Le ministre de la Santé Moustafa Wijiyawa | Photo : DR

Reconduit à la tête du département de la Santé et de l’Hygiène public en janvier dernier, Prof Moustafa Mijiyawa avait pour mission de restructurer le système de santé au Togo pour offrir des soins de qualité aux populations. Mais depuis quelques temps, l’ancien responsable du service de rhumatologie du CHU- Sylvanus Olympio montre des signes qui suscitent des inquiétudes.

Il y a quelques semaines, dans certains établissements scolaires, des élèves entraient en transe. Ce phénomène mystérieux s’est propagé dans plusieurs écoles, notamment à Lomé et Sokodé. Selon, les témoignages, ceci arrive après l’injection d’un vaccin aux élèves quelques semaines plus tôt. Si cette hypothèse s’avère, puisque n’ayant pas été démentie ou confirmée par les autorités, tout porte à croire que des structures non-autorisées injectent des vaccins aux élèves sans aucune autorisation du ministère de la santé.

Dans un communiqué rendu public cette semaine, le département de la santé et de l’hygiène publique s’est appesanti sur le sujet. « Des activités foraines de santé, notamment la vaccination, sont réalisées dans les lieux de culte ou dans des écoles sans autorisation préalable du ministre chargé de la santé », déplore le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Prof Moustafa Mijiyawa.

Le ministre interdit, dans un communiqué, ces initiatives et rappelle le cadre qui réglemente de telles activités : « Ces vaccins dont l’origine et le mode de conservation ne sont pas connus des services techniques compétents du ministère de santé ne doivent pas être administrés à la population conformément aux dispositions de l’arrêté du 05 mars 2019 fixant les modalités des actions médico-sociales dans le secteur de la santé au Togo ».

Il encourage, en outre, toute personne ou organisation désireuse d’entreprendre une activité de vaccination, à demander et obtenir son autorisation préalable. En cas de non-respect de cette mesure, prévient-il : le « contrevenant sera puni conformément à la loi ».

La question se pose de savoir comment des organisations peuvent permettre d’administrer des vaccins sans aucune autorisation surtout dans les établissements scolaires où souvent il y a des infirmiers accrédités par l’Etat. Il est évident qu’il y a anguille sous roche surtout que le ministère de la santé au lieu de faire punir « ces contrevenants », leur lance tout simplement un rappel à l’ordre. Pourtant, le code la santé puni ce genre de pratique. Le Prof Moustapha Mijiyawa pouvait s’y référer pour arrêter ces individus qui mettent en danger la santé des populations. Mais que nenni.

D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que ce département fait preuve de laisser aller dans la gestion de la santé publique. En effet, on se souvient qu’au moment de la parution de la fièvre Lassa au Togo en début d’année, le ministère de la santé a montré un certain « amateurisme » dans sa gestion du phénomène.

Il y a également le cas des produits périmés qui circulent dans les marchés. Plus récemment, on peut citer l’affaire du «riz birman» impropre à la consommation, qui si ce n’est pas la vigilance de la société civile, sera déversée dans les marchés. Autant de faits qui inquiètent sur la gestion de la Santé publique par le ministre Mijiyawa.

Source : Fraternité No.309 du 03 avril 2019