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Le gagnant du concours de design du logo de l,ARCEP, Cleber Amela | Photo : DR / Fraternité

L’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes (ARCEP) a dévoilé, le vendredi 20 novembre dernier, son nouveau logo. Œuvre d’un jeune togolais, ce logo qui est désormais l’identité visuelle de l’Arcep a été sélectionné au terme d’un concours auquel ont participé plus de 600 candidats. Pour sa création, Cleber Amela, concepteur du logo, a empoché 3 millions de FCFA.

Au total, 678 propositions issues de divers horizons ont été enregistrées par les membres du jury de ce concours organisé entre le 29 octobre et le 13 novembre 2020 par l’Autorité de régulation.

Le logo retenu à l’issue du processus d’évaluation et de vote, est composé d’un cercle dont la partie supérieure très épaisse, représente l’Autorité dans son rôle de « gardien et de sentinelle » avec un point central qui traduit un œil vigilent et un regard régulateur. Cette partie s’apparente à un aimant positionné au-dessus de secteur, avec une force d’attraction comme pour la maintenir. La partie inférieure du cercle du logo représente les acteurs du secteur des communications électroniques et des postes notamment les opérateurs, les utilisateurs (entreprises et particuliers) symbolisés par un ensemble de courbes fines qui entretiennent entre elles de liens très étroits. Le chef-d’oeuvre qui comble les attentes des responsables de l’Arcep porte la griffe du jeune Cleber Amela.

« C’est un logo qui nous parle. Il véhicule un message dans lequel l’ARCEP se reconnait volontiers, car il reflète les missions de l’Institution dans leurs composantes de régulation et de contrôle. Cet aspect mérite d’être souligné car le logo, c’est la carte d’identité de l’entreprise. A ce titre, il l’accompagne dans toute sa vie. C’est ce qui la distingue des autres organisations et institutions », a déclaré Michel Yaovi Galley, Directeur général de l’ARCEP.

Selon le Directeur de l’Arcep, l’objectif de ce concours était aussi « de promouvoir l’excellence en suscitant surtout auprès des jeunes, l’éclosion de talents, par l’esprit de créativité, d’audace et d’originalité à l’instar des actions qu’entreprend le gouvernement en faveur de la jeunesse togolaise ». Bonne idée mais…

Peut mieux faire…

En effet, le gagnant du concours a reçu un chèque de 3 millions de FCFA. Les deux autres candidats primés Jérôme Kwassi Adjata, étudiant en Data sciences Master I, résidant en France) arrivé en 2ème position remporte 1.500.000 F CFA et Honoré Kossi Eklou, informaticien/graphiste résident à Lomé remporte le 3ème prix doté d’une enveloppe de 500.000 F CFA.

Si pour les deux autres candidats montés sur la deuxième et la troisième marches du podium, il s’agit simplement de leur témoigner une certaine reconnaissance pour le travail abattu, pour le gagnant, c’est une récompense suprême pour l’imagination et la créativité. Dans ce sens, ce travail qui a fait appel à toutes les ressources de l’esprit de créativité de son auteur doit être récompensé comme il se doit. De ce fait, les 3 millions de FCFA remis au jeune Cleber Amela paraissent insuffisants. Surtout que, comme l’a si bien souligné le Directeur de l’Arcep, ce logo accompagnera l’institution toute sa vie. Et plus jamais, Cleber Amela ne peut réclamer une quelconque prime pour sa création.

Dans un pays comme le Togo où la promotion de la créativité des jeunes résonne dans pratiquement tous les discours, les responsables de l’Arcep auraient pu se démarquer en octroyant une récompense plus consistante au jeune étudiant, créateur du logo.

Malheureusement, le bradage de la créativité des jeunes togolais semblent devenir une habitude. Il nous souvient que le concepteur du logo du PND n’avait perçu qu’un million pour un projet de 4 600 milliards de francs. « Quand le Togolais veut payer son frère, sa main ne se tend pas », avait commenté un leader politique. « Nous devrons apprendre à valoriser nos talents. Si c’était un étranger, ils allaient sûrement lui dérouler un tapis rouge avec des dizaines de millions. Les artistes, les sportifs et les talents togolais ne sont pas suffisamment récompensés », a renchéri, un observateur.

Une incapacité des autorités à valoriser la créativité des jeunes togolais qui interroge sur leur réelle volonté de voir cette jeunesse s’épanouir. Tout compte fait, il est impératif que pour d’autres initiatives du genre à venir, il important que la cagnotte soit à la hauteur de la créativité des jeunes du pays.

Source : Fraternité