Illustration : CVU-Togo-Diaspora

Réseau de la Coordination de la Diaspora Togolaise Indépendante (RCDTI) et
Collectif pour la Vérité des Urnes – Togo – Diaspora (CVU-Togo-Diaspora)

Contact : info@cvu-togo-diaspora.org qui transmettra.

Soixante-deux ans après que fut prononcée l’indépendance du Togo en 1960, une grande partie du Peuple togolais y compris sa Diaspora, renvoie l’image de consciences désabusées, trompées, soumises, voire impuissantes, bref désenchantées face au rapport de force militaro-civil et à la violence de multiple nature que sécrète le système autocratique Gnassingbé, adoubé et soutenu par certaines puissances occidentales et ésotériques qui y trouvent leur intérêt. L’urgence de mettre fin à l’expansion d’une forme de post-colonisation intérieure devient un impératif pour le Peuple togolais. La post-colonisation intérieure du système Gnassingbé est définie ici comme une dépossession systémique d’une grande majorité du Peuple togolais à organiser et affirmer son autodétermination par la vérité des urnes.

1. De la post-colonisation intérieure au renouveau de la lutte pour la libération du peuple togolais

La lutte pour la liberté au Togo doit passer par le retour vers l’unité et la solidarité des individus citoyens. Cet état d’esprit qui prévalait dans la période des luttes pour l’indépendance du Togo doit pouvoir réémerger individuellement, ou collectivement. La citoyenne togolaise ou le citoyen togolais, à titre individuel, ou en tant que membre d’associations, de partis politiques, de mouvements de la société civile, doivent retrouver leur audace à s’autodéterminer afin de se délivrer de l’usurpation du pouvoir par un clan. Cet accaparement du pouvoir a commencé depuis 1963 avec l’assassinat du Premier Président togolais élu sur la base de la vérité des urnes, Sylvanus Olympio[1], qui eut l’honneur de sortir le Togo de la colonisation française et de proclamer l’indépendance du Togo. Son discours sur l’indépendance du Togo, prononcé le 27 avril 1960[2], bruisse encore comme un appel pressant pour le renouveau de la lutte pour la libération du Peuple togolais de la colonisation intérieure :

« Sentinelle, que dis-tu de la nuit ?

« La nuit est longue, mais le jour vient », répond la sentinelle.

Excellences, Mesdames, Messieurs, Le grand jour tant souhaité est enfin arrivé !

Notre pays, le TOGO qui, depuis 1884, a été successivement Protectorat allemand, Condominium franco-britannique, Territoire sous tutelle de la France, retrouve, en ce jour du 27 avril 1960, sa liberté d’antan.

De ce moment et à jamais, affranchi de toute sujétion, de toute entrave, Maître de ton destin, TOGO, mon pays, te voilà libre enfin,

Libre d’être toi-même, de suivre tes idées et tes inclinations, de choisir selon ta raison et tes sentiments,

De décider d’après ta propre volonté, libre enfin, dans la dignité retrouvée, de prouver et d’affirmer ta personnalité.
Notre joie est profonde, immense. Si profonde, qu’elle ne peut s’empêcher d’être grande aussi. Le jour est venu, mais la nuit a été longue.

Tant d’années avant d’avoir pu être compris, tant d’espoirs pour rester ferme tout au long de cette route semée de déceptions, tant de volonté pour connaître enfin cette heure que nous ne saurions vivre avec légèreté.

Mais le jeune Togo est là, fier de sa force, impatient d’entrer dans l’arène. Il porte sur le front l’orgueil d’un peuple libre Et son cœur ardent s’emplit d’enthousiasme devant la tâche, Certes rude mais combien exaltante, qui lui est offerte.

Que sa joie éclate ! Que dans tout le pays, nul autre sentiment ne partage les cœurs afin que cet instant, Unique dans la vie d’une nation, Reste pur dans le souvenir de ceux qui l’auront vécu.

Instant historique aussi.

À ce lieu, en ce jour, à cette heure, au nom du peuple togolais, Je proclame solennellement l’Indépendance du

TOGO, Notre patrie.

Et maintenant, Togolais et Togolaises, Allons, comme l’hymne national nous y convie, Allons tous ensemble bâtir la cité ».

Le temps des faux-semblants et des petits « arrangements » politiques et économiques est incompatible avec la capacité individuelle et collective de jouir de sa liberté, d’affirmer son autodétermination et de choisir son destin dans la dignité retrouvée. Encore faut-il que chacun opte pour les valeurs et l’éthique et moins pour le repas clientéliste et éphémère, favorisé par un système clientéliste ravageur.

Examinées sous le prisme des expériences passées et des échecs constatés, chacune et chacune doit savoir qu’une lutte fondée sur :

* les divisions, n’a aucune chance de réussir ;

* le régionalisme ethnique, n’a aucune chance de réussir ;

* un leadership imposé, qui ferait l’impasse sur un projet de société ou projet d’une transition discutée avec le Peuple togolais, qui reflètent ses aspirations profondes, n’a aucune chance de réussir.

Or, force est de constater que la plupart des initiatives passées, présentes et en prévision par les principaux partis politiques d’opposition s’inscrivent dans l’une ou l’autre de ces trois formes de lutte.

