Kodjo Epou

Quand l’élite politique togolaise va t-elle comprendre que lorsqu’on traite le destin d’un peuple, il faut toujours lui montrer un avenir et, nécessairement, être un marchand d’espérance, que l’on soit au pouvoir ou dans l’opposition? Vue sous l’angle de cette question, la classe politique togolaise est disqualifiée, depuis, pour n’avoir à aucun moment, fondé ses actions sur des valeurs humaines, n’ayant que des poches à remplir et jamais des coeurs pour servir. Ces deux choses sont-elles si antithétiques, si inconciliables?

Par Kodjo Epou

C’est une malsaine tromperie, une compromission avec le temps, lorsque de zelés militants tant du pouvoir vomi que de l’opposition faillie, chaque fois, tentent de changer l’histoire pour la rendre compatible à des intérêts égoistes souvent motivés par un regionalisme belliqueux ou un penchant matérialiste.

Qui n’en a pas assez, au Togo, des va-et-vient insipides, de la désinvolture sans goût, de la classe politique dans son ensemble? Combien de fois sur ses chemins, l’opposition, elle aussi sans cap, ne nous a amenés avec elle dans un foutoir ou d’avoir fait un pas en avant et trois pas en arrière, nous perdant tous dans la vastitude de ses égos!

C’est toujours ainsi. Après chaque élection, notre opposition ramène dans sa besace son bouquet précédent de hâbleries, de tiraillements et de répugnants concerts de mensonges. Mettre en avant les tares de l’autre pour justifier ses propres tares après qu’on a fini d’égrener son chapelet d’échecs encore frais dans les mémoires: c’est la gymnastique favorite. Une attitude qui enfonce davantage notre peuple dans un bric-à-brac innommable, source de sévice mental qui tue bon nombre de nos compatriotes. Il n’y a pas que les armes qui tuent au Togo! La bêtise politique – c’est le nom de la chose – devient la cause principale du mal-vivre.

Après 28 dialogues qui étaient en réalité d’insultants soliloques, s’annoncent des lettres, par l’ANC à l’apprenti Trar qui ne les lira pas. Des lettres comme nouvelle forme de lutte contre l’atroce dictature dans un pays métaphoriquement détruit? Quel sort le monarque avait-il réservé aux lettres précédentes? Maintenant que l’ANC semble être dans les bonnes graces de la TVT, de Republioftogo et des journalistes au service du trone, on veut croire que c’est le système unir converti d’esprit qui a changé son fusil d’épaule vis-à- vis de toute l’opposition et que ce c’est pas, au contraire, le parti orange qui a retourné son manteau.

En attendant les révélations du temps, il faut le dire en toute honnêteté, les deux camps rivaux sont coupables de TRAHISON du peuple souverain. Aussi bien le pouvoir que l’opposition doivent être blâmés, mis au piloris avec la même verve, la même rage. Politiciens togolais, l’Afrique regarde notre pays avec un air railleur, nous moque avec un abject horreur. Et lorsque des opposants, en pareilles circonstances, se laissent prendre au piège comme de petites souris, dans un pays pourtant remplie d’intelligences et de génies, il ne reste qu’à la colère populaire de monter en crescendo jusqu’à ce que l’ordre, l’éthique et l’amour du bien prévalent dans la cité. Avec ces mots qui précèdent, « Egbe nye dzeanyi loooo’, littéralement. Bonne et heureuse anneé 2021.

Kodjo Epou
Washington DC
USA