Ferdinand Ayité
Ferdinand Ayité | Photo: DR

Le samedi 04 mars, le journaliste d’investigation et patron de L’Alternative quitte Lomé pour se rendre à Cotonou pour “une raison personnelle” selon son témoignage que nous avons recueilli.

A la frontière, une alerte policière et alors que l’intégralité des frontières terrestres disposeraient de sa photo et d’une injonction “de prévenir en cas de tentative de sortir du pays”, il subira en fin d’après-midi un court interrogatoire avant d’être ramené par le CB ( chef brigade) d’Aného ( ville frontalière situé à 50 Km de la capitale) sur Lomé.

On lui reproche de tenter de quitter le pays alors qu’une semaine plus tôt, il avait, avec Isidore Kouwonou et Joël Egah, son défunt compagnon d’infortune, reçu une convocation du 3e substitut en charge du dossier dans lequel, en décembre 2021, ils ont connu 3 semaines de détention. Ils avaient, dans une émission en ligne, critiqué à l’excès deux ministres togolaise.

Il sera ramené au Scric, service de renseignements interne de la gendarmerie à Lomé où suivra un autre court interrogatoire. Il sera ensuite libéré puis conduit chez lui à Sagbado, banlieue ouest de Lomé, où son quartier a été envahi par des personnes qu’il assimile aux forces de l’ordre. Autour de 21h15, précise-t-il lors d’un échange.

Le lendemain dimanche 05 mars, une convocation du Scric lui est déposée à domicile autour de 11h avec l’obligation de se présenter à 15h le même jour. Il ne s’y rendra jamais, ayant réussi à “se mettre à l’abri” avant de quitter le Togo dans la foulée. Trois jours de galère et d’enfer, j’en donnerai des précisions plus tard, puis une périlleuse traversée de frontière et le voila en sécurité. Il donnera signe de vie après que, pendant 72 heures, réseaux sociaux et médias se soient inquiétés de sa disparition. Il est aujourd’hui en toute sécurité. Il devrait, ne pouvant pas revenir dans son pays puisqu’il s’inquiète pour sa sécurité, rester quelques mois, sans doute quelques années, hors du Togo.

Un journaliste d’exception a dû quitter le pays, d’autres qui essaient de faire leur travail se disent menacés…

Prions pour et avec lui.

Carmel Max Savi