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Les collectivités et acquéreurs sur le pied de guerre face à une affaire de délimitation de 24 hectares Vers un mardi noir

Les litiges fonciers constituent une véritable poudrière qui embrase le Togo strate par strate. Le cas entre Konkomba et Lamba soldés par des morts en mai dernier reste encore vivace dans les esprits.

Dans la préfecture de Zio plus précisément à Davié-Kpota, les habitants passent depuis vendredi 12 juin des nuits blanches de peur de revivre les tristes événements de novembre 2017. Des affrontements pour s’opposer à l’accaparement de leur terrain, par dame Gavon Yawa ont fait des morts et des dégâts importants.

En effet, les collectivités et les acquéreurs ont été invités vendredi dernier à une réunion d’information à la Préfecture de Zio. Sans être informés de quoi ce soit au préalable, le chef quartier de Davié-Kpota Togbui Akakpo Koffi I et sa suite se sont retrouvés face au Préfet Etsè Kadevi et une délégation dite du ministère de la Ville, de l’Urbanisme et de la Salubrité Publique conduite par son Secrétaire Général Ouadja Gbati. Selon nos informations, il a été annoncé aux acquéreurs et collectivités de Davié-Kpota que ce ministère viendra mardi 16 juin pour délimiter 24 hectares appartenant à l’Etat togolais dans leur domaine. La délégation du Secrétaire demande aux collectivités et acquéreurs d’aller informer et sensibiliser les autres pour que l’opération du mardi se passe dans la quiétude. Le Préfet Etsè Kadevi et ses hôtes du ministère de l’Urbanisme ont évoqué un grand projet de la Présidence qui sera bâti sur les 24 hectares. Par conséquent, c’est une décision de la Présidence qu’il faudra accueillir dans l’allégresse. Aux tentatives des questions, le Secrétaire Ouadja Gbati avance que point n’est besoin de retourner en arrière et ils ne sont pas venus pour affaire de justice, le domaine fait l’objet de litige pendant à la justice.

Mais légitimement, il se pose plusieurs questions. Auprès de quelle collectivité le ministère de l’Urbanisme a-t-il opéré l’achat des 24 hectares ? L’Etat ne connaît-il plus la délimitation des 24 hectares et c’est seulement ce mardi qu’il le fera ? Qui va alors montrer les limites à cette délégation ? Comment l’Etat peut-il acquérir des terrains dans un domaine litigieux ?

Depuis vendredi, la plateforme des acquéreurs se mobilise pour un accueil «chaleureux » car selon elle, c’est un rebondissement du litige qui l’oppose à dame Yawa Gavon qui se réclame de 162 hectares.

Il y a des risques d’affrontements et il importe que Faure Gnassingbé au nom de qui les imposteurs agissent, tape du poing sur la table pour mettre fin à cette chienlit.

K.A.

Source : Le Correcteur