Caricature : Donisen Donald / Liberté

Le divorce serait-il définitivement consommé entre l’ancien opposant historique Gilchrist Olympio et Faure Gnassingbé ? C’est la question que se posent beaucoup de Togolais suite au nouveau visage du gouvernement anti-UFC présenté vendredi dernier. Aucun lieutenant de Fo Gil ne figure dans l’équipe. C’est la grande surprise de la nouvelle équipe gouvernementale. On parie que dans les rangs des partisans de « Détia », ça ne doit pas être la fête. Ils devraient présenter le visage des mauvais jours, surtout ceux qui caressaient le doux rêve d’être appelés à la « mangeoire ». Depuis l’accord bidon signé en mai 2010 entre l’Union des forces de « mangement » et l’ancien parti unique, le Rassemblement du peuple togolais (RPT), sabordant de facto la lutte démocratique, Gilchrist Olympio filait le parfait amour avec le fils du père qui l’arrosait régulièrement avec des cartons de vin Petrus. L’ancien opposant s’est présenté comme « the second man of the power », le n°2 du régime, bref le vice-président du Togo.

Pour maintenir la flamme de ce pacte signé sur le dos des Togolais et qui en réalité, n’est qu’une vaste escroquerie politique, quelques « Agbassivi » (lieutenants) de Fo Gil sont régulièrement envoyés dans le gouvernement pour changer de statut social. Lors de la parodie électorale du 20 décembre 2018, sept membres du parti avaient été « nommés » députés et le costume du chef de file de l’opposition a été taillé au Maréchal. Plus royalistes que le roi, certains « députaillons » du parti se sont transformés en avocats du diable de la minorité pilleuse. La supercherie a duré dix ans. Jusqu’au 1er octobre 2020 où Da Victo, le Premier ministre leur a coupé l’herbe sous le pied. Ils ne devraient pas comprendre ce qui leur arrivait.

A en croire le vieux sage autoproclamé, « Monsieur Moustiquaire », la schizophrénie (dissensions) au sein du parti n’a pas permis de les intégrer au « mangeons club » pour continuer à boire du lait. Adieu gouvernement, argent, belle vie ! Ils n’auront que leurs yeux pour pleurer. Le « mangement » ayant pris fin, on espère qu’ils reviendront désormais à la raison.

Source : Liberté N°3246 du 05 Octobre 2020