Il ne faut donc pas s’étonner de leurs échecs successifs et de leur corollaire que constitue l’indifférence du Peuple togolais à la politique sans liberté. Un Peuple togolais est « fatigué », tant il est frustré matériellement par les peurs et le déficit socio-économique abyssal, conséquence directe de la gabegie et l’absence de la vérité des comptes publics. C’est tout ceci qui empêche d’identifier et de quantifier les manque-à-gagner du Peuple, et la richesse usurpée et détournée par le pouvoir en place.

Toutefois, désabusé ou pas, trompé ou pas, déchanté ou pas, la partie la plus consciente du peuple doit continuer son chemin, et ne pas dévier ou se laisser détourner ou de la lutte pour l’autodétermination du Togo. Pour cela, il faut impérativement redonner une crédibilité populaire à la lutte. Cette crédibilité repose, en premier lieu, sur la proposition d’un projet de société viable et en second lieu, sur la convocation de plusieurs conférences inclusives sans Faure Gnassingbé, pour son élaboration et son adoption. Autrement dit, ceux qui optent pour proposer une alternative crédible au Peuple togolais doivent renouer, pour ce qui concerne la stratégie de lutte, avec le principe d’une démocratie participative et inclusive, principe qui constitue impérativement le fil conducteur et le socle du projet de société lui-même et des conditions de sa mise en œuvre.

Toutes les autres options ont jusqu’à présent conduit à des impasses, y compris, hélas les magistrales et massives insurrections populaires déclenchées par le Peuple togolais le 5 octobre 1990 et le 19 août 2017. Le fiasco électoral des élections sans vérité des urnes pour les candidats de l’opposition (élections présidentielles, législatives et locales) a été institutionnalisé. Le temps passé permet à chaque togolaise et togolais de mieux prendre conscience des enjeux, de mieux prendre le temps de la réflexion sur le fond pour se décider à soutenir ceux qui, libres de toutes collusions avec le régime Gnassingbé, font des propositions opérationnelles et viables.

L’actuel régime autocratique structurant une dictature dite « apaisée » apparaît en fait comme un véritable régime d’occupation car issu de l’usurpation récurrente du pouvoir, sous lequel vivent depuis plus de 55 ans les Togolaises et les Togolais, y compris ceux de la Diaspora. Ce régime n’a jamais travaillé pour le Peuple mais toujours contre lui, préférant, au prix de quelques prébendes, servir servilement l’oligarchie endogène et surtout les entreprises multinationales – principalement françaises -, mais pas que car d’autres nationalités servent de caution à la diversification des partenaires – sans oublier certaines institutions bancaires et financières bénéficiant du régime de la faible taxation au Togo, etc. Ce régime suranné est arrivé, en silence, à affamer une grande partie du Peuple, à le plonger dans la misère, tout en le terrorisant par un système de peur et de violences institutionnalisées. Il est question de dépouiller le Peuple togolais de sa dignité, et le plonger dans un fatalisme où même Dieu serait contre « la vérité des urnes et des comptes publics » afin d’assurer la « stabilité » du système militaro-civilo-ésotérique de Faure Gnassingbé. Ce Peuple, du fait de la division, de la corruption et des trahisons à répétition de nombreux partis politiques et d’associations de la société civile, n’a plus confiance en plusieurs de ces acteurs politiques et sociétaux.

En l’absence de projet alternatif construit en commun par les partis politiques, le désenchantement tend à se généraliser dans une ambiance de colère étouffée.

Comme on le voit et le vit chaque jour depuis des décennies, le parti au pouvoir, – l’Union pour la République (UNIR) de Faure Gnassingbé -, détruit insidieusement l’unité du Peuple togolais et donc la République. Plutôt que d’unir, c’est la division qui prévaut par l’assujettissement et l’appauvrissement de la partie du Peuple qui ne lui fait pas allégeance. Aussi, affamer le Peuple togolais, c’est s’assurer un bon fonctionnement du fatalisme et du clientélisme. Le diviser pour régner – divide et impera – si cher à César fonctionne à plein régime ! Les pratiques de « Machiavel[3] » servent de béquilles au « prince » togolais pour se préserver et conserver le pouvoir.

RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA estiment que l’indispensable unité à retrouver du Peuple togolais pour une alternative politique au Togo passe par un projet de société commun, dont les premières étapes reposeront sur une transition d’au moins 24 mois.

2. La pratique de faure gnassingbé au togo : la démocratie de l’autocratie

Dans la mesure où les « intérêts bien compris » des oligarchies étrangères qui le soutiennent sont préservés, le système Gnassingbé feint de ne pas se rendre pas compte du niveau de ridicule et de promotion de la dictature qu’il incarne à l’étranger, renvoyant aux autres peuples une image très négative du Togo. C’est cela qui explique le budget important consacré à des « publi-reportages » mensongers ici et là.

L’autocratie togolaise repose sur une forme de gouvernance dans laquelle le pouvoir est exercé par un seul clan, un seul réseau positionnant leur représentant, ceux illégalement et de manière anticonstitutionnelle, à la tête du pays. Un tel système s’apparente à de l’ « anocratie », c’est-à-dire un mélange d’autocratie et de démocratie falsifiée où le pouvoir est exercé par des militaires ayant placé à leur tête un « civil ». L’anocratie tue la démocratie et a en horreur, le pouvoir exercé par le Peuple.

