Séance de leçons dans une «salle de cours» à l’École Primaire Publique de Dankpen, Nord Togo | Photo : DR

Au Togo, permettre aux enfants d’avoir une bonne éducation scolaire n’est plus une préoccupation pour les autorités de ce pays. C’est le constat que les Togolais ont fait, au vu du traitement réservé aux enseignants pour les motiver à donner le meilleur d’eux-mêmes. Les populations ont encore en mémoire les multiples débrayages des enseignants dans le but de réclamer les meilleures conditions de vie et de travail qui, malheureusement, ont butté contre la mauvaise volonté de ceux qui sont en charge de l’éducation au Togo. Et pourtant, ils ne cessent de rebattre les oreilles des honnêtes citoyens par le fameux adage : « Aucun sacrifice n’est trop grand quand il s’agit de la jeunesse ».

Leur refus d’œuvrer pour l’épanouissement des enseignants est la source de la démotivation de ceux-ci, entraînant ainsi la baisse du niveau des élèves. Des sources révèlent qu’ils agissent ainsi parce que leurs enfants sont envoyés en Europe ou aux Etats- Unis pour leur éducation de renom ou bien dans des structures scolaires, notamment Ecole Alpha, Ecole Française, Ecole Arc-en-ciel, British School, qui se trouvent au Togo, mais qui ont adopté le programme européen.

Ce qui est frustrant dans l’attitude du gouvernement, c’est qu’il lance des concours pour la formation des instituteurs à l’Ecole Normale des Instituteurs (ENI) de Notsè, mais ces instituteurs, à la fin de leur formation, sont déployés sur le terrain pour finalement faire face à de vie et des conditions de travail déplorables. Ils sont obligés de faire 8 mois sans salaire. Et, malgré que ces instituteurs crient au scandale, les autorités en charge de l’éducation adoptent un silence sépulcral. « Depuis, l’administration même ne communique pas sur le dossier.

Et, quand tu y vas, on te dit que le traitement avance, mais jusqu’à ce jour, rien. L’autorité nous fait savoir que nos aînés ont subi le même sort », a indiqué une victime. Et de préciser : « C’est vrai. Les années se suivent, mais ne se ressemblent pas. A l’intérieur du pays, ça peut être possible; mais à Lomé, nous roulons sur des dettes. On nous dit de nous adresser aux banques de la place, mais il est important de savoir que nous avons déjà fait des prêts auprès de ces banques afin de pouvoir s’installer et de survivre. Je peux vous révéler que ces banques ont déjà commencé par prélever sur nos salaires alors même que nous ne touchons pas encore ».

A quoi vaut un rappel si la banque commence déjà à prélever ses intérêts avant qu’on ne perçoive ? C’est la question que se posent ces instituteurs qui demandent aux tenants du système éducationnel de faire en sorte qu’ils puissent rapidement rentrer dans leurs droits.

Source : L’Alternative