affaissement de la voie du collecteur de djidjolé à cause des travaux bâclés, Lomé, Togo
affaissement de la voie du collecteur de djidjolé à cause des travaux bâclés, Lomé, Togo | Photo : Liberté

Nous avons prévenu que le mauvais compactage au quartier Djidjolé après enfouissement du collecteur censé prévenir les inondations dans la zone allait s’étendre si on n’y apporte pas de solutions idoines. Depuis mercredi dernier, la vie nous a donné raison. Il en sera ainsi et très bientôt, toute une grande voie sera impraticable à la circulation, la faute à des négligences de la société CENTRO dans l’exécution des travaux. Dans un silence honteux du ministère de tutelle.

Avant l’enfouissement du collecteur devant recueillir les eaux de pluie en saison pluvieuse, jamais les riverains de la voie longeant la pharmacie Djidjolé sur une distance d’environ 200m d’un côté, et ceux situés de l’autre côté des pavés de la route du quartier menant vers l’école privée la Sagesse n’ont assisté à des affaissements de cette envergure. Et depuis mercredi dernier, une partie de cette voie a pris la relève et s’est affaissée, rendant la circulation impossible aux usagers. Mais tout indique que la dégradation est loin d’être terminée, surtout que les pluies n’ont pas encore cessé.

Depuis bientôt un an déjà, les premières pluies consécutives à la fin des travaux d’enfouissement dudit collecteur ont mis à nu le caractère bâclé du travail effectué par l’entreprise attributaire de ce marché, la société CENTRO. Sur une centaine de mètres, la chaussée menant de la pharmacie Djidjolé à celle du Point E s’est affaissée, donnant l’image d’un tremblement de terre. Rendant de fait impraticable cette partie de la voie et empêchant les riverains disposant de véhicules, de pouvoir accéder à leur domicile. La société avait fait semblant les jours qui ont suivi en mobilisant des engins, comme si elle avait pris la mesure de l’urgence. Mais très vite, tous ont disparu du chantier, laissant des excavations qui se sont transformées avec les pluies en un lac artificiel dans lequel il ne manque que des alevins pour que la bouclée soit bouclée.

Mais la pluie de mercredi a dénudé plus ouvertement les malfaçons qui ont accompagné les travaux du collecteur. Ainsi, les dégâts se sont étendus, mais de l’autre côté de la voie de Djidjolé. Bien que cette partie de la route ne soit pas aussi empruntée que celle menant à la pharmacie du Point E, des crevasses se font voir par endroits, indiquant clairement que quelque chose n’a pas bien fonctionné. Mais quoi, se demandent des riverains.

Toute la voie surmonte désormais un collecteur, ce qui est une très bonne chose. Mais lorsqu’on se rappelle que l’ouvrage est situé environ à une dizaine de mètres et plus par endroits, on est en droit de se demander les techniciens dont dispose cette entreprise pour se faire attribuer ce type de marché.

Aujourd’hui, à moins que la médiocrité soit la chose la mieux partagée dans le monde des marchés publics au Togo, c’est toute la longueur du collecteur dont la surface doit être refaite. Au risque de voir la société attributaire rappelée à l’ordre à chaque saison de grandes pluies. Parce qu’une chose est désormais certaine, toute la surface le long du collecteur est à recompacter.

Qui doit endosser la facture ?

Si la société CENTRO a fait les choses dans les normes et règles de l’art, elle ne devrait pas s’en faire. En effet, il est connu que dans les marchés d’infrastructures, les sociétés attributaires souscrivent à des polices d’assurance pour se couvrir. Dans la construction des routes par exemple, il existe une garantie décennale qui fait que toute dégradation survenue sur la voie avant les dix ans de garantie est couverte par la compagnie d’assurance et non la société. Mais dans le cas où CENTRO n’a souscrit à aucune police d’assurance pour ces travaux, elle est alors responsable des dégradations et donc de leurs réparations. Mais connaissant les accointances des responsables de cette société avec les autorités du Togo, il ne serait pas surprenant que le gouvernement décide de supporter les frais de réparation de la voie dégradée. Malheureusement, il nous sera difficile, voire impossible de trouver les éléments qui l’attesteront. Le contribuable étant une vache à lait corvéable à merci, on mettra cette facture sur son dos. En attendant la prochaine gaffe d’une entreprise proche du pouvoir. Les mauvais souvenirs de la société CECO sont encore vivaces dans la mémoire collective.

Abbé Faria

Source : Liberté