Extrait de la Une de L’Alternative No.853 du 20 décembre 2019

La ville d’Aneho devrait accueillir, des 16 et 17 décembre derniers, un symposium régional sur l’intelligence artificielle. Initiative conjointe de l’UNESCO, de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), de la CEDEAO et de l’UEMOA, avec le soutien du gouvernement et particulièrement de Cina Lawson, ministère des Postes, de l’Economique numérique et des Innovations technologiques, ce colloque, le premier qui devait se tenir au Togo, devrait rassembler plus de 200 personnes venues d’Afrique et d’Europe.

Pour l’OIF, « Ce symposium régional s’inscrit en suivi de l’atelier de sensibilisation des acteurs du numérique sur les technologies émergentes, en particulier les données massives (big data) et l’intelligence artificielle, organisé par l’OIF du 20 au 23 mai 2019 à Woelab Prime à Lomé. Il puise également ses fondements de la stratégie 2020 de l’OIF, adoptée au sommet de Kinshasa en octobre 2012.

Celle-ci définit la vision et les axes stratégiques d’intervention de l’OIF à l’horizon 2020 pour répondre à la demande des chefs d’Etat et de gouvernement lors du sommet de Montreux en 2010 dans le domaine du numérique. La stratégie 2020 de l’OIF vise à contribuer à l’émergence d’une société de l’information démocratique, inclusive, ouverte et transparente qui favorise la diversité culturelle. Enfin, elle milite pour un développement durable, se fondant notamment sur l’utilisation des TIC vertes et de l’intelligence artificielle.

Comment l’intelligence artificielle va-t-elle modifier l’humain ? Quelles sont les limites juridico-éthiques à ne pas franchir ? Comment l’intelligence artificielle va-t-elle révolutionner l’éducation dans sa globalité pour favoriser l’atteinte de l’ODD4 ? Quelles en sont les applications concrètes ? Quelles modalités de la relation apprenant/éducateur peuvent-elles se présenter plus favorables pour la circulation et l’appropriation des savoirs et le développement des compétences ? Comment exploiter l’intelligence artificielle pour faire face aux défis sécuritaires dans les zones et pays en proie aux conflits et aux agressions terroristes ? La problématique se décline en toutes ces interrogations.

L’objectif consiste à donner l’opportunité aux participants d’échanger, de nouer des partenariats, d’exposer leurs innovations et de s’imprégner davantage des enjeux et opportunités de l’IA en Afrique, afin de renforcer les capacités des Etats, décideurs politiques, dirigeants du secteur privé et de la société civile, dans l’appropriation de l’IA.

Ministres, parlementaires, présidents d’institutions de la République, Cour suprême, Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication, instances de protection des données personnelles, magistrats, avocats, professionnels du digital et de l’IA, professeurs et enseignants-chercheurs, innovateurs, start-up, chefs d’entreprises, représentants des collectivités territoriales, des ONG, des partenaires techniques et financiers bilatéraux et multilatéraux, relevant de l’UA, de la CEDEAO, de l’UEMOA, de l’AFD, de la BAD, de l’AUF, de l’OIF, de la Banque mondiale et des institutions financières de la région CEDEAO étaient attendus à Aného pour échanger durant 2 jours sur une dizaine de thèmes.

Sur le site internet dédié au colloque, on note presqu’une vingtaine d’intervenants, notamment Cina Lawson, ministre des Postes, de l’Economie numérique et des Innovations technoligiques du Togo, Aurelie Soule Adam Zoumarou, ministre du Numérique et de la Digitalisation du Bénin, Eric Adja, Directeur Régional OIF /BRAO, Ydo Yao, Directeur régional UNESCO, Jean-Martin Jaspers, Directeur du Centre des hautes études (CHEMI),Ministère de l’intérieur, France, Victor AGBEGNENOU, inventeur du PWCS France, Colonel Guelpetchin Ouattara, Directeur de l’informatique et des traces technologiques ( DITT), ministère de l’intérieur Cote d’Ivoire, Alexis Aquereburu, Maire de la Ville d’Aneho, entre autres.

