Bonjour monsieur Sena Afeto,

J’ai lu avec intérêt votre document et c’est une bonne chose de vous exprimer, parce que cela permet un débat sur des questions qui intéressent nos compatriotes et permet à chacun de se situer après analyses de faits réels et non une analyse sentimentale de la réalité.

D’entrée de jeu, je vous précise que vous ne pourrez pas me faire taire. Il faut oublier ce projet. Ce n’est pas démocratique , c’est malsain et ça n’arrivera pas. Votre méthode du silence , silence imposé par les insultes et attaques par la presse a permis à l’opposition d’échouer 30 ans d’affilée sans que personne ne dise rien , de peur d’être la cible d’une presse militante, ou de militants qui pensent pouvoir dire aux autres qui être , quoi penser et quoi dire. Cette époque est révolue et je ne suis pas de cette école de la pensée unique. Je crois avoir la culture du débat, débat fécond et je ne suis pas le genre de politicien qui se croit au-dessus des citoyens, et à l’inverse, je ne suis pas au-dessous des citoyens. Je suis à votre service dans un cadre bien défini par la loi . L’amitié et un sentiment favorable à mon égard sont facultatifs, mais le respect mutuel est obligatoire. La liberté d’expression est une liberté fondamentale et constitue un des piliers du libéralisme politique.

Ensuite, je ne suis détenteur d’aucun bien mal acquis. Personne ne détient un titre foncier de l’opposition ou un permis d’exploitation électoral. Les élections du 20 décembre 2018 étaient ouvertes à tous. Une bonne partie de la gauche Togolaise comptant sur la rue a commis l’erreur stratégique de ne pas participer à l’élection. Elle a reconnu son erreur et six mois plus tard, toute honte bue, participé aux élections locales puis présidentielles et chacun connait son score puisque certains ont épuisé leurs énergies dans un exercice inutile d’empêchement de candidature alors que c’est la surveillance et la transparence électorale qui importent. Ce n’est quand même pas ma faute si vos amis droitiers ont décidé de jouer le penalty de fin de match avec leur pied gauche ou décider de sécher leur linge sous la pluie??? Que chacun courageusement assume ses erreurs et insuffisances. Ce n’est ni en nous insultant ou en nous raillant ou en vous saisissant maladroitement de plaisanteries entre parlementaires que vous allez remettre en cause les résultats d’une élection à laquelle vous savez bien maintenant qu’il est trop tard, que vous auriez dû participer.
Au demeurant, je vous rappelle que de 2007 à 2018, quelquen’un soit la conjoncture politique, l’UFC a toujours eu des députés au parlement, et même si l’arbre a perdu des feuilles et des branches, le tronc et les racines de l’Ablodé sont intacts et repousseront. Ce n’est qu’une question de temps, de travail et de circonstances.

La liberté de la presse, la liberté d’expression, plus que tout autre nous nous sommes battus pour, et pas plus tard qu’en Décembre 2019, ceux qui ont assisté à la pleinière de la modification du code de la presse au parlement, peuvent témoigner que je suis bien celui qui a plaidé bec et ongles pour une baisse des amendes, des conditions d’accès au métier de journaliste et un financement accru pour la presse Togolaise , pour une véritable liberté de presse et non une liberté de p(a)resse… ou n’importe qui derrière un clavier s’autoproclame journaliste ou influenceur. Si six mois plus tard, une partie de la presse militante me lynche, eh bien !!! Qu’il en soit ainsi !!!, j’ai défendu ces principes-là par conviction et parce que je les tenais pour juste et vous avez beau jeu d’être assis à Paris ou Londres et penser de devoir nous dire quels sont les conditions des journalistes à nous qui sommes ici avec eux et les soutenons parfois financièrement pour leurs problèmes personnels.
Notre presse a besoin d’être adéquatement financée, et professionnalisée et les institutions de régulation de la presse notamment la HAAC ont besoin de moyens conséquents pour accompagner ce processus et la mise en œuvre de leur plans stratégique. Si nous sommes en capacité nous le ferons parce que la presse est le quatrième pouvoir et comme tel nous la respectons et devons lui donner les moyens d’être à la hauteur des enjeux de l’heure.
La plupart des gens ne se posent pas beaucoup de questions quand ils lisent, et croient ce qu’ils lisent que ce soit vrai ou vrai sensé ou insensé. La qualité et la véracité du contenu de la presse est un enjeu important dans une société ou l’information va vite.
Il faut qu’ensemble on fasse le nécessaire pour que la liberté de presse ne rime pas avec liberté de p(a)resse…

Parlant de ladite affaire de pétrole, elle est pendante devant les tribunaux et j’ai été clair là-dessus, je n’ajoute rien et je ne retire de mes propos. J’ai passé près de 10 ans dans des multinationales pétrolières et si mon opinion ne vous intéresse pas, ce n’est pas plus grave, de toutes les façons, le débat à mon niveau est clos sur ce sujet.

