Le drapeau national Néozélandais en berne sur l’édifice du parlement à Wellington | Photo : AFP

La ville de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, est en train de vivre un vendredi noir. Des attaques armées ont eu lieu contre deux mosquées, qui étaient bondées en ce jour de prière des musulmans, et le bain de sang était inévitable : le récent bilan des victimes, fourni par les autorités, fait d’état d’au moins 49 morts et de nombreux blessés, dont une vingtaine seraient touchés grièvement.

Les mosquées ciblées se trouvent sur la Deans Avenue et la Linwood Avenue à Christchurch :

Ces événements dramatiques sont toujours en cours et un vaste périmètre de sécurité reste en place. « Une situation grave et mouvante est en cours à Christchurch, avec un tireur actif », a déclaré la police dans un communiqué. « La police répond au maximum de sa capacité pour affronter la situation, mais les risques restent extrêmement élevés ».

Le commissaire de la police néo-zélandaise Mike Bush parle d’un événement « très sérieux et très tragique » et a confirmé dans une vidéo publiée sur Facebook qu’il y avait plusieurs morts et qu’un suspect a été arrêté et ne sait pas s’il y a d’autres tireurs. Il a demandé aux fidèles d’éviter les mosquées « partout en Nouvelle-Zélande ».

La Première ministre, Jacinda Ardern, évoque l’une des journées «les plus sombres» pour son pays. La Nouvelle-Zélande passe effectivement pour être plutôt paisible et sûre. «Clairement, ce qu’il s’est passé est un acte de violence extraordinaire et sans précédent», a déclaré la responsable du gouvernement. Les victimes, qui pourraient être des migrants, «ont choisi de faire de la Nouvelle-Zélande leur pays, et c’est leur pays, a-t-elle poursuivi. Ils sont nous. La personne qui a commis cette violence contre nous ne l’est pas». « Clairement, ce qu’il s’est passé est un acte de violence extraordinaire et sans précédent », a-t-elle dit dans un discours à une nation meurtrie par des attaques meurtrières.

Les policiers n’excluent pas que plusieurs auteurs aient été impliquées dans les attaques. « Il n’y a pas la place en Nouvelle-Zélande pour des actes de violence aussi extrême et sans précédent », a encore martelé la cheffe du gouvernement. « Mes pensées, et je suis sûre celles de tous les Néo-Zélandais, vont à ceux qui ont été touchés et à leur famille ».

L’un des tireurs se serait filmé pendant qu’il tirait sur des gens et aurait diffusé le tout en direct sur internet. La police néo-zélandaise lie ces vidéos aux événements et demande au public de ne pas les relayer et tente de les faire enlever du web. Le tireur aurait aussi rédigé un manifeste sur ses intentions, selon le New Zealand Herald.

La police ne peut également pas confirmer s’il y a des fusillades dans d’autres lieux du pays.

La presse néo-zélandaise fait état de multiples victimes dans une mosquée, ajoutant qu’une autre avait été évacuée. Des témoins ont signalé avoir vu au moins deux tireurs. Les fusillades sont arrivées un vendredi, jour où de nombreux musulmans se rendent dans les mosquées pour prier.

Des joueurs de l’équipe nationale de cricket du Bangladesh se trouvaient dans l’une des mosquées d’après le quotidien The Guardian. Ils ont réussi à s’enfuir à temps. Selon un porte-parole de l’équipe, aucun des joueurs venus jouer un match en Nouvelle-Zélande n’a été blessé.

Un message du Canterbury District Health Board invite le public à éviter l’hôpital Christchurch, sauf en cas d’urgence. Le personnel et les patients présents sont confinés dans l’établissement. Selon le New Zealand Herald, une troisième fusillade serait en cours près de l’hôpital.

Selon le Premier ministre australien, Scott Morrison, les attentats auraient été commis par un « terroriste extrémiste de droite, violent »; il serait de nationalité autralienne. La police néo-zélandaise a par ailleurs annoncé avoir déjà arrêté quatre suspects en lien avec les fusillades, trois hommes et une femme. L’armée aurait également désamorcé des engins explosifs découverts dans des véhicules qui auraient été utilisés par le ou les tireurs.

Écoles et bâtiment bouclés

Des bâtiments publics comme la bibliothèque centrale ont été fermés par les autorités pour protéger les citoyens. La municipalité a ouvert une ligne de téléphone d’urgence pour les parents inquiets du sort de leurs enfants, qui participaient à une marche contre le changement climatique non loin de là.

« Ne tentez pas de venir chercher vos enfants avant que la police ne dise que les gens peuvent se rendre dans le centre-ville en toute sécurité », a averti la municipalité.

La Nouvelle-Zélande est réputée pour sa faible criminalité. Dans ce pays, « l’usage d’armes à feu pour commettre des crimes reste un événement rare », écrit ainsi le département d’État américain dans ses conseils aux voyageurs.

Source : New-Zealand Herald + Radio Canada + AFP + La Presse + EuroNews + 27avril.com

Dernière mise à jour: 15/03/2019 à 17H06