Caricature : Donisen Donald / Liberté

Il y a deux ans, survenait la pandémie du coronavirus dans le monde. Dans un cafouillage à la mesure de la panique, les autorités togolaises ont depuis, pris des mesures pour, dit-on, endiguer le mal. Des mesures de privation qui se poursuivent. Mais en prenant du recul, les statistiques appellent-elles à autant de restrictions ? Le Togo est-il le pays le plus menacé ? Le coronavirus constitue-t-il la plus grave menace pour les populations ?

Sur des sites d’informations comme celui du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies par exemple, le premier moyen de prévention reste le port rigoureux des masques et le lavage des mains.

A la date du 29 novembre 2021, la situation épidémiologique se présente ainsi : 26258 cas confirmés, 108 cas actifs et 243décès. Statistiquement parlant et par rapport aux cas confirmés, le taux de décès est de 0,9254%, depuis 20 mois. Sans prendre en compte des décès éventuels attribués abusivement au Covid-19.

Il y a quelques mois, le ministère de la Sécurité et de la Protection civile a produit les chiffres des décès dus aux accidents de la route. Il a été comptabilisé 346 décès au premier semestre en 2021.

346 morts en 6 mois contre 243 décès en 20 mois. Mais les gouvernants n’ont pas décidé d’arrêter la circulation sur les routes, encore moins de décider de ne faire circuler que certaines plaques d’immatriculation à certains jours, pour réduire le nombre de décès.

D’un autre côté, la Ligue Togolaise contre le Cancer (LTC) a annoncé que sur 900 cas de cancer ont été enregistrés en 2020, 450 en sont morts, ce qui représente un taux de 50%. Mais la vie a continué au Togo, dans la plus totale indifférence.

Sur le plan mondial, il a été recensé à la date du 29 novembre 2021 un nombre total de 262.174.370 cas positifs pour 5.207.397 décès. Soit un taux de 1,986% de décès par rapport aux cas positifs. Et comparé au taux enregistré au Togo qui est de 0.92%, certains diraient que le Togo est verni.

Pourquoi alors autant de restrictions ?

Les députés ont déroulé le tapis rouge et l’exécutif surfe dessus, sans égards pour les populations. Douze mois d’état d’urgence sanitaire dans un contexte peu alarmant, et c’est la porte ouverte à des décisions liberticides.

Officiellement, les frontières restent fermées entre pays de l’espace UEMOA et de la CEDEAO. Mais les avions ne cessent d’aller et venir entre ces pays et l’Europe. En plus de la présentation du pass vaccinal, on oblige tout voyageur à présenter une preuve de test anti-Covid, c’est-à-dire à débourser 25.000 CFA à la sortie et au retour via les airs. Pendant ce temps, les frontières terrestres sont d’une porosité voulue et entretenue. Militaires et policiers se frottent les mains pour les « droits de passage ».

Les lieux de culte qui sont gérés par les pasteurs, les prêtres et autres imams, sont sommés d’exiger la vaccination aux fidèles ou, fuite en avant, de vérifier la preuve du test anti-Covid datant de moins de 72heures. Mais dans le même temps, les marchés sont animés comme jamais, sans restriction aucune. Sauf le port des masques.

Le gouvernement décide d’une 3ème dose de vaccin !

Des vaccins, le Togo en reçoit de toutes parts, tant et si abondamment qu’on se demande s’il n’y aura pas de confusion entre les vaccins reçus en don et ceux achetés avec les fonds du contribuable. Mais passons !

Les autorités viennent de décider d’une 3ème dose de vaccination à ceux déjà vaccinés et ayant 40 ans révolus. Mais comment les uns et les autres sauront s’ils sont éligibles à cette 3ème dose ou non ? Parce que parmi les vaccins, il y a ceux qui sont injectés en unidose et d’autres en deux doses. Et lorsque qu’on parle de 3ème dose, comment l’analphabète à Djarkpanga saura, s’il fait partie du lot ou non ? A moins qu’il perde son temps dans les rangs avant de se faire signifier qu’il n’est pas éligible.

A côté de la 3ème dose, obligation sourde est faite aux élèves étant encore au lycée, mais ayant atteint 18 ans, de se faire vacciner. Quelle sera le prochain objectif à atteindre, pour on ne sait quel graal ?

De par les statistiques, il apparaît que le Togo est relativement résilient ou épargné. Certes, les fêtes de fin d’année approchent. Comme partout dans le monde. Mais, et il faut le dire et s’en indigner, les autorités semblent avoir divorcé d’avec le port rigoureux des masques. La médiatisation, les contrôles et les appels à l’adoption de cette mesure préventive sans effets secondaires semblent être relégués aux calendes grecques. Comme s’il y avait un objectif caché qu’on refuse de divulguer dans cette course effrénée aux vaccins. Si encore les autorités assumaient cette obligation, on comprendrait.

Contre les accidents de la route, il n’existe pas de vaccin si ce n’est la prudence. Face au cancer, l’humain est désarmé. Mais contre le coronavirus, il existe au commencement le masque. Lequel est et demeure inoffensif et ne suscite pas de crainte chez personne. Même les enfants y ont accès. Pourquoi donc ne pas sortir des textes en rapport avec le port systématique des masques, dans les églises, mosquées, marchés, bâtiments administratifs ? Le Premier ministre a parlé de « gouverner autrement ». Seulement qu’à l’ouvrage, l’exercice s’annonce difficile à réaliser pour elle.

Godson K.

Source : Liberté / libertetogo.info