Au sujet de la redevabilité, vous êtes bien mal placé pour m’en parler. Je rentre d’Anié et d’Atakpamé ou je suis parti ente autre rendre compte à ceux qui m’ont élu et ce comme vous pouvez le voir sur ma page YouTube (https://www.youtube .com/channel/UCJ0o6Zwl5W8V2aZ3G-Neljw/videos ) .

Vous qui êtes en Europe vous êtes redevable à qui?

Redevable à ce Togo que vous avez quitté et que vous critiquez jour et nuit parce que vivant avec le souvenir de ce qu’il était à votre départ ?
Ou bien à votre terre d’accueil ou êtes payés par les occidentaux que vous critiquez également et rendez responsables de vos malheurs alors que vous avez déserté le terrain et fui votre responsabilité qui est d’être en Afrique aux cotés des Africains et de vous battre pour eux comme je le fais. La lutte par procuration avec des stars dans le maquis envoyant argent et injonctions qui résultent en innocentes victimes comme dans les années 90 est terminée. Comme député, lorsqu’une politique ne fonctionne pas, nous sommes en première ligne des demandes sociales qui nous indiquent les problèmes sociaux qu’il y a dans le pays. Moi, je suis redevable à mes électeurs et à tous les citoyens du Togo au service desquels je suis, pouvez-vous en dire autant vous concernant?

Je ne sais pas quel problème exact vous avez avec mon orientation politique? Je suis un libéral Panafricain.
Je suis très attaché aux libertés individuelles notamment celle de penser, celle de s’exprimer, celle d’entreprendre et de faire des profits légalement, le droit des femmes des jeunes et minorités etc…. Je suis pour le libéralisme politique et économique.

Je ne suis pas favorable aux régimes présidentiels en général mais dans la pratique on travaille avec l’existant et je pense que pour nos pays africains la souveraineté populaire doit s’exprimer par les urnes de façon claire et transparente , que les populations doivent être directement associées aux processus décisionnels et que des comptes rendus réguliers doivent leur être rendus comme le faisait Sylvanus Olympio et comme à niveau plus modeste j’essaie de le faire en étant présent sur les médias mais également sur ma page (www.alipui .com), Facebook (https://www.facebook .com/sena.alipui.9) et le reste.

Fondamentalement, je suis pour un régime parlementaire dans lequel, le parti ou les partis qui dégagent une majorité élisent parmi leurs pairs le président de la république, le premier ministre, et forment leur gouvernement (les ministres doivent être d’abord député) pour un mandat parlementaire de 7 ans renouvelable 2- 3 fois maximum à l’exception du chef de l’État désigné par les parlementaires pour un mandat de 7 ans non renouvelable. Si son parti remporte encore les élections ils sont obligés de désigner un autre président en leur sein. Le chef de la minorité a une équipe et des moyens conséquents pour suivre la politique gouvernementale et proposer des politiques alternatives et réalistes. Je suis favorable à une CENI technique et une cour constitutionnelle avec un mandat de 10 non renouvelable. Tout cela pour une certaine stabilité de nos pays et de nos institutions, une certaine cohérence dans l’action et éviter ainsi la cohabitation et les insécurités juridiques comme on l’a connu en 1994 au Togo entre les désormais feu Edem Kodjo, Yawovi Agboyibo et Gnassingbé Eyadema. Ce système ne marchera que si les élections sont vraiment propres et les autres institutions ne sont pas sous la botte de l’exécutif que ce soit dans les nominations de leurs membres ou autres. Les corporations élisent les représentants leur corporations et c’est validé par le parlement.

Sur le plan régional Je suis favorable à une fédération des États de l’Afrique de l’Ouest ouverte sur le monde et formant un pôle avec l’occident étant donné que nous avons en partage, l’histoire, la langue, la culture, le système éducatif, le système politique et économique. Nous n’avons pas besoin de réinventer la roue, on a besoin d’équilibrer la relation et d’assumer nos responsabilités sans défiance. Nous avons la terre, le travail, le capital, ils ont la technologie et des capitaux qui peuvent venir en appoint à ce que nous avons ( si on fait jouer un bon rôle à notre monnaie de façon concertée) et sans aller dans trop de détails.

Le déficit de légitimité et les distorsions dans les processus électoraux font qu’après les élections ou en dehors des élections les gens pensent à la rébellion, à la rue et d’autres moyens non constitutionnels pour arriver au pouvoir. Je suis contre, et je suis pour une amélioration graduelle de nos systèmes électoraux et une intégration sous régionale rapide pour permettre aux populations divisées par l’histoire de se retrouver et pour permettre une mobilité du travail et des entrepreneurs pour que les gens puissent aller là où se trouvent les opportunités.

