vaisseau sanguin
Illustration d’un vaisseau sanguin | Photo: iStock

Réparer des blessures responsables d’hémorragies majeures nécessite de la rapidité, de la précision et beaucoup de talent de la part des chirurgiens. Or, grâce aux travaux d’une équipe de chercheurs chinois, cette procédure pourrait un jour ne nécessiter qu’un peu de colle et de rayons UV.

Lors d’une hémorragie majeure, arrêter le saignement rapidement peut s’avérer une question de vie ou de mort. Cette tâche est toutefois loin d’être facile, et la pression sanguine élevée qu’on trouve dans des vaisseaux sanguins importants, comme des artères, ou dans certains organes majeurs, comme le coeur ou le foie, complique énormément toute tentative d’y refermer une plaie.

Présentement, le seul moyen de traiter de telles lésions est de procéder à une intervention chirurgicale, en arrêtant l’arrivée de sang dans la région blessée, le temps d’y pratiquer des points de suture.

Afin de simplifier cette procédure, des chercheurs tentent depuis plusieurs années de mettre au point des colles biologiques, capables de stopper des hémorragies en quelques secondes.

Une équipe de chercheurs chinois vient de réaliser une avancée importante (Nouvelle fenêtre) dans ce domaine. Leur colle, activée à la lumière, peut être appliquée directement sur un organe ou une artère endommagée. Lors d’expériences faites sur des porcs, leur colle a même permis à ces animaux de se remettre de blessures au coeur.

Dans cette vidéo, la colle est appliquée sur un foie animal pour stopper une hémorragie.

Imiter la colle du corps

D’autres chercheurs ont déjà tenté de concevoir des colles chirurgicales efficaces. Or, jusqu’à maintenant, ces dernières se heurtaient à plusieurs problèmes.

Certaines n’étaient pas assez solides pour résister à la pression du sang s’échappant de la lésion ou, quand elles l’étaient, pouvaient être formées de matériaux difficiles à manipuler et à appliquer, ou même contenir des substances toxiques.

Les premiers résultats des chercheurs chinois montrent que leur colle semble contourner ces problèmes. Leur produit est conçu pour ressembler le plus possible à la matrice extracellulaire, un filet de molécules qui permet aux cellules du corps de rester fixées les unes aux autres.

La colle présentée dans cette étude est essentiellement formée d’eau, de gélatine et d’un assemblage de molécules, certaines réagissant à la lumière et d’autres essentielles à la formation de la matrice. Laissée à elle-même, elle ressemble à un gel semi-liquide, comme n’importe quelle colle bon marché.

Mais lorsqu’elles sont exposées à des rayons UV, les molécules à l’intérieur de la colle s’assemblent rapidement en un filet étanche qui s’agrippe aux cellules de l’organe autour de la plaie. En moins de 30 secondes, le saignement est arrêté, et la lésion se retrouve couverte d’un dôme transparent qui se dégradera par lui-même en quelques semaines.

Répare même les coeurs brisés

Les chercheurs ont testé l’efficacité de leur produit lors d’opérations pratiquées sur des porcs et des lapins. Dans ces contextes, ils ont été capables de sceller des lésions au coeur, au foie ou dans des artères, le tout en résistant à une pression sanguine beaucoup plus élevée que ce qui est normalement rencontré par des chirurgiens lors d’opérations.

Les trois porcs sur lesquels cette colle a été testée ont non seulement survécu à la procédure, mais après deux semaines, leur coeur présentait des signes de guérison. Aucun effet secondaire ou réaction inflammatoire problématique n’a pu être observé.

Jusqu’à maintenant, cette colle n’a pas été testée chez des humains, et avant cela, il faudra faire plusieurs évaluations de sécurité. Les résultats présentés dans cette première étude laissent toutefois croire aux chercheurs qu’elle pourrait être utilisée en chirurgie d’ici trois à cinq ans.

Source : Radio Canada