Infog : DR / Liberté

Au tribunal de Tsévié, le citoyen est obligé de glisser un dessous de table avant de se faire établir dans les meilleurs délais son casier judiciaire. Autrement, il doit poireauter toute la journée dans l’enceinte du tribunal.

Nous avons eu vent de l’information selon laquelle le préposé au remplissage du casier judiciaire au tribunal de Tsévié se laisserait corrompre avant de se mettre au travail pour lequel il est payé. Nous avons été témoin du fait cette semaine. Le « bulletin N°3 du casier judiciaire » est pré-signé par le Procureur de la République, M. Edoh Adjété et le Greffier en chef, M. Massama Abalo. Ceci, pour éviter que les demandeurs ne fassent la queue ou ne soient obligés de revenir retirer le papier.

Mais un citoyen qui réside dans une autre ville et qui se rend à Tsévié pour se faire établir un casier judiciaire doit passer toute la journée au tribunal. C’est le cas de cette dame qui, après avoir fini de déposer son dossier le matin, s’est entendu dire de revenir dans l’après-midi à 16 heures 30, pour retirer le précieux sésame. Faire le pied de grue une journée entière pour obtenir le casier judiciaire ? La dame n’en revenait pas. Pourtant depuis quelque temps, tout demandeur ne passe plus que quelques minutes avant de récupérer le document signé.

Alors que la dame est dans tous ses états et ne sait à quel saint se vouer, un jeune homme qui l’observait, l’approcha et lui fila la recette magique : glisser « quelque chose » à l’agent. Elle était réticente. Elle est partie faire un tour en ville et est retournée au tribunal dans l’après-midi. A 14 heures 30, son casier judiciaire n’était toujours pas prêt. Tous les autres dossiers avaient été signés, sauf le sien. Elle décida mettre en pratique les conseils du jeune homme. Elle se précipita dans le bureau de l’agent, lui expliqua qu’elle vient de loin et lui donna 1000 FCFA.

Elle n’a pas attendu une minute de plus. Séance tenante, l’agent lui remplit le casier de judiciaire et elle a pu repartir, soulagée. Imaginons un instant que chaque jour, l’agent reçoit 50 demandes de casier et devrait empocher 1000 FCFA sur chaque dossier, il se bâtira une colossale fortune parallèlement à son salaire qu’il perçoit chaque mois.

Est-ce la norme ? Pourquoi alors le Procureur et le Greffier en chef présignent le document si les demandeurs doivent poireauter toute une journée au tribunal ? Sont-ils au courant ? Depuis quand cette arnaque existe-t-elle dans ce tribunal et personne n’a jamais osé élever la voix ? Autant de question que les premiers responsables de la justice doivent résoudre pour mettre de l’ordre dans ce désordre.

Godson K.

Source : Liberté

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