Je suis pour un état de taille réduite qui régule , mais je suis bien conscient qu’à court terme il faut des politiques Keynésiennes par qu’il faut structurer nos états et injecter du capital pour créer de la richesse avant de parler de redistribution et je compte sur la monnaie et donc notre BCEAO qui est fédérale pour nous y aider en attendant la transition à l’ECO francophone puis CEDEAO.

Je suis favorable à une coopération poussée avec la France, l’Union Européenne et le reste de l’Occident, ce sont mes convictions que je partage , je ne suis pas en quête de popularité ou d’un quitus de quelqu’un, je suis en quête du bien pour le plus grand nombre en implémentant le libéralisme politique et économique, et c’est pour ça que je me suis engagé en politique.

J’aime également la paix et tient les conflits en horreur et j’ai beaucoup d’admiration pour Abdoulaye Wade , Alassane Ouattara et le très vénérable et respectable Houphouët Boigny entre autres. Vous avez le droit d’avoir une autre opinion et c’est ça la démocratie, en aucun cas je ne vous permettrai d’avoir l’illusion que vous avez le droit de venir me dire de me taire. Bien essayé, peine perdue.

Dernier point et cela vaut aussi pour vos amis de l’ombre, Dani Ayida et tous ceux qui se livrent à des projections de leurs ambitions sur moi en disant qu’on fait ce qu’on fait pour être ministre ou pour de l’argent, que c’est la ventrocratie. Je ne suis pas en politique pour des postes, et encore moins pour l’argent, ayant toujours été à l’abri du besoin par l’effort et le travail. Ça ne m’intéresse donc pas. Ce qui m’intéresse, c’est améliorer la gouvernance politique et économique, et faire la promotion du libéralisme; c’est ma vision, c’est ma mission et c’est un rôle que je continuerai à jouer en politique , et/ou dans la société civile avec des points de repères qui leur échapperont sans doute toujours étant donné que nous n’avons pas le même point de départ sur la pyramide de Maslow. Concentrons-nous sur ce qui est important et impactera positivement le plus grand nombre.

Nos deux plus grands ennemis dans la sous-région Ouest Africaine sont la pauvreté et le déficit de légitimité.

Ils sont à la base de la plupart de nos maux que soit sur le plan sécuritaire, politique, économique ou social et c’est n’est pas la faute aux autres principalement, c’est plus notre incapacité à transformer les États dont nous avons hérité aux indépendances en nation qui en est la cause.

Notre incapacité à voir en notre prochain un humain, notre incapacité comme vous le démontrez vous-même si bien avec cet article à accepter une opinion qui diffère de la vôtre à et en débattre rationnellement et de façon structurée avec faits tangibles et vérifiables au besoin le montre à suffisance.

Paré tantôt du manteau de démocrate, de nationaliste, de Docteur en tel ou telle science , cette haine de l’autre , cette négation de l’autre constitue la trame de fonds de certains, haine qui transparaît dans les propos, postures, comportements et qui finalement constituent un frein qui plombe les projets politiques , privée , le débat démocratique et les initiatives pour améliorer la vie du plus grand nombre.

Que l’on soit en en dictature militaire, en parti unique ou en démocratie, cette haine détruit tous les projets et ils veulent l’imposer comme norme.

Vivons les valeurs que nous professons, ne nous cachons pas derrière de gros diplômes, des manteaux de prêtres, pasteurs, soldats ou politicien, démocrate, avocat ou anonymes derrière un clavier pour donner libre cours à cette haine incandescente qui anime les uns et les autres.

CHANGEONS DE MENTALITÉ ET DE COMPORTEMENT !!! L’ENFER CE N’EST PAS DE QUE LES AUTRES !!!

Je m’arrête là, nous sommes des passeurs, l’Afrique a un avenir radieux devant lui, l’Afrique va renaître et cette renaissance n’est pas contre quelqu’un mais pour les Africains et leurs alliés. Ceux qui croient en l’Afrique doivent avoir le courage de rentrer en Afrique et vivre leurs convictions. Nous avons fait le choix d’avancer à la lueur d’une bougie plutôt que de continuer à tâtonner dans l’obscurité avec des promesses qui ne se réalisent jamais. La route qui mène vers la terre promise prenait 11 jours, mais à force de répéter les mêmes erreurs et mauvaises habitudes les Israéliens ont tourné en rond pendant quarante ans. Tirons-en des leçons et évoluons. Pour le reste, j’espère que ce droit de réponse va être le début d’une relation plus respectueuse entre nous.

Meilleures salutations à vous cher homonyme.

Sena Alipui
Acteur politique
Acteur de la société civile.

Sena Alipui | Photo : DR