Ville d’Aneho : pôle d’attraction et de discorde

La ville d’Aneho a été désignée par les organisateurs pour abriter ce colloque au Togo et devrait servir à l’avenir de pôle d’attraction pour l’intelligence artificielle. A l’issue des travaux, il devrait être procédé à la pose de la première pierre d’un centre régional de l’intelligence artificielle au Togo, faisant de la ville un futur pôle technologique. Une logistique a été déployée dans la ville côtière pour abriter cet évènement de taille, plus de 200 participants venant de l’extérieur avaient déjà rallié la capitale Lomé et été logés dans les hôtels de la place.

Des bus ont été loués par les organisateurs pour convoyer chaque jour les participants de Lomé à Aneho. Bref tout était en place pour l’ouverture de ce symposium. Pendant que tous les participants étaient à Lomé, à la veille de l’ouverture du colloque, le Maire de la Ville d’Aneho ; comme un coup de tonnerre, fait envoyer ce message à ses collaborateurs : « Bonjour Madame et Messieurs les Conseillers, Monsieur le Maire vous informe du report du Symposium sur l’intelligence artificielle sur une date ultérieure. Il vous remercie pour vos engagements et votre disponibilité et surtout pour tous les efforts que vous avez déployés ces derniers jours pour l’évènement tant souhaité. Encore une fois merci à vous tous. Toutefois il faudra que vous gardiez espoir pour l’avenir ».

Contacté, par la Rédaction, plusieurs conseillers de la Ville d’Aného parlent d’un sabotage venant de certains caciques du régime RPT-UNIR qui ne voyaient pas d’un bon œil le choix de la ville d’Aneho pour non seulement abriter ce colloque, mais aussi le futur centre technologique régional.

Il existe au Togo certains décideurs au sein du régime cinquantenaire, pour des raisons obscures souvent motivés par le régionalisme, sont prêts à tout pour saboter toute initiative qui se tient dans une autre ville à part la leur. La ville côtière vient d’être victime de cette pratique nuisible au développement du pays depuis 53 ans et la colère monte parmi les populations. Les organisateurs de ce colloque auraient choisi Pya, Kara, Pagouda, Sotouboua que leur projet aurait eu lieu sans histoire.

Le Togo serait-il dans un système d’apartheid qui ne dit pas son nom? Dieu seul sait le nombre de projets qui n’ont pas abouti au Togo parce que les initiateurs n’ont pas fait le choix de telle ou telle localité. Ce sabotage est intervenu au moment où la Secrétaire générale de l’OIF, l’une des structures organisatrices, était en séjour à Lomé. L’ensemble des participants venus de l’extérieur qui étaient tous déjà dans les hôtels de la capitale togolaise ont dû reprendre leurs avions pour rentrer dans leurs pays respectifs en gardant du Togo l’image d’un pays où tout est possible. Pendant que l’on clame sur tous les médias que le Togo est le premier pays réformateur en Afrique et qu’il est sur le chemin de l’émergence, le fiasco du symposium d’Aného, juste pour les humeurs de certains individus, montre à suffisance que ce pays est encore loin de basculer dans la modernité.

Quant aux populations d’Aného, elles pourront se faire une idée après ce sabotage de la place qu’occupe leur ville dans la politique de développement du parti RPT/UNIR et des caciques du régime qui viennent à chaque élection solliciter leurs suffrages. La présidentielle est prévue au 22 février 2020, elles pourront encore voter massivement pour ceux qui, dans leurs cercles de décision, nourrissent une aversion pour leur ville et travaillent à son retardement.

Dans le système RPT/UNIR, les moutons marchent ensemble, mais ils n’ont pas le même prix. Bonjour au passage au Maire RPT/UNIR de la ville d’Aného, Me Alexis Aquereburu et à sa nièce Cina Lawson ministre des Postes, de l’Economie Numérique (sic) et des innovations technologiques ! Dans la jungle RPT/UNIR, la vie est vraiment belle (Sic)!

Source : L’Alternative N°853 du 20 décembre 2019