En effet, le 7 juillet 2022, en conseil des ministres, un décret a modifié la Loi no 2007-011 du 13 mars 2007 relative à la décentralisation et aux libertés locales qui stipulait entre autres « qu’en cas de dissension grave entre le maire et le conseil municipal, ou entre le président du conseil régional et le conseil régional mettant en péril le fonctionnement et la gestion de la commune ou de la région, le maire ou le président du conseil régional, peut être destitué ». Or, du fait que l’Etat central Gnassingbé et ses satellites – partis godillots ou agents ayant infiltré les conseils locaux -, pratiquent systématiquement l’ingérence, souvent grâce à l’achat des consciences, le clientélisme ou l’attirance pour la trahison de certains citoyens togolais, le problème central qui détermine la construction sociétale est que la démocratie togolaise se retrouve dans un état de « mort cérébrale ». Avec comme conséquence majeure la pérennisation de facto d’une autocratie déguisée en « fausse-démocratie » qui permet aux chancelleries occidentales de se donner bonne conscience.

A ce jour, il n’y a toujours pas eu d’élections de conseillers régionaux au Togo. Les précédentes élections communales, après moults reports, et les élections présidentielles sont toutes entachées de contrevérité des urnes en raison de l’insincérité des résultats électoraux proclamés. La limitation à deux mandats du Président de la République qui figurait dans la Constitution de 1992 a été nettoyée à l’eau de javel de la marque « Gnassingbé père et fils », au point qu’aujourd’hui, il suffit de changer de « République » pour respecter le principe des deux mandats. Sauf qu’au Togo, Faure Gnassingbé en est à son quatrième mandat usurpé, et intrigue activement pour empêcher la CEDEAO d’avancer vers la limitation à deux mandats au niveau régional[4].

Faure Gnassingbé aurait-il « la trouille » d’accepter la limitation des mandats présidentiels à deux ?

Non, car la limitation de ce mandat à deux est officiel au Togo selon l’article 158 de la Constitution en vigueur. Toutefois, il a été nécessaire de recourir à un tour de passe-passe législatif pour changer de « République », une manœuvre politique qui a permis de « remettre à zéro » le compteur des mandats présidentiels et de passer par pertes et profits les trois mandats déjà exercés par Faure Gnassingbé. Puis d’annoncer au monde par une modification de la Constitution et un tour de passe-passe médiatique, que l’on est en train d’accomplir son premier mandat de la nouvelle « République ». Ceci a eu lieu sans aucune récrimination des chancelleries occidentales, en particulier le groupe G5 qui rassemble les ambassades d’Allemagne, des Etats-Unis, de France, de l’Union européenne et des Nations unies, traditionnels soutiens de l’impétrant. Il est vrai que quand le sage montre la Lune, l’idiot regarde le doigt. Mais ceux-là ne sont assurément pas des idiots. Ils savent regarder où se trouve leurs intérêts et soutenir celui au pouvoir qui peut les préserver et les faire fructifier sur le dos des populations togolaises.

Alors pourquoi, le Togo de Faure Gnassingbé s’est-il ligué avec les présidents de la Côte d’Ivoire et du Sénégal pour s’opposer une fois encore à la limitation du mandat présidentiel dans l’espace CEDEAO ? La réponse se trouve au sein même du syndicat des chefs d’Etat qu’est devenu la CEDEAO. Il s’agissait de « baliser » la voie pour qu’Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire et Macky Sall au Sénégal puissent tous deux modifier ou renforcer leur Constitution respective, pour faire sauter le verrou de la barrière constitutionnelle des deux mandats et légaliser ainsi leur maintien au pouvoir. Un coup de main ? Certainement ! Cette alliance de circonstance fonctionnant en bande organisée est-elle la contrepartie de l’aval de ces deux présidents africains, plutôt plus que moins sous influence française, pour soutenir la contrevérité des urnes au Togo avec l’appui de la CEDEAO ? Pour le Peuple togolais la réponse demeure dramatiquement affirmative.

Malgré cette déviation du droit, l’Etat Gnassingbé tente de baliser les voies impénétrables de la liberté des élus, en s’assurant à l’avance par un décret, qu’il pourra influencer l’éviction d’un élu local indésirable. Il s’agit d’ailleurs, d’une constante du pouvoir Gnassingbé. C’est aussi par des textes de lois et décrets, que l’Etat togolais a ouvert une autre boite de pandore, celle qui ouvre la voie à l’exclusion des représentants de la Diaspora togolaise de créer un parti politique, ou de s’engager dans une compétition électorale libre et transparente au Togo. En effet, les textes sont suffisamment imprécis et confus pour permettre toute interprétation favorisant le pouvoir Gnassingbé et ses affidés.

Le décret togolais fixant les modalités de destitution d’un maire ou d’un président d’un conseil régional[5] a oublié que là n’est pas l’essentiel pour le Peuple togolais. Ce qui intéresse véritablement le peuple, ce sont les modalités et des conditions – avec ou sans décret présidentiel dans une autocratie militarisée -, de fixation de la destitution de celui qui, après quatre mandats sans vérité des urnes et sans vérité de comptes publics, a usurpé illégalement et anticonstitutionnellement le titre de Président de la République togolaise.

