Infog : FTF18

« Qui a perdu l’honneur n’a plus rien à perdre » (Publilius Syrus)

« Les Togolais sont-ils moins intelligents que les autres ? Sont-ils moins forts physiquement ? » Ces interrogations de Joseph Antoine Bell, le chroniqueur sportif de RFI, à la suite de l’élimination peu glorieuse des Eperviers au premier tour de la CAN 2006 en Egypte alors que l’équipe nationale était qualifiée pour le Mondial en Allemagne où elle avait également livré une piètre prestation sur fond de tragicomédie -un très mauvais souvenir pour les Togolais-, sont toujours d’actualité. Pourquoi l’équipe nationale togolaise n’arrive pas à tenir la dragée haute aux autres nations de football sur le continent ? La période de gloire où cette équipe collectionnait des victoires et semait la joie dans le cœur de toute une Nation unie comme un seul homme derrière les joueurs, semble révolue. Depuis quelques années, les Eperviers devenus des « loosers » sont abonnés aux défaites. Le signe indien continue de les poursuivre. Comment expliquer ce déclin de l’équipe nationale alors que tout autour de nous, les autres nations montent ?

Les rencontres scolaires et insipides livrées par les Eperviers contre l’Eswatini le 03 juin et contre le Cap-Vert mardi ont fait enterrer tout espoir de voir cette équipe retrouver les sommets. Personne ne parierait un peso sur les Eperviers, tant ils ont touché le fond. Le rêve de la participation à la CAN 2023 en Côte d’Ivoire s’éloigne. Même si par un heureux hasard, les Eperviers parvenaient à se qualifier pour la phase finale de la prochaine CAN, ce dont on doute fort, ils ne pourront accomplir de miracle tant l’équipe est sans âme. Si c’est pour aller provoquer des infarctus aux supporters, cela ne vaut pas la peine. L’important ne devrait plus être de participer. D’autant plus que les matchs des Eperviers peuvent avoir des effets dévastateurs sur le psychisme des Togolais les plus fragiles. Lorsque l’équipe nationale avait raté les deux dernières CAN en Egypte et au Cameroun, cela n’a guère été un drame. Au contraire, des vies ont été sauvées.

Taper dans un simple ballon aussi relève d’une gageure. Même dans les autres disciplines sportives, nous ne sommes pas à la hauteur. Le Togo est relégué à la portion congrue. Comme le disait l’autre, « tout le sport togolais est naufragé ». Pas seulement le sport, le pays est naufragé sur tous les plans. C’est à croire que le Togo, notre nation, la Terre de nos aïeux dont les pères fondateurs avaient rêvé « l’or de l’humanité » est maudit. Puisque rien, manifestement n’y marche.

C’est dans des domaines peu reluisants que le Togo occupe malheureusement le haut du pavé. Le pays s’est bâti une triste réputation dans la corruption et les violations répétées des droits de l’homme où il bat le record sur le continent, la mauvaise gouvernance chronique, les élections truquées, les tripatouillages et tours de passe-passe constitutionnels, le pillage, le présidentialisme à vie et la monarchisation de la République, l’autoritarisme, etc., des aspects qui placent notre pays au rang d’une République bananière. Autant de domaines dans lesquels notre pays est nobélisé. Comment un tel Etat qui sombre dans le déshonneur peut-il être béni de Dieu ?

Médard Amétépé

Source : Liberté / libertetogo.info