le mauvais comedien faure gnassingbe
FEG | Photo : DR

La campagne pour l’élection présidentielle du 22 février prochain bat son plein au Togo. De Aného à Cinkassé, les sept candidats engagés dans la course à la magistrature suprême rivalisent d’initiatives pour remporter le scrutin. Parmi eux, Faure Gnassingbé, candidat à sa propre succession.

Depuis le 06 février dernier, le Togo est au couleur de différents partis engagés dans la joute électorale dont le premier tour est fixé au 22 février prochain. De Lomé, la capitale, à l’extrême nord du pays, les différents postulants au fauteuil présidentiel vont à la rencontre des populations. Meetings, caravanes et des portes à portes sont organisés avec pour objectif de présenter aux électeurs les programmes de société.

Egalement candidat à cette élection, malgré une impopularité avérée, Faure Gnassingbé veut se distinguer des autres aspirants. Ainsi, le candidat du parti au pouvoir compte plus sur son bilan que d’offrir un nouveau projet de société pour conquérir les électeurs. « Nous avons un bon bilan, mais nous n’avons pas tout réussi. Soyez mes porte-paroles. Expliquez ce que nous avons fait, ce que nous n’avons pas pu faire et surtout pourquoi nous ne l’avons pas fait, et ce pourquoi nous sollicitons encore la confiance du peuple », a expliqué Faure Gnassingbé dès le début de sa campagne.

Un bilan contrasté…

Si le Président de la république juge lui-même son bilan « bon », ce n’est pas le cas de la majorité des togolais depuis son arrivée à la tête du pays en 2005. En effet, les mandats se sont succédés et les togolais n’ont pas véritablement vu leur quotidien améliorés. Le premier était dit sous le signe de la paix et de la réconciliation nationale, le second celui de la relance économique et du développement des infrastructures, puis le 3ème aux couleurs du social. Si l’on peut concéder une certaine réhabilitation des infrastructures socioéconomiques au second mandat, le bilan global, à l’épreuve des réalisations est d’une vacuité retentissante. La réconciliation est un mirage, les Togolais sont de plus en plus divisés avec les agissements du régime et leur quotidien ne s’est guère amélioré. La plus grande déception est sans doute cette incantation de mandat social où en cinq ans on a rien de fameux à se mettre sous la dent, la pauvreté et la misère se sont accentuées et le comble c’est à Lomé que les chiffres sont plus alarmant. L’« homme simple » n’a jamais respecté les rares engagements pris, et c’est un secret de Polichinelle. On se rappelle ses nombreuses promesses dans les fameux « 20 Plus » qu’il avait fait miroiter aux populations lors de sa drague électorale de 2005.

Après la vision 2030, aujourd’hui, c’est le Plan national de développement (PND) qui est à la mode. Et déjà, des économistes annoncent l’échec de ce plan dont la finalité serait de créer plus de 500000 emplois.

Rattrapé par ses promesses non tenues, le Chef de l’Etat annonce son intention de ne plus faire de promesse électorale. Un conseil inspiré peut-etre du feu Gal Gnassingbé Eyadéma, son géniteur.

Respecter un vieux conseil de son père…

« Je crois que certains d’entre vous ont vu le discours du père de la nation qui a circulé sur WhatsApp où il disait qu’il ne faisait pas de promesses. Maintenant qu’il a dit ça, je ne sais pas si je dois en faire ou pas », a laissé entendre Faure Gnassingbé à Bafilo, le 09 Février 2020. En effet, dans une vidéo qui a largement circulé sur les réseaux sociaux, on y voit, Feu Gal Gnassingbé Eyadema conseiller à ses députés d’éviter de faire de promesses pendant les campagnes électorales au risque de se voir rattraper par ses promesses.

Au-delà de cette campagne, cette déclaration trahit Faure Gnassingbé.

C’est en effet une façon pour lui de récupérer entièrement l’héritage de son père feu Eyadema. Pas étonnant en soi quand on sait qu’aux termes de 15 ans de gouvernance sans rupture avec les pratiques désuètes on ne peut rien offrir de mieux. La déclaration du Prince à Bafilo n’est rien d’autre que l’expression de l’usure. Mais au-delà, ces déclarations doivent en d’autres sens être sources de doutes sur la transparence et les résultats qui seront proclamés à l’issu de la joute du 22 février prochain. Dans la récupération fidèle de l’héritage aux pratiques exsangues de son père, pour emprunter l’expression du ministre vuvuzela Trimua, Faure annoncerait ainsi à travers ces mots à Bafilo que le scrutin du 22 février ne sera au fond qu’un simulacre d’élection pour légitimer son 4e mandat.

Aujourd’hui, un peu plus qu’hier, les togolais sont en train de découvrir le vrai visage de Faure Gnassingbé. Un fils à l’image de son père, prêt à tout pour pérenniser l’héritage familial, le pouvoir que lui a légué son père.

Source : Fraternité