Si la justice africaine demeure encore muette, le Peuple togolais finira par ne voir comme solution à la destitution d’un président illégal et anticonstitutionnel, que l’insurrection précédée de la désobéissance civile, tant la colère gronde face à la cherté de la vie et la perte de pouvoir d’achat qui sont équivalentes au Togo, à une perte de liberté et d’autodétermination pour chaque citoyenne et citoyen togolais. Encore faut-il en être conscient tant les crises alimentaire, sanitaire, sont doublées de la peur quotidienne fomentée par l’abus de pouvoir et l’impunité des militaires et agents militarisés du pouvoir qui contrôlent tous les points de décision du pays. Un véritable maillage décisionnel qui neutralise ou empêche toute initiative collective. L’interdiction de manifester devenue récurrente sous le faux-prétexte de la crise sanitaire, risque de s’avérer à terme impuissante à contenir le tsunami des frustrations et des colères qui s’amoncellent, tressant les fils d’un même détonateur susceptible de déclencher plusieurs bombes socio-politiques.

En tant qu’ennemi de la démocratie, le Gouvernement de Faure Gnassingbé s’arroge le droit d’exclure sans sommation, ceux qu’il a lui-même acceptés, – quand ils ne sont pas nommés – ou fait avaliser par la contrevérité des urnes comme les représentants du Peuple. Ces représentants dits du « Peuple » ont pourtant été choisis – pardon élus – selon les règles du système Gnassingbé, à savoir en fonction de la capacité des élus locaux de ne pas s’opposer à la politique antipopulaire de Faure Gnassingbé et de son système militaro-civilo-ésotérique. Au lieu d’octroyer les conditions d’un meilleur fonctionnement aux élus locaux en faisant preuve de transparence sur les comptes publics des recettes du pétrole, de l’uranium, du phosphate, des mines et surtout du port autonome de Lomé, afin de faciliter et d’amplifier l’affectation de moyens financiers permettant aux représentants élus par le Peuple dans les communes, d’agir pour le Peuple en proximité et de renforcer ainsi les institutions par l’essor de la démocratie locale, le régime Gnassingbé a choisi de justifier et de légaliser sa pratique du licenciement abusif à la « tête du client », peu aléatoire car il s’agit systématiquement de celles et ceux qui pourraient défendre les intérêts du Peuple togolais.

La « fausse-démocratie » de l’autocratie togolaise est une constante qui devient de plus en plus visible, sauf pour le groupe des 5 chancelleries occidentales[6], Pour les chancelleries africaines, le syndicat des chefs d’Etat africains, a réussi à transformer les institutions dédiées au Peuple africain comme la CEDEAO ou l’Union africaine, en des institutions défendant d’abord les intérêts particuliers des chefs d’Etat. Le problème est que pour sécuriser leur maintien au pouvoir, certains doivent accepter de travailler contre le Peuple africain, et défendre d’abord, outre leurs intérêts personnels, des intérêts étrangers qui se confondent trop souvent avec ceux des chefs d’Etat africains.

Faure Gnassingbé l’a bien compris et en profite largement. Les partis de l’opposition togolaise et les associations togolaises se sont scindés deux :

* les premiers légitimant les chefs d’Etat pour exister matériellement avec en contrepartie, un semblant de critique du pouvoir en place ;

* les seconds déterminés à contester le système Gnassingbé.

Or, pour la seconde catégorie, l’acquisition de l’indispensable crédibilité passe par l’organisation de conférences inclusives sans Faure Gnassingbé et l’offre d’un projet politique alternatif dit de la troisième voie, crédible et viable. C’est le seul chemin susceptible en premier lieu d’aboutir à l’adhésion et au large soutien du peuple togolais, ensuite de favoriser l’obtention d’appuis internationaux de diverse nature pour faire émerger un Togo libre, souverain et mettant fin à l’impunité et l’abus de droit. Pour assoir définitivement l’anocratie militarisée et assurer sa pérennisation au pouvoir sous couvert d’un système de vote et de comptage électronique travestis, il fallait élargir le champ et le nombre de ceux qui sont redevables au système Gnassingbé.

3. Révision de la charte des partis politiques et du code électoral : elargir le systeme clienteliste gnassingbe et mieux contrôler toutes velleités d’émergence d’une alternative politique

L’Assemblée nationale du Togo monocolore et aux ordres du système Gnassingbé, a adopté le 24 mai 2022 de nouvelles dispositions relatives notamment à la charte des partis politiques et au code électoral[7]. Pour les chancelleries occidentales, ces modifications sont présentées comme des émanations des recommandations faites par la concertation nationale entre acteurs politiques tenue du 19 janvier au 13 juillet 2021, sauf que la grande majorité des partis d’opposition, non alimentaires, n’y ont pas souscrit. Pourtant, le système Gnassingbé considère qu’il s’agit là d’avancées démocratiques notables au Togo.

En réalité, sous le couvert de l’élargissement du nombre de conseillers régionaux, de découpage des espaces régionaux et du contrôle du financement des partis politiques, il faut constater une main mise accrue du pouvoir Gnassingbé pour élargir son système clientéliste de manière décentralisée, avec l’objectif non-dissimulé d’octroyer systématiquement à ses propres représentants à travers tout le pays, une sorte de minorité de blocage sur toutes les décisions. Cette nouvelle forme de clientélisme du pouvoir Gnassingbé repose sur des formes de ruissellements et des achats de consciences afin de mieux contrôler pour pouvoir les annihiler toutes velléités de construction d’une alternative politique.

Autrement dit, pour faire avancer la lutte pour la libération du Togo, toute conférence inclusive organisée par ceux qui veulent offrir une réelle alternative au Peuple togolais, ne peut être crédible que si elle tient rigoureusement à l’écart des débats les représentants directs ou indirects de Faure Gnassingbé et si elle est en mesure de produire in fine, à l’issue de ses travaux de réflexion, un résumé de proposition de projet politique alternatif à celui du système de Faure Gnassingbé.

