Hôpital Saint-Pérégrin : La farce de la pose de la première pierre par FEG | Photo : DR
Hôpital Saint-Pérégrin : La farce de la pose de la première pierre par FEG | Photo : DR

Faure Gnassingbé l’a promis, il ne l’a pas fait. Le vendredi 15 février 2019, le chef de l’Etat posait la première pierre de l’hôpital Saint Pérégrin. Il avait à ses côtés de nombreux ministres ainsi que la Directrice Générale de la Caisse nationale de Sécurité Sociale (CNSS), Ingrid Awadé. C’est elle qui pilote financièrement ce projet dont le but, pour certains, était de servir d’objet de campagne électorale en 2020. A trois mois du délai, les travaux sont toujours à l’étape embryonnaire. Un autre retard qui porte le sceau de l’échec de la gouvernance des Gnassingbé.

La fiche technique de l’hôpital Saint Pérégrin, qui sera construit sur un site de 6 hectares pour un coût estimatif de 17 milliards FCFA et certifié aux normes et standards internationaux, a été présentée sur le site internet de la CNSS. « Le projet innove surtout en alliant la qualité des soins à l’abord du coût… Il apporte également une solution durable aux carences du plateau technique national pour la prise en charge des victimes d’accidents du travail et des maladies professionnelles. Le projet est un pari ambitieux de par sa situation au cœur du Grand Lomé, avec un vaste plateau technique de consultations et d’interventions, un hôtel 4 étoiles de 64 chambres pour accueillir les patients en phase de récupération et un héliport. Dans l’hôpital de 11 000 m2, on pratiquera la médecine, la chirurgie, la maternité et les explorations fonctionnelles. L’Hôpital recevra, par ailleurs, 80 000 consultations par an et 10 000 hospitalisations de très courte durée. Il est associé à un hôtel de 7 000 m2 qui porte la capacité à près de 120 lits en phase 01 », lit-on.

Le projet serait si ambitieux que même les occidentaux nous envieraient déjà. Voilà pourquoi le site internet de la CNSS a rapporté : « Saint Pérégrin, un hôpital de référence certes, mais qui innove dans ses références conceptuelle, médicale, architecturale et écologique, au point de laisser dire par le Chef de Service Radiologie et Imagerie médicale de l’Hôpital Américain de Paris, M. Jean-Luc Sarrasin, qui représentait son Directeur Général : “ Je crains même qu’un jour, les Européens ne copient cette référence togolaise” ».

Le site de la propagande republicoftogo.com annonce, le 03 avril 2019, soit deux mois après la pose de la première pierre, que « les travaux ont débuté rapidement. La livraison est annoncée dans un an. L’étape des fondations est en cours. Le chantier est géré par Sogea Satom ». Ils doivent donc être finis dans le premier trimestre de l’année prochaine. Certains journaux de la maison bleue ont même indiqué le 31 mars 2020 comme date butoir.

Nous sommes déjà en décembre 2019 et il ne reste que trois mois pour que cet hôpital, dont les travaux sont toujours dans la phase des fondations, sorte de terre et commence à accueillir ses premiers patients. Entre-temps, le site et son voisinage se sont transformés en bassin de rétention d’eau. Sans jouer aux mauvaises langues, nous disons que Faure Gnassingbé, dame Ingrid Awadé et toute la clique de pilleurs ne peuvent pas tenir dans le délai. Comme toujours, ils ont encore échoué, même s’ils ont réussi à faire croire à certains Togolais qu’ils peuvent encore respecter leurs engagements.

Depuis 15 ans, cela a été ainsi. Les projets sont lancés en grande pompe avec la communication à coût de millions francs CFA autour et au finish, les populations ne voient que dalle. C’est le cas de la Blue Line. En avril 2014, à la veille de la fête de l’indépendance, Faure Gnassingbé et le PDG du Groupe Bolloré, Vincent Bolloré ont procédé au lancement officiel de la Blue Line Togo. Un projet présenté comme un ensemble de moyens de transports avec une technologie qui offre la possibilité de stocker l’énergie solaire et de pouvoir l’utiliser. Le chef de l’Etat et l’homme d’affaire français ont accompli la prouesse de faire démarrer le train de la gare puis ramener les wagons au point de départ. Depuis ce jour, plus aucun passager n’est monté à bord. La supercherie s’est arrêtée là. Seuls souvenirs, les belles images des travaux de réhabilitation de la ligne ferroviaire disponibles sur le site de la Blue Solutions.

Prions qu’il n’en soit pas ainsi du Saint Pérégrin dont l’ouverture semble reportée à la saint glinglin.

G.A.

Source : Liberté ( libertetogo.info)