Les docteurs en mensonge de Faure Christian Trimua et Gilbert Bawara
Les docteurs en mensonge et en provocation du régime Faure Gnassingbé : Christian Trimua (g) et Gilbert Bawara | Infog : 27avril.com

L’affaire dite de Pétrolgate ne finit pas de faire parler d’elle. Ces derniers jours, les togolais observent, avec grand étonnement, les sorties de certains membres du gouvernement Dogbé, traitant le rapport d’audit, pourtant commandité par le ministère du Commerce, de peu crédible. Une situation bien énigmatique qui jette globalement du discrédit sur l’action gouvernementale.

Le sujet est de nouveau sur le tapis, cette semaine, avec une nouvelle couche. S’exprimant, le lundi 29 mars sur le sujet, sur une radio de la place, le ministre Christian Trimua a laissé entendre que l’affaire passionne «exagérément» les togolais, même «peut-être au-delà du raisonnable».

Trimua dans ses œuvres

De façon détaillée, le ministre en charge des Droits de l’Homme, bien à l’aise dans ses œuvres, indique sans gêne aucune que le rapport d’audit en question, menée par la Direction générale de l’inspection des finances n’en est pas un, mais plutôt une tentative de réconciliation des données pour pouvoir rapprocher les chiffres.

«Ce n’est pas un audit, je voudrais vraiment que ça soit très clair, le gouvernement n’a pas commandé d’audit sur le secteur du pétrole», a-t-il martelé avant de préciser que le rapport dont il est question n’est pas commandité sur l’audit du secteur du pétrole, mais plutôt il a demandé à la Direction générale du Trésor, appuyée par l’Inspection générale des finances, de procéder à cette réconciliation des données qui est une opération qui se fait régulièrement, ou en tout cas périodiquement, parce que l’Etat veut connaître effectivement la vérité entre les chiffres qui sont déclarés et les chiffres qui sont tenus par les acteurs du secteur.

Plus étonnant encore, le membre du Gouvernement déclare que les termes de référence sous-tendant le service demandé ont été modifiés d’une certaine manière par l’équipe de la mission. Et de porter ensuite l’estocade : «Ce rapport qui est brandi comme une preuve, qui est brandi aujourd’hui par les uns et les autres à charge d’un certain nombre de personnalités n’est pas fiable, il n’a pas été fait dans les conditions acceptables, et naturellement le gouvernement n’en tirera aucune conclusion à l’étape actuelle », a conclu M. Trimua. Pathétique!

Qu’à cela ne tienne, cette réaction d’un membre du Gouvernement survient, quelques semaines après celle du ministre Gilbert Bawara qui avait estimé, pour sa part, sur les plateaux d’une télévision de la place, qu’ «il n’y a rien de plus faux que cette affaire».

Solidarité dans le mal

Que doit-on comprendre de ce déchaînement de certains membres du gouvernement aussi bien sur ce rapport que sur le traitement qui en est fait par les journalistes? D’une hypothèse à une autre, tout semble vraisemblablement donner l’air d’une sorte de solidarité dans le mal. Autrement, un exercice de sauvetage de la noyade, des camarades et compagnies de la même école de gestion et de la même famille politique, nommément cités dans ce rapport et d’autres sous carpe. Insinuations plus apparentes lorsque le ministre Trimua, dans sa sortie s’est plus plaint du cas du ministre Bernadette Balouki-Lègzim, ancien ministre du Commerce et consorts dont il dit n’avoir pas été approchés par les auditeurs dans l’exécution de leur mission. Vu que ces propos ci sont tenus par un porte-parole du Gouvernement, cela donne, la nette impression d’une sorte de solidarité agissante mais à peine voilée du gouvernement togolais envers un des leurs en difficulté. Soit !

Mais alors, d’une part, non seulement ces déconstructions aux allures de médisances consistent en soi une tentative de toilettage du rapport, mais aussi une sorte de sodomisation des faits. Ensuite, ces propos se révèlent du dédain ou encore une véritable insulte à l’intelligence du corps des auditeurs togolais, des compétences pourtant bien entretenues par l’État mais dont l’expertise est subitement et curieusement mise en doute dans le Pétrolgate par des ministres qui, paradoxalement, n’ont aucune compétence en la matière. Ce qui, en soi, est une véritable honte pour la gouvernance Dogbé qui clamait pourtant gouverner autrement.

Ridicule…Tout simplement !

Mais au-delà de tout, cela ne devrait étonner quiconque connaissant bien les méthodes et pratiques auxquelles a régulièrement recours, le régime de Lomé lorsqu’un des leurs est en difficulté, la mauvaise clic est accablée.

On se souvient du traficotage, en février 2012, du rapport CNDH de l’ère Koffi Kounté par le gouvernement, rapport produit sur sa propre demande pourtant. Un rapport qui révélait des actes de tortures et autres actes inhumains et dégradants dont ont été victimes les co-accusés de Kpatcha Gnassingbé, dans l’affaire de tentative d’atteinte à la sûreté de l’État.

Une situation qui aura finalement conduit à l’exil, l’intrépide Kounte qui a dénoncé les faits et exigé que ce rapport soit publié, en sa version initiale.

Dès lors, l’on sait jusqu’où peut aller le régime de Lomé lorsqu’il s’agit de sauver son derrière. Mais sur le cas du Pétrolgate, l’exercice auquel se donnent certains de ces hommes de mains paraissent ridicule. Tout simplement !

Source : Fraternité