Photo : DR / Le Correcteur

C’est une digue d’obtention d’eau réceptionnée mercredi 07 juillet dernier à Sidiki à Dapaong. Évaluée à 67.000.000 FCFA, la construction de cette digue financée par l’Association AGIR abcd/ France avait pourtant reçu l’aval du bureau de contrôle au cours de la cérémonie réunissant autorités locales au rang duquel le Préfet de Tône Tchimbiadja Douti, le Maire de la commune de Tône 1 Yempoadeb Gountante et autres acteurs de développement de la région. Une pluie qui s’est abattue le lendemain jeudi après-midi a emporté l’ouvrage construit par l’entreprise EE BTP.

C’est vraiment un scandale. Selon les spécialistes, les images prouvent à suffisance que les gens ont juste mis proprement en tas des matériaux de remblai pensant que cela suffisait pour faire barrage à l’eau. C’est mal dimensionner, à voir le niveau d’eau actuellement en début de saison. La digue est mal constituée.

La nature du matériau pose problème. Il y a des digues de 200 à 400m qui sont construites dans la même localité, le remplissage du barrage était projeté à la 3ème année après sa mise en œuvre mais aux premières pluies, l’eau est passée par-dessus le barrage et il n’est pas parti Il faut choisir le bon matériau.

Il faut bien exécuter la mise en œuvre en respectant les épaisseurs, la teneur en eau, les engins pouvant assurer un bon compactage et une bonne liaison entre les différentes couches. Que dire de l’ancrage? On se demande si une tranchée même a été faite. Il faut que le client commande un audit. Peut être même que la digue n’a pas été ancrée dans le sol ou l’ancrage n’a pas atteint la profondeur idéale.

Les fuites d’eau en aval démontrent tout. Il y a un problème de mauvaise connaissance de l’hydrologie du cours d’eau et du coup, le déversoir n’a pas pu être dimensionné en conséquence. Le niveau d’eau est monté de trop en amont jusqu’à ce que l’eau ne déverse par la digue elle même. Et là, si toute la digue n’est pas encore partie, c’est grâce aux enrochements en amont, analysent certains ingénieurs.

En réalité, c’est la prime à l’impunité qui occasionne cette pagaille. Ailleurs, des poursuites doivent être engagées contre tous ceux qui sont intervenus sur ce chantier. Triste Togo !

Source : Le Correcteur