Préfecture de Tchaoudjo | Carte : Mémoire Online

Qui a déjà oublié l´affaire de Chefferie de Kpario qui a fait couler beaucoup d´encre et de salive à Tchaoudjo il y a quelques mois?

Le problème de Chefferie opposant les populations allogènes aux autochtones Tem de la région est également une affaire de terres.

Imaginer un homme charitable ayant le sens de l´hospitalité offrir logis et lopin de terre à un étranger pour dormir, cultiver et se nourrir. Imaginer ensuite cet étranger, après quelques années de séjour, se croyant bien installé, oublie qu´il était venu d´ailleurs, et se met à réclamer des droits sur des terres qui ne sont pas les siennes.

C´est ce qui se passe dans le Canton de Kadambara à Tchaoudjo où des conflits terriens dormants semblent devenir de plus en plus aigus depuis quelques années.

C´est ainsi que des terres appartenant aux populations autochtones sont arrachées, exploitées ou même vendues à des étrangers, et ce, quelquefois avec la bénédiction des autorités politiques locales, des barons locaux du parti politique au pouvoir, assurés d´une complicité au plus haut sommet de l´État. Et la revendication des populations spoliées, se heurtant à beaucoup de résistances, tombent la plupart du temps dans des oreilles de sourds.

Depuis quelques années le cri des populations du Canton de Kadambara pour exprimer leur colère due à l´expropriation injustifiée de leurs terres ressemble à un prêche dans le désert. Et comme si toutes ces injustices ne suffisaient pas, le Président de fait du Togo, Faure Gnassingbé se rend samedi, 18 Novembre dans la localité d´Abatcham sur les terres du Canton de Kadambara. Là, il posera la première pierre d´une ferme agricole qui sera exploitée par des Égyptiens. Barrage, hangars et magasins y sont déjà construits à cet effet et les préparatifs battent leur plein pour la réussite de la cérémonie.

Des terres cédées à des étrangers pour exploitation par les autorités togolaises, sans que les populations ayant-droit n´aient leur mot à dire. Dans quelles conditions les terres ont-elles été vendues ou louées? Personne ne sait! Là où le bât blesse, c´est que les autorités politiques qui devraient protéger les intérêts de leurs populations, sont les premières à aider à accentuer l´injustice au lieu de chercher à la corriger au profit des vrais propriétaires de terres.

Les Égyptiens ne sont pas les seuls à avoir occupé des terres à Abatcham dans des circonstances qui échappent aux ayant-droit. D´autres localités dans le Canton de Kadambara connaissent les mêmes problèmes d´occupation de terres par des allogènes sans aucune base juridique. Certains barons ou cadres de la région, proches du régime, semblent cautionner l´injustice pour préserver leurs intérêts personnels.

Il est vrai que des communautés allogénes Kabyès et Losso vivent en toute convivialité depuis des générations avec leurs frères autochtones sans aucun problème à Abatcham. La localité où les problèmes d´expropriation injuste de terres sont les plus récurrents est la région de Kpario dit „ Lama-Tessi“. Il est aussi vrai que la pose des premières pierres semble être devenue ces derniers temps le sport favori de notre „prince-héritier“en mal de légitimité.

Mais sa visite à Abatcham prévue pour samedi prochain est une provocation, car, au lieu de chercher à résoudre les nombreux vieux conflits de terres, il ne sert à rien de jeter de l´ huile sur le feu en faisant comme si tout allait bien.

La Cellulle de Réflexion de la Diaspora Tem en Allemagne se joint aux fils et filles du Canton de Kadambara pour dénoncer et exiger des autorités politiques de cesser de pratiquer la fuite en avant.

C’est pourquoi nous disons :

  • Stop à la légalisation de l´injustice par le premier responsable au sommet de l´État!
  • Ce qui appartient à César doit revenir à César!
  • Pour éviter des conflits inutiles liés aux problèmes de Chefferie et de terres, celles appartenant au Canton de Kadambara doivent revenir aux fils et filles du Canton de Kadambara. Comme pour tous les spoliés sur toute l´étendue du territoire togolais, la justice doit être rendue avec sagesse et sans instinct partisan.

Fait à Cologne, le 16 novembre 2017

Membres de La Cellule de Réflexion de la Diaspora Tem en Allemagne