La mise à l’écart des représentants directs ou indirects de Faure Gnassingbé pour la construction d’une offre politique alternative est une condition indispensable, tant ce pouvoir a, depuis 55 ans, administré des dizaines d’exemples d’une duplicité sans bornes, dont la récente modification législative fournit une nouvelle illustration lorsque l’on cite les sept principaux avantages pour le pouvoir en place de ces modifications :

1- la préfecture au Togo devient une circonscription électorale pour l’élection des conseillers régionaux, en lieu et place de la région, permettant ainsi une meilleure « déconcentration du pouvoir » et non « une décentralisation du pouvoir.

2- la nouvelle répartition du nombre des conseillers régionaux par préfecture et l’augmentation substantielle du nombre de conseillers régionaux réparti par préfecture pour leur élection va octroyer automatiquement la plus grande partie des sièges au parti de Faure Gnassingbé et de ses satellites ;

3- La meilleure représentativité des territoires de la région au sein du conseil régional va permettre d’imposer des candidats peu compétents et adeptes de la ventrologie, et faciliter en fait un contrôle par les agents du pouvoir, devenus des conseillers de l’ordre de personnalités locales légitimes dans les activités de certains chefs traditionnels imposés, trop souvent incompétents pour traiter des problèmes de la cité mais zélés pour imposer les ordres imposés du système centralisé Gnassingbé ;

4- Les modifications apportées à la charte des partis politiques ne repositionnent pas les partis politiques comme acteurs principaux de la vie politique du pays. En effet, la nouvelle loi favorise la réforme du cadre légal d’exercice des formations politiques en deux clans distincts : ceux qui, pour des raisons alimentaires, vont légitimer le pouvoir Gnassingbé et obtiendront les financements pour « agir » et les autres. Si c’est cela l’amélioration de la structuration, de l’organisation, de la représentativité, et de la responsabilité accrue dans la gouvernance administrative et financière d’un parti politique, c’est oublier que toute association ou mouvement de la société civile qui n’est pas étiqueté « parti politique » est exclue du jeu politique ;

5- les nouvelles conditions de création de partis politiques notamment par des Togolais de la Diaspora disposant d’une double nationalité prêtent à confusion. Les binationaux ou les Togolais d’origine peuvent faire partie des membres fondateurs de partis politiques. Mais il ne s’agit nullement d’une plus grande représentativité de ces derniers mais bien d’un contrôle de ces derniers en termes de leadership. En effet, si le leadership échoit à un binational et que ce dernier (femme ou homme) ne s’aligne pas sur les stratégies du pouvoir Gnassingbé, les autres membres fondateurs, affiliés ou affidés du système Gnassingbé le mettront en minorité, voire l’excluront ;

6- les nouvelles modalités d’attribution de l’aide financière de l’Etat aux partis politiques imposent qu’un parti politique dispose d’un siège, d’une adresse, de tenir au moins un (01) congrès tous les cinq (05) ans et de rendre compte en matière de gestion financière à la Cour des comptes. Le problème est que l’essentiel de l’argent de certains des 121 partis politiques togolais provient de l’Etat Gnassingbé. Aussi, si le parti politique ne devient pas un légitimateur du système Gnassingbé ou un neutralisateur d’autres partis politiques concurrents notamment ceux optant pour des alternatives politiques au système militaro-civilo-ésotérique de Faure Gnassingbé, il verra la contribution financière du système Gnassingbé s’éteindre brutalement. Ceux qui en ont fait l’amère expérience sont très très très vite « revenus » au « bercail ». Par ailleurs, les contributions financières de l’Etat peuvent prendre des formes officielles et officieuses, ce qui crée d’énormes disparités entre d’une part, les partis soutenant le système Gnassingbé directement ou indirectement, et d’autre part, les partis qui souhaitent avancer vers des alternatives socio-politiques et militaires effectives au pouvoir Gnassingbé.

7- le retard pris par l’Etat Gnassingbé pour réaliser les élections locales, notamment les élections régionales est passé par pertes et profits. Pourtant, cela n’est pas anodin. En effet, il est question pour l’Etat Gnassingbé de contrôler les « achats de conscience » dans les régions togolaises en assurant une meilleure représentativité des territoires de la région au sein du conseil régional. Ainsi, ce n’est qu’en étant « sûr » d’avoir un pouvoir de blocage ou de majorité absolue dans les préfectures, que l’Etat Gnassingbé se décide enfin à aller à des élections régionales. Sauf que la modification du code électoral avec la majorité assurée pour le pouvoir Gnassingbé va faciliter le travail de contrevérité des urnes de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et des Commissions électorales locales indépendantes (CELI). Surtout avec un système informatisé sans possibilité de contrôle à priori et à postériori, par des contre-pouvoirs que sont les organisations de la société civile au Togo et dans la Diaspora, ni par des institutions togolaises indépendantes et crédibles.

En réalité, il s’agit de perdurer au pouvoir en élargissant le système clientéliste du pouvoir pour mieux contrôler toutes velléités d’émergence d’une alternative politique.

