poliment faire comprendre à son mentor Faure Gnassingbé, que trop de couacs ont émaillé sa gouvernance depuis un moment. Et dire qu’il n’était pas surpris que le graal ne soit plus accordé au pays. Puis de terminer en appelant chacun à un réveil. Parce que d’autres pays ont eu raison de montrer patte blanche. D’autres pays ont laissé le peuple jouer sa partition ; d’autres ont compris que l’image reflétée à l’extérieur a une importance certaine sur la crédibilité des institutions en interne.

Contrairement aux divagations du Coordonnateur, si on devrait s’interroger sur l’existence d’une réelle volonté de coopération d’un pays avec un autre, ce n’est pas dans le sens dont il en rêve. C’est plutôt aux donateurs de se poser des questions sur la volonté du Togo à coopérer avec le programme du MCC. Qui a besoin de quoi ou qui quémande quoi ? Mais tenter de retourner une situation dans laquelle il est déboussolé en accusant l’autre est preuve de petitesse d’esprit. Le programme MCC est là et bien là. Si le Togo n’en est pas bénéficiaire, d’autres le seront. Mais ce ne sont pas tous les pays qui lancent un programme MCC. Bon à se rappeler pour moins de divagation.

Le CACIT a adressé un courrier utile que nous relayons ici et dans lequel justement l’association a fait référence à cette manne qui a échappé au Togo. Ci-dessous le courrier du CACIT.

Godson K.

Source : Liberté