Une école primaire dans le Yoto Ouest, Togo | Photo archives : DR

À cause d’une prime mensuelle de logement (50.000 Fau moins) réclamée par le Syndicat des enseignants du Togo (SET) pour tout enseignant sans distinction en conformité avec la réforme de l’enseignement de 1975, de la réclamation du recrutement des enseignants volontaires exerçant ou ayant exercé dans un établissement public pendant 3 ans au moins et disposant de qualification professionnelle requise, et de la demande d’une allocation de mutation, les passes d’armes entre enseignants et Gilbert Bawara et Dodzi Kokoroko, respectivement ministre de la Fonction publique et ministre des enseignements primaire, secondaire, technique et de l’artisanat risquent de franchir un sérieux palier anxiogène. Un palier qui va faire des victimes non pas tant parmi les « belligérants » eux-mêmes qu’au sein des apprenants.

Cela peut paraître anodin, anecdotique même, mais les deux jours de cessation de travail observés par les enseignants les 24 et 25 mars derniers ne seront pas sans conséquences. À l’échelle nationale on parle d’une mobilisation « à 100% dans la savane, 90% dans la Kara, 80% dans les Plateaux. C’est seulement à Lomé où la mobilisation est faible », comme l’avait indiqué Kossikan Kossi, le secrétaire général du SET. Comme l’on pouvait s’y attendre, ce mot d’ordre du SET est pour les ministres « nul et de nul effet ». Rien ne les empêche, pourtant, de porter en haut lieu ces revendications qui ne coûtent pas plus que les actions propagandistes et sans retombées que mène le gouvernement dont ils font partie.

Pour un sommet sans impact réel, le même gouvernement qui fait la fine bouche quand vient le dossier des enseignants, va jusqu’à se saigner les veines pour se faire bien voir à l’international. Témoin le sommet sur la cybersécurité organisé les 23 et 24 mars derniers à Lomé, sommet en marge duquel Faure Gnassingbé s’est vu décerner le prix du champion d’Afrique de la cybersécurité. Comme si cela calmera les appréhensions des Togolais toujours empilés sous le seuil de la pauvreté. Mais pour des questions de haute importance comme justement l’éducation dont tout le monde a été le fruit, à commencer par les ministres qui sont passés par les mains des enseignants, l’exécutif manque royalement à l’appel. Vivement que cette guéguerre sans fin trouve enfin une solution.

Source : Le Correcteur