4. Nouvelle charte des partis politiques au togo : liberticide et punitive !

De fait, le processus de décentralisation du système Gnassingbé pour les élections régionales se révèle n’être qu’un processus de déconcentration du pouvoir en préfecture, soit sous l’autorité prépondérante des préfets fidèles serviteurs de l’Etat, permettant ainsi une sorte de tutelle malgré la large participation et inclusive uniquement de tous les partis satellites et légitimateurs du parti Union pour la République (UNIR) de Faure Gnassingbé. Il s’agit clairement d’un renforcement non pas de la démocratie et de l’état de droit, mais bien de la promotion de la « fausse-démocratie » de l’autocratie, une façade obscure de la dictature fondée sur l’impunité, la corruption et le rapport de force des militaires-affairistes, incapables d’accepter un audit indépendant des comptes publics. Si le Togo était un véritable Etat de droit, la vérité des comptes publics en jetterait plus d’un en prison, et pour longtemps… La perspective du lien dialectique entre « le pouvoir et la prison » devrait réveiller la conscience des militaires républicains togolais pour soutenir la troisième voie politique offerte au Peuple togolais.

L’agenda du système Gnassingbé n’est pas la paix, mais bien le silence des cimetières, afin d’empêcher toutes velléités d’émergence d’une troisième voie politique au Togo. Le développement dit « durable et inclusif » au Togo se limite au cercle fermé des affidés du système Gnassingbé. Même le système des Organisations des Nations Unies qui produit de nombreux rapports est incapable, parfois par complaisance, de faire émerger les statistiques permettant de faire condamner la démocratie de la honte menée par le système militarisé de Faure Gnassingbé au Togo, sur base d’une usurpation des richesses nationales et souvent non inscrites au budget officiel de l’Etat. Les conflits d’intérêts sont légion.

Alors demander à Faure Gnassingbé, usurpateur de la Présidence de la République du Togo pour la quatrième fois consécutive, de rendre des comptes publiquement au Peuple togolais, c’est lui demander de « plaider coupable », au même titre que Vincent Bolloré et deux de ses collaborateurs[8] qui ont « plaidé coupable » devant des juges français, à propos du soutien que leur entreprise et eux-mêmes ont illégalement apporté à Faure Gnassingbé durant la campagne présidentielle de 2010[9]. Des corrompus sans des corrupteurs au Togo seraient un « scoop » !

Les récentes modifications de la Charte des partis politiques et du Code électoral ont pour objet de fragiliser l’organisation d’une opposition togolaise crédible et non alimentaire, et au pire de l’éliminer ou d’y soudoyer les éléments les moins engagés ou armés en matière de conviction. Bref, il s’agit d’institutionnaliser la trahison au sein des partis politiques et des associations pour rejoindre le système Gnassingbé, ne serait-ce que pour mieux « manger » et « vivre ensemble » au Togo.

La nouvelle Charte des partis politiques, contrairement aux dires de la présidente de l’Assemblée nationale, est liberticide et punitive. Elle accroît la surveillance du pouvoir dictatorial sur l’existence et le fonctionnement des partis politiques, surtout s’ils sont divergents et indépendants. Elle est à l’avantage du parti au pouvoir, des partis satellites et autres partis « institutionnels ». En filigrane, c’est à une réduction drastique du nombre de partis politiques au Togo, actuellement au nombre de 121 au profit des partis officiellement ou officieusement satellites d’UNIR.

La concentration des partis politiques au Togo n’est pas critiquable en soi. Au contraire, c’est le fait d’empêcher l’émergence d’organisations politiques alternatives qui pose problème. Dans la Charte de la mutation du Togo que préparent RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA, il est question d’une réduction drastique du nombre des partis politiques assortie d’une meilleure représentativité portant sur l’espace géographique, le genre, l’âge, la fonction sociale, et surtout sur l’obligation de redevabilité envers le Peuple togolais. Pour ce faire, les acteurs convaincus et engagés doivent se rencontrer, d’abord par des téléconférences sur la base de résumé de projet d’une dizaine de pages.

5. Conférences inclusives : rencontres sans faure gnassingbé pour une troisième voie politique fondée sur un projet

RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA constatent qu’après une période de démobilisation et de désenchantement, certains acteurs de la vie politique togolaise, collectivement ou individuellement, mais aussi les citoyens notamment dans les réseaux sociaux, appellent à une forme relance de la lutte. Ils estiment que celle-ci devrait pouvoir se concrétiser par une rencontre entre les principaux responsables de partis politiques, d’associations ou individus qui sont engagés réellement pour une alternative politique au Togo, malgré le rapport de force ambiant.

Dès lors viennent à l’esprit plusieurs questions : où ? quand ? comment ? pourquoi ?… qui en appellent une plus essentielle : que faire ? Au moins deux étapes principales dans la préparation d’une conférence inclusive.

Faut-il rappeler que cet énième appel à la relance de la lutte politique au Togo avec l’implication de partis politiques, associations et individus engagés devra nécessairement tenir compte des erreurs du passé, il s’avère indispensable que les conditions de participation, l’indépendance financière des participants envers le système Gnassingbé soient confirmés en amont. Au préalable, une charte des valeurs, socle des assises de travail devrait être élaborée et présentée par chacune des structures participatives.

Par ailleurs, après autant d’échecs récurrents des approches choisies notamment la participation des partis d’opposition togolaises aux multiples concertations » et/ou « dialogues » politiques, le premier argument qui émerge avec force est qu’il ne peut avoir de rencontres et d’échanges sérieux et crédibles sans que l’objectif à atteindre, les modalités et les thèmes à discuter ne soient précisés. Autrement dit, aucune date ne doit être fixée sans que le contenu des échanges ne soit clarifié de manière transparente. Les généralités doivent être soigneusement évitées pour se concentrer, en toute liberté et autonomie de réflexion, sur le point de vue commun, à savoir :

* d’une part, l’organisation de la poursuite de la lutte pour la liberté et la souveraineté du Togo sur un contenu alternatif dont le fondement est la construction de la démocratie au Togo, qui renverse et remplace des principes pratiques et théoriques du système Gnassingbé, et

* d’autre part, l’élaboration d’une stratégie de lutte.

Autrement dit, il ne peut avoir de rencontres sérieuses et constructives sans une clarification sur le contenu et sur les participants. Ce n’est pas toujours ceux qui crient le plus fort contre le système Gnassingbé qui sont les plus engagés dans l’élaboration et la rédaction d’une proposition alternative crédible et opérationnelle.

Le problème fondamental actuel pour certains dirigeants de partis politiques togolais est qu’elles ou ils considèrent que toute initiative politique doit nécessairement se faire sous leur « leadership », alors qu’aucune proposition concrète ne semble poindre à l’horizon. D’autres partis, notamment les satellites du système Gnassingbé estiment qu’un consensus ne peut se trouver qu’avec le pouvoir en place.

Or, il n’est pas possible d’avancer vers une forme de gouvernement d’ouverture ou d’union nationale avec un président illégal et illégitime, qui est la clef de voûte d’un système politique qui a corrompu toutes des strates de la société au Togo. Il n’est pas possible non plus de travailler, au moins dans les phases préparatoires d’élaboration du projet politique de la troisième voie, avec les représentants officieux ou officiels de Faure Gnassingbé. La participation à une conférence inclusive des leaders de la lutte pour une alternative au Togo doit être ouverte au Peuple togolais, qui pourra se faire représenter par tous partis politiques, associations, individus qui n’ont pas un lien avéré avec Faure Gnassingbé. La première étape consisterait à proposer un projet de transition et de sortie de crise, avec les militaires togolais prêts à faire allégeance au Droit, à la Vérité, à la Justice et à soutenir une transition au Togo. La réconciliation ne pourra qu’en émerger naturellement ! Toute approche contraire relève d’une volonté de négation du droit des victimes du système Gnassingbé, si elles sont encore vivantes.

RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA sont ouverts pour une des premières conférences inclusives élargies sous la forme d’une téléconférence. Une liste des participants devra être proposée avec une approbation par tous les participants. Mais, il faudra s’assurer que chaque participant a une volonté et une détermination sans failles de travailler ensemble, collectivement, ainsi qu’un esprit de sacrifice accru pour l’émergence de l’unité du Togo. Comment ? En fournissant en amont un résumé des points à mettre à l’ordre du jour des conférences inclusives.

Les Togolaises et Togolais qui peuvent résister aux intimidations et à la pression du système Gnassingbé seront aussi ceux qui sont aptes à mener la résistance dans la durée. Ces spécimens, de plus en plus rares au Togo, se retrouvent souvent isolés, mais existent dans toutes les couches sociales du Togo et dans la Diaspora. Les combattants de la liberté doivent nécessairement être des patriotes, volontaires, courageux, intègres et innovants. Mais, cette nouvelle structure organisationnelle indépendante doit reposer sur la confidentialité lors des travaux préparatoires et officialiser les résultats de ses travaux, sous forme de conférences de presse.

Toutes conférences ou réunions des personnalités engagées pour l’alternative politique au Togo doivent pouvoir se regrouper pour présenter un résumé de leur vision des alternatives de sortie de la crise politique togolaise. Si d’autres propositions sont formulées et qu’il y a des doutes sur la composition des participants et l’absence d’agendas clairs avec des résultats attendus, RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA, qui demeurent ouverts, décideront ou non en temps opportun de leur participation en tant qu’entité autonome. Il n’est donc pas question, pour chaque participant ou entité de se retrouver « muselé » par un groupe ou un autre, mais de participer librement à l’élaboration d’un projet de transition et d’un projet de société commun pour le Togo. Il faut savoir que les modalités décisionnelles internes à la conférence inclusive doivent être également clarifiées. En effet, il faudra après les présentations, les ajustements, procéder à un vote sur les propositions afin de trouver un consensus sur la proposition qui recueillera le plus de suffrages exprimés afin qu’elle serve de creuset pour l’intégration des autres propositions afin de déboucher sur un projet consensuel et fondant l’unité d’une véritable opposition, sincère, non hypocrite et non légitimatrice du système Gnassingbé.

Le principe au sein de RCDTI et CVU-Togo-Diaspora est d’être « ouvert » tout en restant vigilants. En effet, observés à l’aune de la pratique politique, certains partis politiques ou associations togolaises se sont révélés n’être, de fait, que soutiens du système Gnassingbé soit pour des raisons alimentaires et de survie politique, soit parce qu’ils cumulent des échecs ou des « historiques non éthiques » qui les empêchent d’innover et donc de fournir un leadership consensuel pour le Peuple togolais.

Rappelons l’échec du regroupement politique récent dit « la C14 » au Togo. Cela a conduit à une démobilisation des Togolaises et togolais. La division politique qui caractérise le Togo depuis trop longtemps oblige à laisser les « égos » au vestiaire de la Conférence inclusive. Aussi, avant l’organisation de toute rencontre sérieuse entre les leaders pouvant offrir une alternative crédible, il faut proposer un résumé au Peuple togolais. En effet, une réunion entre des leaders togolais en vue d’offrir une alternative n’a ni pour objet d’aller consommer fraternellement une boisson locale togolaise (Sodabi, Tchoukoutou, Déha ou autres[10]), mais bien de confronter des projets et des visions pour en faire émerger les plus proches des préoccupations du Peuple togolais et les traduire en propositions concrètes, facilement adaptables dans le cadre d’une décentralisation et d’une appropriation par chacun des représentants du Peuple togolais.

La conférence inclusive aura donc pour objectif premier de mettre fin à la démobilisation du Peuple togolais et entamer la reconstruction de l’unité d’action autour d’un projet de transition et d’un projet de société communs.

Les conditions de participation doivent être clarifiées et sans ambiguïté. Les conférences inclusives doivent avoir lieu, sans les représentants de Faure Gnassingbé, pour les raisons explicitement développées dans les chapitres précédents. Elles pourraient démarrer par la voie électronique ou des téléconférences compte tenu des distances afin de faciliter la participation du plus grand nombre.

Si les sympathisants de certains partis politiques satellites ou dits de l’opposition ne veulent pas venir, ce n’est pas un problème. Leur position envers le pouvoir de FG sera ainsi clarifiée devant le Peuple togolais, puisque chacun pourra les classer comme des alimentaires ou des légitimateurs du système Gnassingbé.

RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA proposeront une approche fondée sur la troisième voie avec des textes fondateurs portant sur les valeurs communes, le projet de transition, la refondation du Togo avec un projet de société commun[11]. Les résumés seront mis à disposition lors des conférences inclusives et seront présentés aux participants.

Compte tenu de l’expérience passée et si des personnalités ou des associations sont intéressées par notre approche – ou ont d’autres approches – d’organisation de la lutte de libération du Togo du système Gnassingbé sur la base de valeurs, de projets écrits et d’un mécanisme démocratique de prise de décision, alors, RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA sont disposés pour structurer le leadership de l’organisation des conférences inclusives, sur la base d’une crédibilité avérée et basée sur notre indépendance et volonté d’unité du Peuple togolais.

6. Recommandations de RCDTI et CVU-Togo-Diaspora : Fédérer autour d’un projet commun

RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA rappellent que leur conception du « leadership » repose sur l’esprit de la fédération et de l’unité du Peuple. Aussi, nous réitérons notre appel et l’invitation à tous les mouvements, partis politiques et associations de la société civile, déterminés à mener la lutte de libération nationale, à opter pour la participation à plusieurs conférences préparatoires – que nous souhaiterions inclusives – munis de documents tels qu’une charte portant sur les valeurs, un projet de programme de transition, un projet de société, ou tout autre proposition qui pourra recueillir un large consensus sans tomber dans les généralités.

Aussi, la vigilance et l’analyse en profondeur s’imposent pour reconstruire l’identité et l’unité d’un Peuple togolais indépendant. Pour ce faire, dans le cadre d’un projet politique alternatif, la Charte de Mutation du Togo, peut servir de creuset. Le Peuple togolais ne peut continuer à servir de victime du système Gnassingbé sans prendre conscience qu’il doit identifier les légitimateurs du système pour s’en désolidariser. La libération effective du Togo et de son Peuple est à cette condition et à ce prix !!!

Le Peuple togolais peut sembler, de prime abord, désenchanté. Mais la colère rentrée, et qui gronde en lui, est aussi porteuse des germes qui produiront une réflexion en profondeur. C’est cela qui devrait ouvrir la voie à la mise en forme d’une proposition novatrice qui le propulse inexorablement comme acteur majeur de la construction d’un système politique qui répond à ses besoins. Ce système fondamentalement disruptif, est, nécessairement et naturellement, une alternative de construction démocratique qui devrait enterrer définitivement la séquence cinquantenaire du système autocratique, dictatorial et « anocratique » des Gnassingbé et Consorts. Un Etat clanique avec une gouvernance d’accaparement doit transformer un Peuple togolais désenchanté en un Peuple déterminé à construire une alternative au système Gnassingbé.

Le 14 juillet 2022.

La Direction du :

Réseau de Coordination de la Diaspora Togolaise Indépendante (RCDTI) et du Collectif pour la Vérité des Urnes-Diaspora Togo (CVU-TOGO-DIASPORA) en partenariat avec toutes personnalités ou structures de la société civile indépendantes.

Signataires : RCDTI, CVU-Togo-Diaspora, partenaires et sympathisants :

Yves Ekoué AMAÏZO, Dr.
Jean-Pierre Akoété BALIKPO
Ernesto D’ALMEIDA, Dr.
Mathieu D’ALMEIDA
Koffi DEKU, Ing.
François FABREGAT
Geneviève MOUTON
Antoine RANDOLPH, Dr.
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Contact et Coordination : info@cvu-togo-diaspora.org et rcdti@cvu-togo-diaspora.org

Note : Toutes les personnalités ou associations qui souhaitent être signataires des textes de RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA peuvent le faire en écrivant par courrier électronique à l’adresse ci-dessous. Ils ou elles auront l’occasion de participer à l’une ou l’autre des téléconférences fondant notre démocratie participative et proposer des solutions dans le cadre du projet de société commun pour l’avenir du Togo en vue d’une transition.

© RCDTI & CVU-TOGO-DIASPORA

Note : Voir références